La Shri Ram Chandra Mission n'est pas la seule organisation à proposer des méthodes de méditation. La transmission dont elle est si fière se traduit souvent par un asservissement qui fait perdre tout repère et isole inéluctablement l'individu de son environnement.
La Shri Ram Chandra Mission a été classée comme secte dans un rapport parlementaire français. Avant d'adhérer, informez vous !

439 articles – 3449 commentaires – Dernier ajout le 9/09/2017

“Take criticism seriously, without anger or sadness. Use it for correcting yourself, and welcome it.”
Kamlesh Patel (1/04/2015)

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15 décembre 2014

Les enfants de Chari

à la recherche de l’image rassurante du Père


ENGLISH TRANSLATION

Le 15 août 2012, un Chari vieilli, malade et fatigué apparaît aux abhyasis du monde entier en visioconférence sur internet pour annoncer en direct sa démission, dans un gigantesque bhandara organisé spécialement pour cette occasion. Son départ est organisée, son successeur est présent, prêt à prendre la relève.
La stupéfaction immédiate fait place à l’effarement puis à l’accablement. Presque aussitôt, la réaction des abhyasis présents dans la salle fuse : ils refusent sa démission. Conséquence : ce refus des abhyasis condamne Chari à mourir à l’ouvrage.
Un peu plus de deux ans après, Chari est toujours aux commandes. Dans l’ombre, son successeur attend patiemment son heure. Pourtant, les abhyasis n’ont jamais été aussi inquiets quant à l’avenir de la Mission. Dans leur imaginaire, Chari est irremplaçable.

Balayons devant notre porte. Moi-même en 2005, je critiquais la Mission mais défendais bec et ongles la figure du maître, d’où le titre initial de ce blog. J’attribuais les dérives du Sahaj Marg à des problèmes internes à l’organisation et aux Hommes, j’étais encore incapable d’accepter l’idée que Chari porte une part de responsabilité dans cet échec. Et même après avoir tout quitté, il m’a fallu du temps pour l’admettre, au moins deux ans ont été nécessaires avant que je commence à lui faire des reproches.

Quel est le rêve de tous les abhyasis ? Approcher, rencontrer, toucher Chari. On est loin de la soi-disant quête spirituelle qui amène théoriquement tous les abhyasis vers le Sahaj Marg.
Le charisme de Chari explique à la rigueur son ascension dans les années septante, huitante voire nonante, mais certainement plus son indéniable succès actuel. Les raisons sont ailleurs, ni spirituelles ni charismatiques, elles sont d’ordre psychologique.
Il n’y a pas 36 explications possibles. Les abhyasis ont besoin de ce maître vivant qu’est Chari. Ils ont besoin d’un leader, de la figure du chef, de l’image rassurante d’un Père autoritaire.
Les Hommes ont tué les religions (Dieu est symboliquement mort). Orphelins, les Hommes recherchent un autre Maître pour le remplacer. Les chercheurs spirituels sont obsédés par le besoin d’un maître, un chef suprême et incontestable. Ils ont besoin du pouvoir infaillible du chef, celui qui sait mieux que les autres et qui les guide. Les abhyasis l’ont trouvé, c’est Chari, l’imposteur le plus doué pour se faire passer pour Dieu.
L’adhésion à la SRCM et au Sahaj Marg repose sur un malentendu, une méprise, un fourvoiement, une imposture : les abhyasis ne recherchent pas vraiment la lumière divine qui est en eux, inconsciemment ils sont comme des enfants à la recherche d’une protection paternelle.
Et comme l’enfant met en danger sa famille s’il ne se soumet pas à l’autorité parentale, l’abhyasi qui doute met en danger la Mission parce qu’il n’obéit plus aveuglément à Chari.

La Mission n’est pas un mouvement spirituel, c’est la famille de Chari, figure rassurante à la fois autoritaire et paternelle. Demain, quand les enfants de Chari seront en deuil, à nouveau orphelins du Père, quel accueil réserveront-ils à Kamlesh Patel ?


Elodie

12 octobre 2014

Sahaj Marg : une $piritualit€ financière


Huit millions de dollars de donations étrangères en 2013, à peine moins qu’en 2012, année de tous les records. Le capital financier a rapporté presque autant, soit 7 millions d’intérêts. Record de dépenses à 8 millions de dollars, avec des achats de biens fonciers et immobiliers à leur apogée.
Le capital financier d’origine étrangère des SRCM et SMSF indiennes réunies atteint désormais 60 millions de dollars, il a encore progressé de 12% en 2013.
Au palmarès des donateurs étrangers, on retrouve Madhava Reddy, son entreprise et sa fondation qui repassent en tête avec 6 millions. L’oligarque transnistrien Ilya Kazmaly et sa société offshore, champions 2012, occupe toujours la seconde place avec 590 000 $.
Quasi disparition de Kamlesh Patel, sa famille et ses officines, mais montée en puissance de quelques entrepreneurs : Shiv Kaushik et son entreprise ICCG pour 130 000 $ (en 5ème place au palmarès cumulé sur 8 ans) ou bien encore Veera Dayalan et son entreprise Master Scan pour 120 000 $ (8ème place sur 8 ans).

Au global, sur une période de 8 ans (2006-2013), les dons étrangers cumulés atteignent 40 millions de dollars, les intérêts du capital 25 millions, soit un produit total de 65 millions. Les dépenses cumulées représentent 24 millions. Le capital financier est donc passé de 19 à 60 millions en 8 ans.
Chari a réussi son pari : financer les dépenses de la Mission par les seuls intérêts du capital de sa fondation $M$F. Les donations ne sont plus indispensables, mais il a si bien réussi son pari que les dons continuent de progresser, avec 21 millions soit plus de la moitié ces 2 dernières années.

Difficile de prévoir une tendance quand 3 quarts des dons sur 8 ans reposent sur 10 personnes, 60% sur les seules épaules de Reddy et Kazmaly. La logique voudrait que les intérêts deviennent la principale source de financement, mais tant que ces gros donateurs continueront, c’est le capital financier qui s’envole, permettant des dépenses toujours plus inconsidérées.
A ce rythme, le capital financier d’origine étrangère pourrait atteindre 90 millions en 2020, avec 12 millions d’intérêts annuels, autant de dons et presque autant de dépenses…


Si l’on ajoute les capitaux indiens, les biens immobiliers et fonciers, Chari est bien à la tête d’une riche multinationale… spirituelle et/ou matérielle ?

Alexis

Quelques liens à lire aussi : 

20 juillet 2014

Sahaj Marg : l’impossible héritage de Patel

ENGLISH TRANSLATION

Un nouvel article d’Alexis :

Il est loin le temps des spiritualités orientales vulgarisées par Râmakrishna et Vivekananda où le maître spirituel accompagnait son disciple dans un long cheminement intérieur, telle l’image d’Epinal véhiculée par les bonzes bouddhistes et leurs élèves.
Le besoin occidental de ré enchanter un monde devenu trop matérialiste, son attrait pour les spiritualités orientales et sa synthèse new age ont permis la genèse et le développement de vastes mouvements spirituels internationaux hyper médiatisés.
Victimes de leur succès, les spiritualités orientales n’ont pas pu résister sans renoncements au matérialisme, au gigantisme et à la médiatisation, conséquences directes de la mondialisation du marché spirituel. Elles y ont perdu tout ou partie de leur âme.

Voici venu le temps des leaders spirituels charismatiques
Aujourd’hui, les chercheurs spirituels veulent trouver un maître vivant à idéaliser, une idole. Ils sont en quête d’un chef spirituel qui soit un leader charismatique, une star digne de ses fans.
Pour exister aux yeux du monde, le leader spirituel doit écraser la concurrence. Comme tout être humain au contact de la tentation, il ne peut résister aux attraits du pouvoir : l’influence et l’argent.
Il n’y a donc plus aucune place pour la relation privilégiée maître disciple spirituel dans le monde actuel. Le modèle s’est transformé au fil du temps en une relation entre un chef spirituel et son troupeau d’adeptes fanatisés au sein d’un mouvement spiritualiste internationalisé.

Les maîtres du Sahaj marg à l’épreuve de ces évolutions
Lalaji représente bien le temps disparu de la relation maître disciple, Babuji a traversé avec plus ou moins de bonheur la période de globalisation et de mutation spirituelle, Chari est un très bon exemple de ces nouveaux leaders spiritualistes.
Très conscient de ces évolutions, c’est Chari qui entraîne Babuji en Occident au milieu des années 70 vers ce nouveau public assoiffé d’ésotérisme oriental. A la mort de Babuji, rejeté violemment par les seniors précepteurs indiens, Chari part à la conquête du vaste marché spirituel occidental presque encore vierge. Fort de son succès, Chari revient en Inde 10 ans plus tard avec argent et fidèles, écrasant toute opposition où qu’elle se trouve. Chari est un gourou charismatique mais autoritaire.
Il ne faut pas s’y tromper, le public de Chari n’est plus celui de Babuji. Terminées les traditions spirituelles d’origine hindouiste, Chari s’adresse aux Occidentaux, à la diaspora indienne ainsi qu’aux classes montantes et embourgeoisées indiennes.
De la méthode spirituelle de Babuji, seuls les bienfaits de la méditation perdurent, tout le reste a disparu. Mais le pouvoir charismatique de Chari, l’égrégore qui résulte de son attractivité sur la foule de ses adeptes et la géniale invention des murmures de Whispers ont remplacé la magie et le mystère disparus.

L’impossible héritage
Le pouvoir fédérateur de l’égrégore existe grâce à Chari. A sa mort, il ne restera plus rien que le bienfait des méditations. Mais tout le monde médite partout, il n’y a pas de monopole du Sahaj marg sur la méditation. Quelle mystique Patel pourra-t-il proposer ?
Bien que légitimé par Chari et les grands saints de Whispers, Patel n’emporte pas l’adhésion des fans de Chari. Second choix de Chari après Ajay Kumar Bhatter, Patel reste l’éternel second dans l’ombre de la Star.
Quand Chari était vilipendé en Inde, il est allé chercher le succès sur de nouvelles terres vierges. Quel public Patel pourra-t-il mobiliser ? Il n’y a plus d’espace à défricher, il est condamné à obtenir les faveurs des dévots de Chari. Mais qu’a-t-il donc à leur offrir ?
Surfer sur la mémoire du passé et de Chari est insuffisant et accessible à tous ses opposants. Que peut-il offrir de plus ?

Dans le monde des Whispers, le Sahaj marg va se développer et Patel en sera le prochain leader incontesté. Mais dans le monde réel, les choses ne sont pas aussi simples. Même Chari avoue qu’il faudra nouer des alliances avec les autres mouvements spiritualistes pour faire avancer la Cause…

Alexis

20 décembre 2013

Un cadeau d’une valeur de dix millions de dollars

ENGLISH TRANSLATION

De l’argent sale recyclé par la SMSF ?

L’équivalent de 10 millions de dollars a été offert à la SMSF indienne en 2012 par la Mentor Financial Ltd depuis le paradis fiscal des Îles vierges britanniques. Derrière cette société offshore se cachent Viktor Gushan et Ilya Kazmaly, deux anciens officiers des services de renseignement soviétiques et co-fondateurs de la première entreprise de Transnistrie. Quand il a effectué cette donation, Kazmaly (précepteur du Sahaj marg) venait de quitter son pays pour une destination inconnue après avoir démissionné du Soviet suprême et abandonné la tête de la holding Sheriff…

Argent propre ou argent sale ? Je ne sais pas, mais la question mérite d’être posée. Pour que chacun puisse s’en faire une idée, l’histoire de l’enrichissement de ces 2 hommes d’affaires (ce que l’on en sait) suppose d’être contée en détail. Elle est digne des meilleurs romans d’espionnage de Gérard de Villiers ou de John le Carré : un Etat fantôme, un contexte géopolitique aux relents de guerre froide, corruption des politiques et collusion avec le monde de la finance, capitalisme sauvage et pratiques mafieuses, sociétés écrans dans les paradis fiscaux et utilisation de filières offshore de blanchiment du crime organisé…

Connaissez-vous la Transnistrie ou République moldave du Dniestr ?
Région sécessionniste de Moldavie, la Transnistrie est une petite bande de terre de moins de 25 km de large sur la rive orientale du fleuve Dniestr, marquant la frontière avec l'Ukraine, sur une superficie équivalente à celle du département des Pyrénées-Orientales, ce qui en fait une sorte d’enclave russe entre la République de Moldavie et l'Ukraine.
« Trou noir de la criminalité organisée transfrontalière, notamment en matière de trafic de drogue, traite des êtres humains et contrebande d'armes » selon Mircea Geoana, ministre des Affaires étrangères de Roumanie. Pays des derniers soviets, « la Transnistrie est un territoire de l'Europe géographique où l'URSS, son système, son administration, son décorum et ses méthodes sont encore en place : un véritable conservatoire historique » disait Jean-Baptiste Naudet du Nouvel Observateur.
Encore appelée République moldave du Dniestr, la Transnistrie s’est constituée sur les ruines de l’Union soviétique. Ni reconnu par la Communauté internationale ni par la Russie, cet Etat fantôme issu d’un des derniers conflits de la guerre froide a été présidé d’une main de fer pendant 20 ans par Igor Smirnov, très lié aux intérêts oligarchiques russes.

Peut-être connaissez-vous mieux le Football Club Sheriff de Tiraspol ?
Première entreprise de la région, la holding Sheriff est connue pour être propriétaire de l'équipe de football de Tiraspol, où elle a construit un complexe sportif de plus de 200 millions de dollars. On dit vraiment beaucoup de choses sur le groupe Sheriff : façade pour le blanchiment d'argent à grande échelle au sein d’un pseudo Etat qui n’est autre qu’une société de contrebande, “(…) often using the violent “gangster capitalism” tactics prevalent throughout the post-Soviet region in the1990s to do so, allegedly racking up dozens of economically motivated killings along the way (…).”, d’après Michael Bobick (article du 30 septembre 2010, in Transitions OnLine : In Transdniester, One Company Is a Law Unto Itself).
Créée de toutes pièces sur la privatisation de l’économie soviétique en 1993, la holding contrôlerait aujourd’hui environ 50% du marché immobilier et 90% de celui des carburants du pays. Sheriff a habilement profité de l’isolationnisme politique du pays pour bâtir sa situation monopolistique dans de nombreuses branches de l'économie régionale. Ainsi, Viktor Gushan et Ilya Kazmaly, anciens officiers des services secrets soviétiques et co-fondateurs de la holding, emploient plus de 12 000 personnes, au sein d’une dizaine d’entreprises et diverses usines de production industrielles. D’après le journal "Adevărul" (The Truth) cité par Moldova Azi, le chiffre d’affaires de Sheriff aurait dépassé 4 milliards de lei en 2010 [monnaie roumaine, soit 900 millions d’euros], en hausse de 300 millions par rapport à 2009 [67 millions d’euros].
Le groupe possède aussi une chaîne de supermarchés, des usines agro-alimentaires, le principal réseau de stations-service, des concessions automobiles (Mercedes), une agence de publicité (Klassika), une chaîne de télévision (TSV), un opérateur de téléphonie mobile (Interdnestrcom), une usine de cognac (Kvint), etc.
Sheriff est-il la cause ou bien le symptôme des maux qui rongent la société transnistréenne, la plus pauvre d’Europe ? Telle est la question, les avis sont partagés…

Collusion entre Sheriff et le président Smirnov ?
Vladimir Poutine aurait surnommé la Transnistrie  "la République de Sheriff" ! Durant la présidence d'Igor Smirnov (1991-2011), le groupe Sheriff était le principal contributeur au budget de l’Etat : environ 30 millions de dollars, presque 30% du total des impôts payés par les entreprises et 17% des recettes de son budget annuel, selon Kamil Całus (article du 16 mai 2013, in OSW Commentary : An aided economy. The characteristics of the Transnistrian economic model). En contrepartie, Sheriff a grassement bénéficié de privilèges spéciaux…
Oleg Smirnov, fils de l’ancien président serait l'un des hauts-dirigeants du groupe, sans qu’on n’ait jamais pu le prouver. Vladimir, l’autre fils du président Smirnov, était le patron des douanes, un partenaire silencieux majeur des dirigeants de l'entreprise. Une chose est sûre, Sheriff et la famille Smirnov ont entretenu des relations très étroites. A tel point que Lucy Ash de la BBC écrit : “Organised crime experts in the UK suspect that Sheriff really belongs to the first family of the rogue republic, and claim the Smirnovs use it to launder money.” in Misery in a pariah state en date du 1/04/2004.
Ainsi jusqu’à fin 2012, la holding a bénéficié d’allégements fiscaux, tels les réductions de taxes à l'import et à l’export, et le droit de faire des affaires en devises étrangères quand les autres entreprises devaient utiliser la monnaie locale. L'organisation pouvait ainsi exporter ses devises sans limites ni droits de douane : une partie a été dépensée pour l'achat de biens, une autre a été détournée vers des paradis fiscaux.

Sheriff, premier responsable de la chute de Smirnov ?
Les deux anciens officiers du KGB ont habilement profité de la chute de l’Union soviétique puis de la politique isolationniste de Smirnov pour constituer et développer le groupe Sheriff. Au début des années 2000, lorsque le pays est devenu trop petit pour leur appétit, les 2 hommes d’affaires ont commencé à réclamer du changement. Toujours dans le but de servir leurs intérêts, ils sont ainsi devenus de fervents partisans d’une ouverture libérale.
Sheriff prend alors une part active dans l’émergence sur la scène politique nationale d’Obnovlenye (Renouveau), un mouvement créé par des chefs d’entreprises libéraux. En 2005, devenu entre-temps un parti politique, Obnovlenye gagne les élections législatives. Yevgeni Shevchuk, ancien directeur d’une succursale de la banque commerciale Agroprombank (filiale de Sheriff), devient le chef du Soviet suprême. Ilya Kazmaly et la directrice des ressources humaines de Sheriff, Ilona Tyuryaeva, sont élus députés sous cette même étiquette. En 2011, la vieille garde fidèle à la famille Smirnov perd les élections présidentielles et Shevchuk prend la tête du pays.
Gushan et Kazmaly ont ainsi montré leur ambition sans limites : non seulement contrôler la vie économique de la région mais aussi la vie politique, toujours afin d'étendre la domination économique de Sheriff. L'efficacité de leur propagande, notamment via la chaîne de télévision de la holding, s’est avérée payante.
Mais l’influence de ce groupe et de ses deux dirigeants devenus trop puissants est telle qu’elle fait peur. Elle fait même peur à leur allié d’hier, Yevgeni Shevchuk, à tel point que le nouveau président met un terme aux privilèges de Sheriff dès le 29 décembre 2012. Entre temps, Kazmaly a démissionné du Soviet suprême et quitté la holding Sheriff. Gushan reste seul aux commandes de l’entreprise…

Gushan et Kazmaly dans les paradis fiscaux ?
Le 10 juin 2013, le Centre pour la transparence et la participation civique moldave "Particip", a dévoilé que Gushan et Kazmaly possèdent plusieurs sociétés sur le paradis fiscal des Îles vierges britanniques, grâce au Consortium indépendant des journalistes d'investigation (ICIJ), à l'origine des révélations sur les paradis fiscaux via son programme transnational OffshoreLeaks (article de Particip en moldave, Sheriff în Marea Caraibelor).
En l’espace de quelques jours d’avril 2004 dans la mer des Caraïbes, les deux hommes d'affaires sont devenus actionnaires de 4 sociétés offshore. Ils ont d’abord créé "Vanora Financial Ltd" le 6 avril, puis sont devenus administrateurs et actionnaires de "Civilpark Limited" le 20 avril suivant, une société fondée en mai 2001 par le chypriote Stelios Ioakim. Trois jours plus tard, ils fondaient les sociétés "Mentor Financial Ltd" et "Orion Intervest Ltd". Toutes ces sociétés ont été enregistrées à Tortola, capitale des Îles vierges, par l'intermédiaire de la "Commonwealth Trust Limited".
Par la suite, le groupe Sheriff s’est servi de sa société offshore Orion Intervest Ltd pour importer des produits en Transnistrie. La société a même reçu une amende pour violation de la législation douanière le 23 Mars 2012.
D’après les documents du projet OffshoreLeaks, Ilya Kazmaly détient encore des participations dans 3 autres sociétés offshore enregistrées dans les Îles vierges britanniques. Le 2 mai 2007, Kazmaly et un résidant chypriote nommé Branislava Grozdanovic sont devenus administrateurs des sociétés offshore "Minos Marketing Ltd", "Morganton Investments Ltd" et "Palac Trading Ltd", toutes 3 créées en mai 2005 par l’intermédiaire de la société "Eurotrade Nominees Ltd".

Utilisation des filières de blanchiment d’activités illicites ?
Commonwealth Trust Ltd (CTL) et Eurotrade Nominees Ltd : Gushan et Kazmaly ont astucieusement choisi leurs intermédiaires, peu regardants sur leurs clients pour créer leurs sociétés offshore.
Le succès de ces intermédiaires repose sur la couverture de clients qui veulent rester dans l'ombre et l’opacité qu’elles jettent sur leurs transactions financières. Ils offrent ainsi un abri idéal aux personnes liées à la corruption politique, au trafic d’armes et au crime organisé qui ne pourraient exister sans eux.
Parmi les dirigeants d’Eurotrade Nominees Ltd, Stephen John Kelly et Jesse Grant Hester ont tous deux été épinglés par OffshoreLeaks, pour faire partie du hit-parade des détenteurs d’entreprises offshore. Né en 1976 au Royaume-Uni, Hester dirige à lui seul plus de 1 500 sociétés offshore. Il aurait codirigé une société avec un personnage controversé arrêté et condamné pour fraude et association avec des activités mafieuses en Italie, selon Dandreagalli (article du 22 mai 2013, in Economic Crime Intelligence). Auparavant, il fut le directeur d'une compagnie utilisée par le régime du dictateur irakien Saddam Hussein pour contourner le programme « Oil for Food » des Nations Unies, selon Gerard Ryle et Stefan Candea (article du 7 avril 2013, in ICIJ).

En ce qui concerne la CTL, elle a été maintes fois accusée d'enfreindre la législation anti-blanchiment d'argent. Elle est intimement mêlée à plusieurs affaires crapuleuses, mais la plus emblématique d’entre elles est le scandale Magnitski, selon Michael Hudson et al. (article du 5 avril 2013, in Mail & Guardian).
En 2007, trois sociétés russes détenues par le fonds d’investissement Hermitage Capital sont victimes d’un raid et détournées par la pègre. Les nouveaux propriétaires réclament 150 millions d’euros (230 millions de dollars) au fisc russe qu’ils obtiennent 5 jours plus tard. L’avocat fiscaliste Sergeï Magnitsky dénonce une machination ourdie par le crime organisé et des fonctionnaires de l’Etat russe. Victime de l’arbitraire de la justice, il décède en prison deux ans plus tard, à son tour accusé d’évasion fiscale.
L’argent a été versé en roubles, changé en dollars et transféré en Occident le jour même grâce à une chaîne de pas moins de 40 sociétés écran pour couvrir les traces des fraudeurs, dont une vingtaine avaient été mises en place par la CTL. Cette dernière a été fondée par le millionnaire canadien de Toronto Tom Ward, qui déclare dans une réponse écrite aux questions d’ICIJ (citée par CBC News Canada du 5 avril 2013) : “CTL's problems were, by and large, directly proportional to its market share. (…) I regard myself as an ethical person. I don't think I intentionally did anything wrong (…)”. Ward et la CTL ne sont pas accusés d’avoir activement participé au vol du trésor russe, mais c’est grâce à eux que de telles affaires peuvent être organisées.

Qui est Kazmaly et que lui arrive-t-il en 2012 ?
Selon le site du Soviet suprême de Transnistrie, Ilya Mikhailovich Kazmaly est un russe d’origine gagaouze né le 7 avril 1962 (la Gagaouzie est une région autonome au sud de la Moldavie où dominent les orthodoxes turcophones). Kazmaly a travaillé comme officier des services de renseignement soviétiques puis comme chef de la Brigade criminelle de Tiraspol avant de fonder l’entreprise Sheriff en 1993 avec Viktor Gushan. En 2005, il est élu au Soviet suprême comme député de l’opposition sous l’étiquette Obnovlenye, après avoir longtemps été l’un des principaux appuis du président Smirnov.
En avril 2012, Kazmaly abandonne ses responsabilités au groupe Sheriff, il démissionne de son mandat de député au Soviet suprême, et quitte peut-être même le pays pour une destination inconnue…
Juste après avoir tout quitté, il fait une donation de l’équivalent de 10 millions de dollars, en 6 versements effectués entre le 8 et le 26 juin 2012 via sa société offshore Mentor financial Ltd, à la Sahaj Marg Spirituality Foundation en Inde. A ma connaissance, précepteur du Sahaj marg depuis 2005 au moins, il est donc membre de la Shri Ram Chandra Mission depuis plus de 8 ans.
Que lui est-il donc arrivé ?

Bons baisers de Chypre ?
Suite aux scandales entourant la CTL, Gushan et Kazmaly ont rapatrié l’ensemble de leurs sociétés offshore des Îles vierges vers Chypre, par l’intermédiaire de la "Christabel Corporate Services Ltd" à Limassol.
Chypre : "l’île aux Russes", "la Suisse privée des Russes", "base arrière russe en Méditerranée", les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce pays qui compterait 35 à 50 000 russophones, à tel point que Limassol a été rebaptisée "Limassolgrad".
Après les Îles vierges, Chypre est un autre paradis fiscal pour les banksters russes où les sociétés écran restent anonymes parce que les impôts sont faibles et les banques discrètes. Dans un rapport divulgué en novembre 2012, les services secrets allemands estimaient que les Russes détiendraient sur l’île environ 25 milliards d’euros.
Petite île paradisiaque de l’Union européenne où se côtoient la mafia russe et les services secrets moscovites. C’est la machine à laver l’argent sale des criminels russes et la patrie de l’évasion fiscale des oligarques moscovites, grâce aux accords fiscaux passés entre les deux pays. C’est aussi un point de départ pour tous les trafics d’armes de la mafia et du nouveau tsar de Russie à destination de la Syrie, du Liban et de l’Iran.
Limassol, c’est un environnement bien familier pour un Kazmaly pas dépaysé pour un sou dans cette station balnéaire aphrodisiaque du sud-est de Chypre…

Une longue filière qui s’achève dans les poches de Chari ?
Rappelons le contexte général : une fortune bâtie sur le démantèlement de l’économie soviétique, la corruption politique et financière, l’utilisation de filières de blanchiment du trafic d’armes et du crime organisé. Tout cela dans le pays le plus pauvre d'Europe (PIB de moins de 1 200 euros par habitant, un salaire moyen ne dépassant pas 115 euros par mois). « Les nombreux jeunes qui ne peuvent pas se permettre de poursuivre leurs études, sont souvent condamnés au chômage ou à un emploi mal payé... chez Sheriff. », selon Judith Sinnige (article du 26/01/2012, in CafeBabel).
Légalement, cet argent est-il propre ou sale ? Je ne sais pas ! Moralement c’est une autre histoire… La provenance de ces 10 millions de dollars est-elle éthiquement acceptable ? Chari s’est-il inquiété de la provenance de cet argent ? Tout récemment encore il disait : « (...) J'ai toujours pensé qu'avoir trop d'argent viciait notre compréhension de toutes ces valeurs plus fines de la vie (…). Nous avons ces maximes, les Dix Maximes, nous avons la discipline du Sahaj Marg, le code moral du Sahaj Marg, tous sont conçus pour nous rendre parfaits. » (discours du 21/10/2013). Le code moral de Chari et les valeurs de la Mission (VBSE) sont-ils chahutés ? Rien n’est moins sûr ! Chari s’est-il seulement interrogé ?
L’argent n’a pas d’odeur et Chari recycle de l’argent moralement douteux dans un spiritualisme de bas-étages. Ces gens-là sont faits pour se comprendre…

Alexis

Autres références complémentaires :

Transdniestria: the country that did not come in from the cold
Financial Times, by Thomas Escritt, 23 juin 2011
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/cb3fb4b4-9ccb-11e0-bf57-00144feabdc0.html#axzz2mhzmpU8t

In Sliver of Old U.S.S.R., Hot Soccer Team Is Virtual State Secret
New York Times, by James Montague, 19 août 2012
http://www.nytimes.com/2012/08/20/sports/soccer/soccer-team-of-post-soviet-transnistria-dominates-moldovan-league.html?_r=0

Vie, mort et résurrection de la controversée Commonwealth Trust Limited
Le Monde, by Stéphanie Chayet, Michael Hudson et Marina Walker Guevara, 6 avril 2013
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/04/06/vie-mort-et-resurrection-de-la-controversee-commonwealth-trust-limited_3155292_3234.html

Chypre: base arrière russe en Méditerranée ?
Atelier Europe, by Camille Roux, 19 octobre 2012
http://www.atelier-europe.eu/blog/2012/10/chypre-base-arriere-russe-en-mediterranee.html

Donations étrangères effectuées à la SMSF indienne
FCRA, Ministry of Home Affairs, India 2012-2013
http://fcraonline.nic.in/fc3_verify.aspx?RCN=075900957R&by=2012-2013

19 novembre 2012

A qui appartient la Mission ?

ENGLISH TRANSLATION 

Alexis a dit : 
 (…) Changement de sujet : Et si on parlait d’argent… On nous demande (à juste titre) de référencer nos affirmations. J’ai donc pris grand soin de les sourcer ! Tout est accessible sur le web (liens joints), non pas des ragots de réseaux sociaux ou autres blogs fantaisistes… il s’agit du ministère des affaires intérieures indien pour le FCRA et de l’administration du Trésor US pour les fondations ! Rien de moins…
A suivre :
 - Estimation du chiffre d’affaire et du patrimoine de la Mission
 - Géographie du Sahaj marg

Et si on parlait d’argent…

En 1976, l’Etat indien a mis en place pour les ONG un contrôle des fonds en provenance de l’étranger, le "Foreign Contribution Regulation Act" (FCRA), afin d’éviter les excès de « the influence of the foreign hand » sur la politique et les projets publics indiens. Chaque année, le Ministère des affaires intérieures indien publie la liste des ONG présentes dans le pays. Pour celles qui dépassent dix millions de roupies de chiffre d’affaires en provenance de l’étranger, il publie aussi le nom des donateurs et le montant de leurs "foreign contributions", ainsi que le montant total des dépenses effectuées par l’ONG (voir http://mha.nic.in/fcra.htm).
En ce qui concerne le Sahaj marg de Chari, SMSF, SRCM, LMES et BVET indiennes sont dûment enregistrées (Numéros RCN respectifs : TN 075900957R, UP 136700005R, TN 075901050R et TN 075901033R). SMSF et SRCM dépassent allègrement le seuil fixé, leurs comptes sont accessibles pour les années 2006 à 2011. La LMES apparaît en 2006, 2008 et 2009. La BVET n’atteint pas ce seuil durant cette période…
Rappelons pour mémoire et une meilleure compréhension que l’école de Chari (Lalaji memorial omega international school ou LMOIS) est pilotée et financée par 2 sociétés : la LMES (Lalaji memorial educational society) et la BVET (Baal vatika educational trust).

"Foreign contributions" 
Selon le FCRA, le chiffre d’affaires en provenance de l’étranger des SRCM et SMSF indiennes réunies, cumulé sur 6 ans (1/04/2006 au 31/03/2012) atteint presque 2 milliards de roupies (28 millions d’euros ou 35 millions de dollars US). Il est composé pour moitié par les dons, pour moitié par les intérêts que rapportent les placements financiers du capital acquis au fil du temps.
Les dépenses représentent 40% du chiffre d’affaires et sont très largement couvertes par les intérêts des placements financiers. En effet, ceux-ci sont en forte et constante hausse (multipliés par 16 en 6 ans) : de 31 millions de roupies en 2006 à plus de 521 millions en 2011 (7,4 millions d’euros ou 9,5 millions de dollars). Conséquence : avec les bénéfices (dons moins dépenses), les intérêts ont permis que le capital financier soit multiplié par 2 en 7 ans, passant de un milliard de roupies au 1er avril 2006 à de 2,2 milliards au 31 mars 2012 (31 millions d’euros ou 40 millions de dollars).

Quelles différences entre Mission et Fondation ? 
Leurs chiffres d’affaires respectifs sont relativement proches : 58% pour la Mission et 42% pour la Fondation. Par contre 64% des dons sont effectués à la Fondation, tandis que 65% des intérêts sont produits par la Mission, qui dépense plus de 3 quarts de ses recettes quand la Fondation se cantonne à peine à plus de 10%...
Le capital de la Mission est donc très supérieur à celui de sa Fondation ! Ce n’est pas une surprise, elle bénéficie de son antériorité… Sinon, l’image dressée par ces éléments comptables correspond à peu de choses près à ce que Chari leur assigne comme objectifs respectifs : aujourd’hui, la Mission s’occupe des dépenses quotidiennes en vivant sur les intérêts de son capital ; les donations sont principalement effectuées par la Fondation qui investit, notamment dans l’immobilier (plus d’un quart pour la LMOIS par exemple), pour 4,6 millions d’euros (5,8 millions de dollars).
Là où ça diverge un peu par rapport aux effets d’annonce, c’est que la Fondation dépense très peu en proportion du capital acquis et de son augmentation (360% d’augmentation du capital sur la période, contre 120% pour la Mission sur la même période). Enfin, la Mission n’a plus besoin de rien pour faire face à ses dépenses puisqu’elle vit très confortablement sur les intérêts de son capital.
Cotisations, donations et bénéfices sur les ventes des publications ne sont plus nécessaires ni à la Mission ni à la Fondation ! Alors, quels projets ont donc en réserve Chari et Patel pour continuer à pressurer les abhyasis ?

Qui finance la Mission ? 
SRCM et SMSF indiennes ont donc reçu 1 012 703 272 de roupies sous forme de donations en provenance de l’étranger en 6 ans, soit 14,5 millions d’euros ou 18,4 millions de dollars. Ils proviennent à 76% de l’Amérique du nord, 15% de l’Europe de l’ouest, 5% de l’Asie (hors Inde), 1,5% de l’Europe de l’est, 1% de l’Océanie, 0,7% de l’Afrique et 0,1% de l’Amérique latine. Les pays les plus gros donateurs sont pour 73% les Etats-Unis, 5% la France, 5% aussi la Suisse et 2% les Emirats arabes unis.
Sur la totalité de ces dons, 17% sont anonymes parce que transitant via les Missions ou Fondations nationales et seul leur pays d’origine est connu, mais on connaît le nom du donateur pour les 83% restant. Ils sont 280 à avoir donné au moins une fois en 6 ans plus de 100 000 roupies, ils comptent pour 72% de la totalité des dons.
Le top 50 des plus gros donateurs pèse pour 62% des dons, 34 d’entre eux sont d’origine indienne, et plus précisément 31 sont indo-américains. La plupart sont à la tête de start-up dans l’informatique hard ou software, ou bien dans la production de médicaments génériques. On retrouve bien là la nouvelle middle class indienne, une génération d’expatriés déracinés et tiraillés entre leurs origines et la modernité.
Les trois premiers d’entre eux ont contribué pour plus de la moitié des dons (plus de 400 000 euros par donateur et par an), les 47 suivants pour plus de 10% (5 924 euros par donateur et par an), et les 230 autres pour 10% aussi (931 euros par donateur et par an).
Mais alors, à qui donc appartient la Mission ?
Vous voulez la réponse ?

Numéro 1 : Madhava Reddy supporte les Républicains américains mais bien plus encore la SRCM. A titre personnel, au travers de la Lachimi Foundation ou via sa start-up HTC Global Services, il a versé près de 266 millions de roupies (3,8 millions d’euros ou 4,8 millions de dollars) en 6 ans selon le FCRA, soit plus du quart des donations étrangères effectuées à la Mission et à sa Fondation SMSF.
Cet expert comptable est le PDG fondateur en 1992 de la Hi Tech Consultant Global Services Inc à Troy dans le Michigan (www.htcinc.com). D’après The Hindu Business Line en date du 8 mars 2012, cette société de solutions informatiques et technologiques emploie 4000 personnes et dégage un revenu d’environ 160 millions de dollars. Elle est aussi présente en Inde à Chennai et Hyderabad, en Australie, au Canada, en Malaisie, à Singapour et au Royaume-Uni. Deux de ses vice-présidents ont aussi versé 3 millions de roupies à eux deux sur la même période à la Mission et sa fondation. Accessoirement, Reddy est aussi membre du conseil de la Caraco Pharmaceutical Laboratories Ltd (www.caraco.com), une filiale du groupe SunPharma.
En 1999, Madhava Reddy a créé la Lachimi Foundation pour effectuer l’essentiel de ses dons à la Mission sans avoir à verser de taxes fiscales. Entre 1999 et 2010, les comptes de la Lachimi Foundation font apparaître des versements pour un montant total supérieur à 10 millions de dollars.
Chari réside actuellement dans le cottage (à l’intérieur de l’enceinte du Babuji memorial ashram) de ce précepteur du Sahaj marg et membre du Conseil d’administration de la SRCM aux USA, selon Echoes of India de novembre 2012.

Numéro 2 : Madhusudanarao Kothapalli a versé plus de 137 millions de roupies (2 millions d’euros ou 2,6 millions de dollars) sur la même période à la Mission et sa fondation selon le FCRA, soit près de 14% de la totalité des donations étrangères.
Originaire d’Hyderabad dans l’Andrah Pradesh, cet émigré indo-américain est le cofondateur de CorePharma LLC en 1998 dans le New Jersey (www.corepharma.com). En 2005, il a revendu ses parts de la société à la RoundTable Healthcare Partners LLP, créé la Aravind Foundation, puis versé 5 millions de dollars via cette fondation : 1 million à la SRCM et un autre à la Baal vatika educational society (future LMES) en 2005, 3 millions de dollars à la SMSF en 2006… et à nouveau 28 000 dollars à la SRCM en 2009.
En 2011, Madhu Kothapalli a fondé une autre société de R&D en médicaments génériques chez lui à Hyderabad (www.Leiutis.com). Chari a l’habitude de s’inviter dans la résidence de ce précepteur lorsqu’il séjourne à Hyderabad.

Numéro 3 : Notre cher vice-président et successeur de Chari, Kamlesh Desaibhay Patel, dont c’était l’anniversaire le 28 septembre dernier, a versé à titre personnel ou via sa famille et son réseau de pharmacies plus de 108 millions de roupies (1,5 millions d’euros ou 2 millions de dollars), toujours sur la même période à la Mission et sa fondation selon le FCRA, soit plus de 10% de la totalité des donations étrangères. Deux de ses collègues et amis pharmaciens de New York ont aussi versé à eux deux plus de 5 millions de roupies, mais je n’ai pas trouvé de preuves qu’ils travaillent pour lui…
Je ne reviendrais pas sur le parcours du prochain maître de la SRCM déjà quelque peu documenté. La question que je me pose tient de l’œuf et de la poule : Patel va succéder à Chari parce qu’il a payé sa place ou bien c’est parce qu’il a été choisi par Chari qu’il paye ? Sachant qu’il payait déjà quand Ajay Kumar Bhatter devait succéder à Chari. D’ailleurs, combien avait payé Ajay ? Je n’ai pas la réponse puisqu’il est indien, donc non comptabilisé dans les donateurs étrangers ! Dommage…

Alexis

1 octobre 2012

Effectifs : l’intox était colossale

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Quand certains avançaient les chiffres de 500 à 600 000 abhyasis, la SRCM allemande annonçait 200 000 adeptes en Inde, 25 000 ailleurs dont 3 500 en Europe et une présence dans plus de 90 pays en 2007.

Plus récemment encore, le 25 novembre 2011, devant la Commission d’arbitrage indienne pour le web, la SRCM déclare 150 000 membres enregistrés, 3014 précepteurs, environ un millier de centres de méditation en Inde et 102 à l’étranger, environ 200 ashrams en Inde et 13 à l’étranger.

D’après des informations récentes sur le Centre de méditation de Chennai qui compte 3% des précepteurs indiens (l’un des plus gros centres indiens), il y aurait 38 à 39 cotisants par précepteur, mais les pratiquants réguliers ne constitueraient pas plus de 29% d’entre eux. Enfin, d’après Ajay Kumar Bhatter, il faut compter 3 introductions au Sahaj marg pour conserver un cotisant.
En extrapolant à l’Inde entière, cela donnerait donc 11 pratiquants par précepteur, 39 cotisants et 115 personnes si on ajoute les sympathisants.
A l’extérieur c’est plus clair, on observe en moyenne 9 pratiquants par précepteur, 12 cotisants et 15 personnes si on y ajoute les sympathisants.

En 2007, avec 2 377 précepteurs sur le plan mondial, on arrive donc aux résultats suivants :
- 24 000 pratiquants réguliers au satsang dominical
- 65 000 cotisants à leur association nationale
- 175 000 personnes avec les sympathisants qui n’ont pas poursuivi la pratique après leur introduction

On est loin, très loin, des 200 à 300 000 abhyasis communément cités.
La stratégie d’intoxication a bien fonctionné, moi-même je m’y suis longtemps laissé prendre, au moins pour partie…

Alexis

Pour en savoir plus [sur le site internet d'Alexis] :
- Abhyasis pratiquants, cotisants et sympathisants
- La Multinationale du Sahaj margTM

A venir prochainement [sur le site internet d'Alexis] :
- Kamlesh, un vice-président plénipotentiaire

28 janvier 2012

L’urgence de la réalisation spirituelle

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Il faut croire que je n’étais pas encore prête à entendre et comprendre l’analyse de Michael lorsqu’il l’a publiée. Elle est pourtant imparable et implacable.
Michael a été un abhyasi américain de 1979 à 1988. Il a vécu la triste période de transition entre Babuji et Chari de très près, participé au comité de diffusion et de censure des discours de Chari. Il a fait les frais des querelles de pouvoir au sein du cercle des plus proches disciples de Chari.
L’intégralité de son témoignage est publiée sur son blog http://innercircleofsrcm.blogspot.com/

Alors que le Sahaj Marg est synonyme de "chemin naturel", c'est en fait une pratique qui triche avec la nature en utilisant la force de la volonté pour accélérer un développement naturel. Il est basé sur l'acceptation que l'on commence à partir d'un niveau d'insuffisance spirituelle, ce qui nécessite une force extérieure pour rectifier la situation.
le message de Babuji c’est que nous ne sommes pas assez développés spirituellement et qu’il y a urgence à le faire, la réalisation divine devenant complète lorsque l’on atteint la Région centrale, un Monde plus lumineux.
La méthode du Sahaj Marg permet d’atteindre cet objectif grâce à la méditation sur le cœur, mais elle nécessite un Maître vivant pour être accélérée, qui va favoriser la transmission spirituelle. C’est le premier point crucial, la dépendance vis-à-vis d’un maître mais il y en a un autre, c’est l’exclusivité de la méthode du Sahaj Marg, ce qui va entraîner de servir la Mission.
Double dépendance aveugle et totale du disciple qui veut progresser au Maître et à la Mission.
Babuji nous a instillé l’idée que nous sommes des nains spirituels, qu’il est urgent de progresser et qu’il a une méthode qui permet d’atteindre en une vie ordinaire la fusion avec le divin dans la Région centrale. Si nous, aspirants spirituels, voulons progresser spirituellement, il nous faut un Maître tout puissant et une méthode incarnée par la Mission SRCM.
Résultat, les abhyasis se bousculent pour obtenir les faveurs spirituelles du Maître, dans l’espoir d’obtenir un progrès en retour, leur juste récompense. L’objectif de l’aspirant spirituel devient donc le service aveugle pour la Mission, l’obéissance totale au Maître pour obtenir ses faveurs. En théorie, l’action du disciple est désintéressée, en pratique c’est l’inverse : elle est terriblement intéressée, il cherche une récompense spirituelle.
Comme l’aspirant spirituel n’est pas seul, il lui faut surpasser ses co-disciples, ses concurrents, pour mieux attirer l’attention du Maître et mieux profiter de lui, en bénéficiant de ses faveurs.
L’urgence du résultat à atteindre, la nécessité de passer par un Maître pour y parvenir, créent une atmosphère de compétition où l’on se dispute son attention. C’est une concurrence sauvage et égoïste.
L’autre résultat, c’est qu’en théorie il y a transmission spirituelle du Maître au disciple, mais en réalité il n’y a qu’un seul transfert : celui du pouvoir du disciple au Maître, unique bénéficiaire de cette vaste fraude spiritualiste.

Il y a quelques temps, je posais ces questions à l’issue de ma réflexion sur la thématique « Chari spirituel et mafieux » :
A quoi sert-il de rejoindre un groupe spirituel, de suivre l’enseignement d’un maître et d’être épaulé par un précepteur ? Est-ce seulement pour aller plus vite et ne pas s’égarer sur le chemin de la spiritualité ?
Comment choisir un bon maître spirituel ? Comment le reconnaître sans être abusé par des faux-semblants ? Comment lui faire confiance sans aliéner sa liberté et perdre son libre arbitre ?
L’analyse de Michael apporte de bonnes réponses : laissons faire le développement spirituel naturel sans chercher à l’accélérer, ainsi nous n’aurons pas à aliéner notre liberté, Chari s’est emparé du pouvoir que nous lui apportions à des fins personnelles.
Pourquoi vouloir toujours aller plus vite, y compris en spiritualité ? Ce concept d’urgence, constamment repris par Babuji et Chari, n’a rien de spirituel, il est même antinomique. L’urgence est au contraire un concept matérialiste et moderne, une idée qui est en grande partie à l’origine de tous les maux dont souffre notre société.
La SRCM est un merveilleux exemple de notre frénésie à parvenir à un but, une réalisation spirituelle, qui nous amène aux comportements les plus égoïstes et concurrentiels.

Je vous rappelle que le débat continue et que vous pouvez y participer en postant un commentaire sur
http://pourquevivelesahajmarg.blogspot.com/2011/10/chari-un-spirituel-mafieux.html

Elodie

18 octobre 2011

Le Sahaj Marg est-il supérieur aux autres religions ?

Cricri est persuadé que la SRCM dispose d’un potentiel de conviction et de contrôle bien supérieur aux autres religions, par la force de ses techniques spirituelles. Sa conviction est que d’autres ont perçu ce potentiel et l’utilisent à leurs propres fins, impérialistes et mondialistes.
Je ne partage pas du tout cet avis.

Voici ses arguments et les miens, quels sont les votres ? Le débat est lancé, à vous de vous exprimer.

Cricri a dit
Contrairement à toi, je vois dans la SRCMtm un potentiel de contrôle bien supérieur aux autres religions du fait des techniques spirituelles qui l'accompagnent et qui ont un pouvoir de conviction que jamais aucune religion n'a eu à disposition.
Imagine ce à quoi ça pourrait servir !
Vois déjà l'expérience réalisée avec Chari : il a rendu tout le monde complètement cinglé, il leur ferait faire n'importe quoi s'il le voulait.
Et ma conviction est que d'autres ont perçu ce potentiel.

Elodie a dit
L’ensemble de ton dernier argumentaire repose sur un postulat : le Sahaj Marg est supérieur à toutes les autres religions et spiritualités. Les abhyasis partagent ton point de vue, mais si tu te trompes, toutes tes théories s’effondrent. Tes arguments sont 1) l’expansionnisme de la Mission, 2) son potentiel de conviction/embrigadement et 3) la suprématie de sa capacité spirituelle.
1) La SRCM est expansionniste, c’est évident. Nous l’avons dit à de multiples reprises – et je crois que nous l’avons largement démontré, sans contestations possibles. De là à imaginer que son expansionnisme est inégalable, il te faut retomber sur terre. Déjà rien que parmi les gourous indiens on trouve 100 fois mieux.
2) Son embrigadement est dangereux. Je t’ai déjà dit ce que je pensais des évolutions en cours liées à Whispers. De là à imaginer que sa force de conviction est supérieure à tout ce qui existe, laisse moi te dire qu’un grand nombre de sectes font beaucoup mieux. Sa force réside peut-être au contraire dans son « juste milieu », même si ses positions se radicalisent avec le temps.
3) La suprématie supposée de sa méthode spirituelle, la transmission, c’est la tarte à la crème. Nous avons déjà évoqué ce sujet, Alexis ne cesse de nous réclamer des éléments de preuve, c’est comme vouloir prouver l’existence de Dieu, nous nous y sommes cassé les dents. Entre Alexis qui la rabaisse à « un vulgaire outil de développement personnel » et toi qui affirmes sa suprématie, on peut dire tout et son contraire. Ce n’est pas une intime conviction qui repose sur l’expérience individuelle qui fera progresser le débat.

Cricri a dit
Mes arguments sont peut-être mal expliqués ou mal compris. Ils appellent discussion, ils reçoivent jugement.
(…) Suprématie de la transmission : c'est un des éléments du pouvoir de conviction. Tu as été piégée à la srcmtm, cet élément n'a-t-il pas été central pour te convaincre ? C'est tout ce que je dis. Qu'Alexis ou les gens comme lui ne veuillent pas le croire, je m'en moque. Je cherche à comprendre par quels mécanismes la srcmtm piège les gens et pourquoi on peut considérer que la srcmtm a un pouvoir de conviction supérieur à celui des religions, et j'affirme sur la base de mon expérience personnelle et de l'observation des gens pris au piège, que la transmission joue un rôle fondamental. Ce n'est pas un postulat, c'est une observation. Alexis, irrationnel raisonnable, dénie l'existence de la transmission : il ne peut donc pas comprendre comment la srcmtm piège les gens, donc ses analyses n'intéressent pas les abhyasis.
(…) Tu argumentes contre ma supposition que le sahaj marg a un potentiel de conviction supérieur à toutes les religions du fait de techniques spirituelles. Je veux en savoir plus sur tes arguments, ils m'intéressent. En particulier, tu fais référence à d'autres mouvements qui ont une expansion supérieure à la srcmtm, je veux savoir lesquels pour étudier leur configuration (points 1 et 2 de ton texte).


Tu ne m'as pas répondu sur les groupes qui font mieux que la srcm. Je supposes que tu es 100% d'accord que (i) le ressenti de la transmission et (ii) le ressenti des émanations spirituelles du maître sont les deux éléments clé de l'adhésion totale de l'individu à tout le reste fut-il complètement délirant. Même moi je ne remet pas en question ces deux points indéniables.

29 avril 2011

Chari invente la démocratie

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Extrait d’un des tout derniers discours de Chari (Scatter the Seeds of Spirituality, le 9 Mars 2011) :
“(…) I pray that (…) this spirituality becomes something not exclusive to the few but common to the many, which is what should be the meaning of democracy. Democracy is not a vote. Democracy is a state where every individual has the same right to progress, and that right is guaranteed only in the spiritual field because it cannot be guaranteed in any other field.”

Traduction : « (...) Je prie pour que (…) cette spiritualité devienne quelque chose de pas exclusif à quelques-uns, mais commun au plus grand nombre, c’est ce qui devrait être le sens de la démocratie. La démocratie n'est pas un vote. La démocratie est un état où chaque individu a le même droit au progrès, et ce droit est garanti dans le domaine spirituel seulement, car il ne peut être garanti dans aucun autre domaine. »

Chari l’autocrate, le maître autoproclamé du Sahaj Marg, le président auto désigné de la SRCM, prétend nous apporter la démocratie spirituelle.
Certes, la démocratie ne signifie pas nécessairement élections, c’est juste le cas de nos démocraties représentatives, modèle ou exemple (au choix) le plus souvent mis en avant aujourd’hui.
Pour Chari, la démocratie c’est le droit au progrès pour tous, c’est-à-dire le progrès spirituel, parce qu’il ne peut pas y en avoir d’autres. Le voilà qui nous invente une espèce de « spirito-cratie »
Rappelons nous que la SRCM et le Sahaj Marg ne sont pas interdits. Rien n’empêche aujourd’hui le progrès spirituel des abhyasis. Cette démocratie existe déjà à l’heure actuelle, et si les abhyasis ne progressent pas, les raisons sont à chercher au sein de la « Maison SRCM tm » et nulle part ailleurs.
Il ne faudrait pas que le lamentable échec spirituel du SM soit mis sur le compte de la société qui l’entoure, ce serait un peu trop facile. Le bouc émissaire, c’est toujours l’autre…

Nos démocraties sont loin d’être parfaites, mais le projet politique du Sahaj Marg n’a rien de démocratique, bien au contraire…

Alexis

13 avril 2011

Le projet politique de la SRCM

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L’influence délétère du spiritisme médiumnique

Le Sahaj Marg dénaturé (3)

Le Sahaj Marg a beaucoup évolué, il a été dénaturé. Babuji parle à tous les temps et, maintenant, Chari nous promet qu’il va changer le monde. "Whispers" et sa médium ont énormément contribué aux plus récents bouleversements…
Spiritualité, spiritualisme, religion et spiritisme
Lalaji incarnait une spiritualité, Babuji a viré dans le spiritualisme en dogmatisant les 10 commandements du Sahaj Marg, et Chari l’a caricaturé en créant une nouvelle religion aux ambitions planétaires.
Dernier maître d’une grande lignée soufie, Lalaji délivrait un enseignement spirituel syncrétique et ouvert, une philosophie de la vie, mêlant des apports du soufisme musulman comme du santmat hindouiste.
Babuji l’a plus ou moins récupéré, beaucoup adapté, re-nationalisé et ré-hindouisé, pour le baptiser Sahaj Marg.
Dès son arrivée dans la Mission et pour séduire les Occidentaux, Chari a codifié, ritualisé et travesti cet enseignement spirituel qu’il a peu à peu transformé en religion. Aujourd’hui, avec Whispers et sa médium, la SRCM sombre dans le spiritisme.
Entre un enseignement spirituel syncrétique et ouvert et un spiritisme religieux dogmatique et sectaire, le Sahaj Marg aura tout connu.
Whispers, la nouvelle Bible du Sahaj Marg
Rappelez-vous ! En 2005, Chari lance la vente de “Whispers from the brighter World”, un livre de 250 € dont nul ne connaît alors ni le titre ni le contenu. Il doit rester strictement personnel, alors qu’il est en édition limitée, ne doit pas être copié ni lu en public. La pompe à fric est enclenchée !
On découvre par la suite qu’il s’agit d’un recueil des paroles de Babuji (mort en 1983) prononcées de puis 1999 et adressées à une médium française.
En 2009, Chari annonce la sortie de quatre volumes supplémentaires au même prix qu’avant, à raison d’un par an, et n’hésite pas à baptiser "Whispers" de nouvelle « Bible ou Véda du Sahaj Marg ». Il ajoute qu’il ne devra pas y avoir de seconde édition avant 2030 ou 2035 de ces éditions limitées.
Malgré cette exclusivité revendiquée, une rubrique du website de la SRCM a été mise en place entre temps et “a Whisper a day” distille quotidiennement un message de Babuji. Mais Chari ajoute qu’internet ne délivrera pas les messages publiés dans le deuxième volume avant qu’il n’en donne le feu vert.
La pompe à fric est relancée…
"Whispers", la Bible du Sahaj Marg selon Chari remplace-t-elle les 10 commandements du Sahaj Marg écrits de son vivant par Babuji (Commentary on Ten Commandments of Sahaj Marg, Babuji, 1946) et soi-disant édictés par Lalaji depuis l’au-delà ? Il est vrai que Chari a déjà transformé les "Commandements" de Babuji en "maximes" depuis de nombreuses années.
L’influence pernicieuse et délétère de la médium
Le phénomène "Whispers" n’est pas qu’une simple pompe à fric. En délivrant quotidiennement la parole de Babuji, le maître vénéré de Chari auquel il dit se référer en permanence, "Whispers" a fini par le dépasser. Babuji ne parle pas directement à Chari, il passe par une intermédiaire. Cette médium dit ce qu’elle veut, elle distille ses messages progressivement, jour après jour. Son influence est pernicieuse, insidieuse.
Résultat ? Aujourd’hui, à la SRCM on parle couramment d’une élite pour régénérer l’humanité, d’égrégore, de mariages pour créer une nouvelle race humaine ou d’enfants indigo. Le spiritisme médiumnique a fini par accoucher d’un dessein intelligent pour la SRCM, entre new age et science fiction, qui n’a plus rien de spirituel.
A ma connaissance, le mot "apocalypse" n’a pas encore été prononcé, mais on n’en est pas loin et, surtout, il est déjà dans toutes les têtes…
L’exemple de la rencontre entre Catherine Lauret et Poonam Thaper en est un très bon exemple. Peu importe qui est Catherine Lauret, ses propos reflètent parfaitement l’état d’esprit de certains abhyasis dans les ashrams et leur nocivité. Une atmosphère de fin du monde…
Autre exemple représentatif du résultat obtenu par le martèlement des messages et le travail de sape entrepris, l’abhyasi Mukul S. Mukherjee, affirme que nous ne sommes pas dignes de porter le qualificatif d’être humain.
L’influence est énorme et délétère.
Cela me rappelle l’histoire de la grenouille. Jetée dans l’eau brûlante, elle saute aussitôt pour en sortir ; mais plongée dans l’eau froide qu’on fait chauffer peu à peu, elle s’accoutume et finit par en mourir. Les abhyasis se seraient enfuis en courant si on leur avait vendu l’ensemble de ces idées d’un seul coup. Instillées au quotidien, elles ont fait leur chemin et sont aujourd’hui partagées par tous… y compris Chari ?
Un projet politique entre New age et science fiction
Chari avait instrumentalisé le Sahaj Marg au seul profit de sa folie des grandeurs, au moyen d’un mouvement religieux soigneusement codifié pour attirer le plus grand nombre. Un objectif amplement partagé par ses adeptes, reconnaissons le… La médium a complètement détourné la structure, son gourou et ses adeptes au profit d’un nouveau dessein, encore un peu flou aux yeux d’un observateur extérieur.
La SRCM exploite les peurs et propose un projet politique alternatif : créer une nouvelle race humaine, spirituelle, pour constituer la nouvelle élite de l’humanité. Renverser la démocratie et le capitalisme au profit d’une dictature spirituelle. Rien de moins.
Un projet qui a peu de chances de succès ! Alors à quelles fins ? Renforcer la cohésion d’une SRCM menacée d’implosion et surfant sur LES peurs et offrant un objectif rassembleur ?
Pendant 20 ans, le projet de Chari fut la croissance. Parvenu à son terme, en cours d’essoufflement, il fallait un autre projet ! La médium lui en a offert un nouveau…


Alexis

A suivre…
Un retour aux sources ? (4)

19 mars 2011

Une hypocrisie infâme

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21 mars, la Shri Ram Chandra Mission s’associe à la Journée internationale des Nations unies contre les discriminations raciales.
C’est oublier que Babuji était particulièrement préoccupé par la "couleur de peau" de sa bru, si préoccupé même qu’il envoyât Chari en mission de vérification du teint de la possible femme de son fils Umesh Chandra Saxena.
Entre temps, Chari a adopté un tout autre discours. Il encourage les mariages mixtes et les érige comme règle d’accouplement de ses abhyasis.
Autres temps, autres mœurs. Le Sahaj Marg est une spiritualité aux valeurs morales très évolutives.
Ce que la SRCM ne dit pas à l’ONU, c’est que sa médium fait dire à un Babuji mort et enterré depuis longtemps qu’il nous promet la venue d’une élite spirituelle éclairée pour régénérer l’Humanité, les enfants indigo. En publiant cela, la SRCM et Chari cautionnent l’instauration d’une nouvelle discrimination tout aussi infamante.
Ce que Chari cache aux Nations unies, c’est son ambition de conquête aux allures toutes guerrières, comme viennent de le rappeler si justement 4d-Don et Alexis (un discours intitulé “Soldiers of Spirituality” et une formation des cadres du Sahaj Marg en avril 2004, où l’on parle stratégie, territoire, général, etc.)
La SRCM entend remplacer nos élites mondiales actuelles démocratiquement élues, si imparfaites soient-elles, par un totalitarisme pseudo-spirituel abject et inacceptable.
Ce double langage est une hypocrisie infâme.

Elodie

14 mars 2011

Chari et la psychologie des foules

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Il me semble avoir déjà fait cette analogie avec la drogue. Mais la remarque de Léa sur la psychologie sociale me fait penser à autre chose. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de la pensée tronquée de nos amis sociologues qui n’envisagent les sectes que sous l’angle de nouveaux mouvements religieux et ce qu’ils apportent à notre société, sans se préoccuper de leur organisation interne.
Il est une discipline scientifique, déjà assez ancienne, qui s’est spécialement intéressé à la relation groupe-leader, c’est la psychologie des foules de Gustave Lebon et de ses successeurs, tel Serge Moscovici.
A l’inverse de l’individu, la foule y est présentée assez négativement. Irrationnelle et versatile, l’âme des foules est de nature psychopathologique et soumise à des croyances par nature dogmatiques et utopiques. Elle n’a de cesse de se chercher une idole et des boucs émissaires.
Dans cette théorie scientifique, le meneur lui donne un but (idéal), soude le groupe et organise son action. Toutes les explications de ce phénomène d’influence du leader sur la foule ont recours au mécanisme de la suggestion. Lebon parle du prestige du meneur et de son hypnose de la foule. Gabriel Tarde parle de suggestion de la part du leader et d’imitation par la foule qui l’admire, en quête d’un modèle. Freud l’explique à l’aide des hypothèses psychanalytiques, par le principe d’identification, dans une composante amoureuse la foule déracinée recompose la figure du père. Weber parle de charisme du meneur.

Gustave Lebon – Psychologie des foules, 1905 (Formes religieuses que revêtent toutes les convictions des foules, pp. 45-48) - Extraits :

« Nous avons montré que les foules ne raisonnent pas, qu'elles admettent ou rejettent les idées en bloc ; ne supportent ni discussion, ni contradiction, et que les suggestions agissant sur elles envahissent entièrement le champ de leur entendement et tendent aussitôt à se transformer en actes. Nous avons montré que les foules convenablement suggestionnées sont prêtes à se sacrifier pour l'idéal qui leur a été suggéré. Nous avons vu aussi qu'elles ne connaissent que les sentiments violents et extrêmes, que, chez elles, la sympathie devient vite adoration, et qu'à peine née l'antipathie se transforme en haine. (…)
Quand on examine de près les convictions des foules, aussi bien aux époques de foi que dans les grands soulèvements politiques, tels que ceux du dernier siècle, on constate, que ces convictions revêtent toujours une forme spéciale, que je ne puis pas mieux déterminer qu'en lui donnant le nom de sentiment religieux.
Ce sentiment a des caractéristiques très simples : adoration d'un être supposé supérieur, crainte de la puissance magique qu'on lui suppose, soumission aveugle à ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas. Qu'un tel sentiment s'applique à un Dieu invisible, à une idole de pierre ou de bois, à un héros ou à une idée politique, du moment qu'il présente les caractéristiques précédentes il reste toujours d'essence religieuse. Le surnaturel et le miraculeux s'y retrouvent au même degré. Inconsciemment les foules revêtent d'une puissance mystérieuse la formule politique ou le chef victorieux qui pour le moment les fanatise.
On n'est pas religieux seulement quand on adore une divinité, mais quand on met toutes les ressources de l'esprit, toutes les soumissions de la volonté, toutes les ardeurs du fanatisme au service d'une cause ou d'un être qui devient le but et le guide des pensées et des actions.
L'intolérance et le fanatisme constituent l'accompagnement nécessaire d'un sentiment religieux. Ils sont inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du bonheur terrestre ou éternel. (…)
Les convictions des foules revêtent ces caractères de soumission aveugle, d'intolérance farouche, de besoin de propagande violente qui sont inhérents au sentiment religieux ; et c'est pourquoi on peut dire que toutes leurs croyances ont une forme religieuse. Le héros que la foule acclame est véritablement un dieu pour elle. Napoléon le fut pendant quinze ans, et jamais divinité n'eut de plus parfaits adorateurs. Aucune n'envoya plus facilement les hommes à la mort. Les dieux du paganisme et du christianisme n'exercèrent jamais un empire plus absolu sur les âmes qu'ils avaient conquises.
Tous les fondateurs de croyances religieuses ou politiques ne les ont fondées que parce qu'ils ont su imposer aux foules ces sentiments de fanatisme qui font que l'homme trouve son bonheur dans l'adoration et l'obéissance et est prêt à donner sa vie pour son idole. (…)
Aujourd'hui la plupart des grands conquérants d'âmes n'ont plus d'autels, mais ils ont des statues ou des images, et le culte qu'on leur rend n'est pas notablement différent de celui qu'on leur rendait jadis. On n'arrive à comprendre un peu la philosophie de l'histoire que quand on est bien pénétré de ce point fondamental de la psychologie des foules. Il faut être dieu pour elles ou ne rien être. (…)
Aussi est-ce une bien inutile banalité de répéter qu'il faut une religion aux foules, puisque toutes les croyances politiques, divines et sociales ne s'établissent chez elles qu'à la condition de revêtir toujours la forme religieuse, qui les met à l'abri de la discussion. L'athéisme, s'il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l'ardeur intolérante d'un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait bientôt un culte. »

Serge Moscovici – L’âge des foules, 1985 (Les religions profanes, pp. 467-476) - Extraits :
(Moscovici traite ici essentiellement des partis politiques et s’appuie notamment sur l’exemple du parti communiste russe, ce qu’il appelle une religion profane).

« Jusqu'ici, nous avons envisagé les meneurs pour autant qu'ils ont un charisme. Nous les avons définis comme la réunion de deux personnages en un seul : ombre portée du père fondateur et du fils héroïque. Mais ces ombres sont attachées à une doctrine, à un but qu'elles se sont fixé pour mission de réaliser. (…)
D'autre part, la psychologie des masses nous a appris que les meneurs ne peuvent accomplir leur mission sans recruter des individus momentanément détachés de leur groupe habituel. Ceux-ci forment l'embryon d'une foule. Ils subissent l'ascendant d'un chef qui transforme leur rencontre en une organisation stable. L'Église et l'armée, ce fut l'audace d'un Tarde et surtout d'un Freud de le reconnaître, sont le modèle de toute foule de cette nature. Le parti est la traduction de l'une et de l'autre dans une société comme la nôtre qui ne régit plus la tradition familiale, locale et aristocratique. En un mot, les partis sont à la fois les Églises et les armées de l'âge des foules. (…)
Le caractère commun à toutes ces foules artificielles, la preuve de leur bonne santé, demeure toujours et partout un système de croyances. Il les cimente, les tient ensemble et leur permet de mobiliser les hommes jusqu'à leur demander le sacrifice de leur vie. Un meneur ne saurait fonder et diriger un tel parti, nécessaire à sa tâche, s'il ne possède pas un tel système. Car les masses n'agissent que mues par une croyance - et les croyances n'existent que par les masses. Le prophète est devenu l'archétype du leader contemporain précisément pour cette raison : il faut qu'il suscite une foi robuste autour de lui.
Or l'exemple et la forme la plus achevée d'un système de croyances est la religion. (…)
Elles comportent un dogme, des textes sacrés auxquels on obéit, des héros ayant qualité de saints.
De plus, une telle religion profane répond strictement à certaines nécessités psychiques - le besoin de certitude, la régression des individus dans la masse, etc. - et à rien d'autre. (…)
Examinons de plus près une telle religion, en laissant de côté ses manifestations spectaculaires, que nous avons déjà décrites. Quelles en sont les fonctions ? La toute première est de composer une vision totale du monde, qui pallie le caractère fragmentaire et divisé de chaque science, de chaque technique et de l'a connaissance en général. Il existe, dans le tréfonds de la nature humaine, un besoin élémentaire d'harmoniser, au sein d'un ensemble parfait, tout ce qui, dans notre expérience, nous semble incompatible et inexplicable. Lorsque nous ne possédons plus de principes simples, de modèle unique pour expliquer ce qui se passe en nous et autour de nous, nous nous sentons menacés. Pire : réduits à l'impuissance, en face de la diversité des forces économiques, des problèmes psychiques et de la masse des événements incontrôlés. Ce défaut de cohérence nous empêche de participer à une action sociale définissable. Il n'y a ni ordre ni sécurité possible pour les individus dans une société où le nombre de questions excède le nombre de réponses. (…)
Certes le savant ou le technicien peuvent s'accommoder de ce morcellement, accepter l'oscillation perpétuelle entre des solutions contradictoires et l'incertitude des vérités éphémères. Mais l'homme, dans sa vie ordinaire, le rejette. Il est avide de certitudes solides, de vérités immuables. (…)
Par essence, les religions profanes lui fournissent une telle vision totale. Elles offrent une conception du monde où chaque problème rencontre sa solution. (…)
Toutes les religions sacrées proposent une conception du monde physique. Elles expliquent l'origine de l'univers et prévoient son avenir. Par contre les religions profanes se constituent autour d'une vision du monde social. (…)
Seules les religions (et leurs partis missionnaires) peuvent encore susciter de tels attachements. Elles amènent les individus à accepter dans leur for intérieur ce que la collectivité exige d'eux. (…)
Les religions reconnaissent l'aspiration au bonheur, le besoin de protection que les hommes éprouvent depuis l'enfance. Après avoir peint sous les couleurs les plus sombres les forces qui les menacent, elles proposent une solution. (…)
Ce sont donc des religions de l'espoir. Elles garantissent aux hommes qu'ils sortiront victorieux de la tourmente et définitivement, à condition de s'identifier avec l'idéal qui les dépasse et de respecter les prescriptions qu'elles édictent.
(…) dissimuler un mystère. Chaque religion a le sien. En son nom elle impose des règles et proclame des vérités sur lesquelles elle ne s'explique pas. Au contraire, elle jette sur leurs raisons des ombres épaisses et les dissimule de façon que nul ne les aperçoive. Tout est mis en oeuvre pour éviter un contact fortuit. Tout concourt à empêcher la révélation du secret ainsi dérobé à la vue du public des fidèles. Ce secret se présente tantôt comme une chose bénéfique, tantôt comme une chose maléfique. (…)
On peut affirmer que la plupart des foules artificielles - armées, Églises, partis - sont en rapport avec un tel mystère. Elles possèdent un ensemble de cérémonies, d'emblèmes, de mots de passe (songez aux francs-maçons !) qui le protègent et censurent toute tentative de le découvrir. Il sert à justifier la hiérarchie. L'individu qui en gravit les échelons s'approche de ce point sacré, les autres demeurent à distance. (…)
Les religions sont l'oeuvre des « fils », des successeurs du père fondateur d'un peuple ou d'une société déterminée. Elles les disculpent et les légitiment à la fois, en dissimulant leur crime au point que personne ne voit plus en eux ses auteurs. (…) »

Le phénomène sectaire, la Shri Ram Chandra Mission de Chari peuvent être examinés à l’aide des éléments que nous fournit cette discipline à la frontière entre psychologie et sociologie :
Adoration d'un être supposé supérieur, crainte de la puissance magique qu'on lui suppose, soumission aveugle à ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas, besoin de certitude, régression des individus dans la masse, soumission de la volonté, ardeur du fanatisme au service d'une cause ou d'un être qui devient le but et le guide des pensées et des actions… inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du bonheur terrestre ou éternel.
Tous les fondateurs de croyances religieuses ont su imposer aux foules ces sentiments de fanatisme qui font que l'homme trouve son bonheur dans l'adoration et l'obéissance et est prêt à donner sa vie pour son idole.
Les meneurs ne peuvent accomplir leur mission sans recruter des individus momentanément détachés de leur groupe habituel. Le prophète est devenu l'archétype du leader contemporain, il doit susciter une foi robuste autour de lui.

Alexis

28 février 2011

Une élite pour régénérer l’humanité

ENGLISH TRANSLATION

Extrait de Whispers en français, voici un Murmure de Babuji depuis le Monde lumineux en date du 30 juin 2004 à 10h :

« LES MESSAGES reçus par ailleurs constituent à eux seuls un enseignement convenant à une élite d’âmes émergeant en ces temps d’avènement d’une ère nouvelle. Ils seront compris, appréciés, et ils deviendront, dans notre voie, un point de référence. Les esprits, de plus en plus, s’ouvriront à une réalité dépassant encore quelque peu nos frères actuellement. Les temps futurs se préparent et nous ne serons pas en reste.
Les âmes qui s’incarnent dans cette optique, chercheront un enseignement leur correspondant en tous points. Ceux que vous appelez les enfants indigo ne s’accommoderont pas des concepts dépassés. Ils chercheront un créneau vibratoire approprié à la subtilité de leurs corps éthérés. Beaucoup de ces êtres vivent déjà en ce monde. Ils peinent à s’intégrer dans les systèmes existants, dénués pour eux d’intérêt la plupart du temps. Ils arrivent à une époque charnière de l’histoire du monde et sont différents, donc souvent mal compris, comme tout ce qui peut se distinguer de la multitude. Ces êtres se retrouveront et s’uniront pour recréer un environnement leur donnant satisfaction. Ils seront pacifistes, évolués spirituellement ; ils iront à l’essentiel, naturellement, sans hésitation, la sagesse, pour la plupart, étant innée. Un temps viendra où le nombre de ces êtres grandira, pour former une élite régénérant l’humanité et guidant les moins favorisés.
Tout est écrit et voulu ainsi. Que tous soient bénis ! »
Babuji


Le message est limpide : notre monde est pourri, une élite spirituelle va bientôt venir le renverser pour nous guider sur la bonne voie.
Relents populistes, philosophie new age et apocalyptique, tout y est, rien ne manque. Peu importe le ou la médium à l’origine de ce message, le sectarisme de la SRCM ne s’est jamais affiché aussi ouvertement. C’est peut-être la raison qui explique que ce message n’a pas été diffusé (pas encore ?) sur ‘a whisper a day’.
A tel point qu’on se demande si Chari n’est pas manipulé à son tour par le ou la médium. Il a voulu faire de l’argent avec Whispers, c’est incontestable, mais cautionne-t-il aujourd’hui ce soi-disant message de Babuji, c’est à voir ?

Alexis

17 février 2011

Aurions-nous des préjugés à propos des gourous indiens ?

LéA a dit...

 
le sujet des mediums ne m'a pas emballée non plus, je vous en propose un autre, plus généraliste que la srcm mais volontairement polémique sur les gourous indiens.
c'est un article de francois gautier qui date de mars 2001. désolée, c'est en anglais, même si c'est un français qui l'a écrit.

http://www.vnn.org/world/WD0103/WD30-6678.html

il reproche aux journalistes indiens d'être trop critiques sur leurs gourous.
il faut savoir que f gautier a écrit un bouquin sur ravi shankar, il n'est pas neutre, on peut en savoir plus sur lui sur son site http://www.francoisgautier.com/

PS : je ne partage pas son avis, faut-il le dire ? c'est dans mes recherches biblio que je suis tombée sur son article, ma thèse contredira son point de vue, l'élément central en étant que les gourous modernes sont les héritiers du passé mais aussi le fruit de la globalisation, ce qui les a rendus très différents et beaucoup plus dangereux.

Léa


Why The Cynicism About Indian Gurus?
INDIA, Mar 30, 2001 (VNN VaishNava News) — By Francois Gautier
Westerners have often a deep suspicion of 'gurus' and are wary of anything which has a 'Hindu' flavor. It is true that some of the gurus teaching in the West might have brought a bad name to Hinduism; but is this a reason to clamp them all together under the same 'fake' label?
Indian journalists unfortunately share often the same resistance to gurus as their Western counterparts. And one can also understand their misgivings, given the problems there has been in India with certain gurus having political connections. But these are the exception to the rule. Why then brand all gurus as 'godmen,' a negative and slightly cynical term, as many Indian journalists do? Or why always ask gurus the same pointed and devious questions about their opinions on Ayodhya and 'Hindutva?'
Isn't it also strange that Indian journalists do not display the same aggressiveness towards Christian bishops or priests, whom they never call godmen, but 'holy father?' They also like to question the 'miraculous' powers of Indian gurus, as it was done a few months ago in an issue of India Today targeting Sai Baba. But is it less rational or Cartesian to think, as the Christians do, that Jesus Christ multiplied breads, or resurrected the dead?
Running down Hindu culture and Hindu gurus is fine -- but a huge majority of the Indian population -- which, let us remember, is 85 per cent Hindu -- sees nothing wrong in this culture: ordinary Indians meditate, do pujas, perform asanas, chant bhajans, or practice pranayama.
There is no sectarism here, no fake mysticism, no pagan obscure rites. The irony is that this very spirituality on which Indian intellectuals tend to look down, is taking root in the West: more and more sportsmen, for instance, are using pranayama to enhance their performances; ordinary Americans are meditating by the millions (see this week's Time magazine showing American children learning meditation); hata-yoga has long taken Europe by storm and has been copied by all kinds of gymnastics or aerobics.
Does India need the West to realise what an inconceivable spiritual inheritance it has in its hands? A knowledge which once roamed the shores of the world, from Mesopotamia to Egypt, from Greece to Babylon, but which today has disappeared in a world peopled by intolerant churches? Do Indian schools have to wait for the United States, before they start teaching Indian children their own culture?
Sri Sri Ravi Shankar, for example, the founder of the Art of Living has also been catalogued as a 'godman' by The Deccan Herald. Yet, he too is helping to spread both in India and abroad this wonderful spiritual inheritance, promoting as much the revival of Sanskrit and Vedic knowledge, as an ecological concern for plastic disposal, or trying to save the centenary trees which are in danger of being chopped down on the Bangalore-Kanakapura road, as it is being widened.
His numerous associations prove that he is not only a "guru of the rich," as he has been accused by The Indian Express: his village schools, for instance, do so well, that children have a 95 per cent rate of success in exams; his youth training programs bring to India's remotest hamlets in Karnataka or even in Naxalite infested Bihar, Housing, Hygiene, and Human values. His volunteers work with their own hands in villages to clear the garbage, clean the sewage infested roads and generally renovate the place. Finally, the medically- tested Sudarshan Krya technique is today taught in Tihar jail, or in corporate offices in California.
The Kumbh Mela has just concluded. It was an extraordinary event: probably the biggest spiritual gathering in the history of the human race. At a time where the West has lost its spiritual moorings and when, even Eastern countries such as China or Japan are submerged by Western culture -- MTV, Coca-Cola and McDonald's -- India has shown that in spite of tremendous odds, she has succeeded in keeping her spirituality alive. But once again during the Kumbh Mela, the Indian media coverage showed the same Western slant against gurus, saints and sadhus.
Instead of highlighting the remarkable degree of cleanliness, orderliness and efficiency demonstrated by the organizers, the UP Government and the police, it chose to focus on naga sadhus smoking ganja, or the VHP "hijacking the mela," or on Western "hippies" in search of enlightenment.
Indian journalists could have shown a little more pride in their own culture by saying, for instance, that it is miraculous that there are still men in the world who are ready to give-up everything, including their clothes, for the love of God; or that as long as Indian villagers were smoking ganja, they did not beat their wives, gobble-up their salaries and drink themselves to death, as they are doing today, now that (foreign owned) alcohol has invaded India; or that any religion worth its name tries to protect its own interests, as the VHP is doing (the VHP is not trying to convert other religions, yet they are subjected to a much greater bashing by the Indian press than Christian priests or Muslim mullahs); or that it is to India's credit that Westerners come here searching for the spirituality they can't get any more in the West.
It is part of the freedom of the Press to be able to criticize anything and anybody. And we must acknowledge that Indian journalists have often played a positive role by highlighting injustice or corruption in public life.
But the spitefulness that they sometimes display towards the saints, sadhus and gurus of India seems a little bit unfair. For however much poverty there is in this country, however many problems it is facing, India's gift to the world in the 21st century will be its spirituality, this eternal knowledge which alone She has preserved.

16 décembre 2010

Il faut mettre Babuji au musée

English translation

Babuji = Tyrannosaurus Rex

On a déjà parlé ici du discours de Chari aux fonctionnaires de la Mission. Frank nous en avait retranscrit quelques citations sur Bill Gates, le Pape et le SIDA. L’intégralité du discours est maintenant retranscrite sur le site de la SRCM. Il s’intitule « Morality is Essential ». C’était le 12 octobre au cours d’un séminaire sur le développement du caractère.

On retrouve tous les ingrédients auxquels Chari est attaché mais aussi sa manière caractéristique de procéder. Cela mériterait un décryptage ligne par ligne pour montrer la rhétorique qu’il utilise et en démonter les mécanismes.

Pour le moment, j’attire votre attention sur l’un des derniers paragraphes dont voici une traduction approximative (retrouvez l’extrait original à la fin) :

« (...) L'Écriture n'a pas de sens, qu'il s'agisse de la Bible, du Véda, de la Torah ou du Talmud, ils n'ont pas de sens. Le gourou est le Veda vivant, comme il est appelé. Ce qu'il a dit, ce qu'il dit, ce qu'il prêche, tel est le Véda qui est fait pour nous aujourd'hui. Le passé est le passé, comme des dinosaures et autres fossiles dignes d'être admirés et regardés dans les musées. Mais pas à suivre. Pas d’en avoir peur. On n'a pas peur du squelette d'un énorme Tyrannosaurus Rex dans un musée. Nous avons peur des mauvaises choses; nous obéissons à de mauvaises choses, nous vivons au travers de mauvaises choses, et nous abandonnons la seule vérité - qui est que le gourou est la personnalité vivante, son enseignement est le Veda d'aujourd'hui, et ses préceptes éclairent notre chemin (...). »

Le Gourou vivant est la Bible vivante

Quel est donc la Bible, le Véda, la Torah et le Talmud réunis d’aujourd’hui ? Est-ce la parole du guru Chari ? Que deviennent alors les enseignements du Sahaj Marg d’antan comme les dix maximes (ou commandements) de Babuji ? Ou bien ceux de Lalaji ? Sont-ils à ranger au musée aux côtés du Tyrannosaurus Rex comme semble le suggérer Chari ?

Une fois de plus, Chari n’en fait qu’à sa guise. Un coup, le passé est fondamental, un coup il est bon pour le musée. Il le suit quand ça l’arrange, ou bien l’oublie si c’est mieux pour lui.
Insidieusement, Chari relègue Babuji aux oubliettes de l’histoire. Seule ne compte plus que la parole de Chari, l’unique vrai guru vivant d’aujourd’hui. Un Chari qui a détrôné Babuji, c’est l’idée qui doit gagner peu à peu l’inconscient des abhyasis.
Tout se fait en finesse, par suggestion et surtout pas par déclaration, insidieusement. Chari dénigre le passé à l’aide des dinosaures, réputés être antédiluviens ringards has been et tout ce qu’on voudra. Babuji, Lalaji et le passé du Sahaj Marg ne sont jamais au grand jamais dénigrés directement. Au contraire, Chari évoque 23 fois Babuji (si je ne me suis pas trompée) en appui à ses dires pour leur donner plus de poids encore. Il n’est surtout pas à une contradiction près, y compris au sein d’un seul discours.
Pourtant, qu’a-t-il voulu faire passer comme idée ? L’idée que le passé est bon pour le musée. Et par déduction, association d’idées ou tout ce qu’on voudra, que le passé du Sahaj Marg est un peu dépassé et qu’il est lui, Chari, le maître vivant, le seul et unique guru que l’on doit suivre et écouter.

Quid de Whispers from the brighter world que Chari insiste tant à mettre à la vente et qui coûte si cher aux abhyasis ? A l’aune de ce qu’il dit ici, je lui suggère d’écrire lui-même sa propre Bible plutôt que d’en confier la rédaction aux médiums peu fiables d’un Babuji poussiéreux.
Whispers est bon pour le musée, les paroles qui sortent de la bouche de Chari composent la nouvelle Bible d’aujourd’hui. A moins que ce ne soit celle de demain, une nouvelle manière d’enrichir son successeur.

Elodie

Extrait original :
“(…) Scripture has no meaning, whether it is the Bible, or the Veda, or the Torah, or the Talmud, they have no meaning. The guru is the living Veda, as he is called. What he said, what he says, what he preaches, is the Veda that is today for us. The past is like the past of the dinosaurs, and other fossils, to be admired, to be looked at in museums. Not to be followed. Not to be afraid of. One is not afraid of the skeleton of a huge Tyrannosaurus Rex in a museum. We are afraid of the wrong things; we obey the wrong things; we live by the wrong things; and we abandon the only truth — that is the guru, who is the living personality, whose teaching is the Veda of today, and whose precepts light our way (…).”