Alexis a dit :
(…) Changement de sujet : Et si on parlait d’argent… On nous demande (à juste titre) de référencer nos affirmations. J’ai donc pris grand soin de les sourcer ! Tout est accessible sur le web (liens joints), non pas des ragots de réseaux sociaux ou autres blogs fantaisistes… il s’agit du ministère des affaires intérieures indien pour le FCRA et de l’administration du Trésor US pour les fondations ! Rien de moins…
A suivre :
- Estimation du chiffre d’affaire et du patrimoine de la Mission
- Géographie du Sahaj marg
Et si on parlait d’argent…
En 1976, l’Etat indien a mis en place pour les ONG un contrôle des fonds en provenance de l’étranger, le "Foreign Contribution Regulation Act" (FCRA), afin d’éviter les excès de « the influence of the foreign hand » sur la politique et les projets publics indiens. Chaque année, le Ministère des affaires intérieures indien publie la liste des ONG présentes dans le pays. Pour celles qui dépassent dix millions de roupies de chiffre d’affaires en provenance de l’étranger, il publie aussi le nom des donateurs et le montant de leurs "foreign contributions", ainsi que le montant total des dépenses effectuées par l’ONG (voir http://mha.nic.in/fcra.htm).
En ce qui concerne le Sahaj marg de Chari, SMSF, SRCM, LMES et BVET indiennes sont dûment enregistrées (Numéros RCN respectifs : TN 075900957R, UP 136700005R, TN 075901050R et TN 075901033R). SMSF et SRCM dépassent allègrement le seuil fixé, leurs comptes sont accessibles pour les années 2006 à 2011. La LMES apparaît en 2006, 2008 et 2009. La BVET n’atteint pas ce seuil durant cette période…
Rappelons pour mémoire et une meilleure compréhension que l’école de Chari (Lalaji memorial omega international school ou LMOIS) est pilotée et financée par 2 sociétés : la LMES (Lalaji memorial educational society) et la BVET (Baal vatika educational trust).
"Foreign contributions"
Selon le FCRA, le chiffre d’affaires en provenance de l’étranger des SRCM et SMSF indiennes réunies, cumulé sur 6 ans (1/04/2006 au 31/03/2012) atteint presque 2 milliards de roupies (28 millions d’euros ou 35 millions de dollars US). Il est composé pour moitié par les dons, pour moitié par les intérêts que rapportent les placements financiers du capital acquis au fil du temps.
Les dépenses représentent 40% du chiffre d’affaires et sont très largement couvertes par les intérêts des placements financiers. En effet, ceux-ci sont en forte et constante hausse (multipliés par 16 en 6 ans) : de 31 millions de roupies en 2006 à plus de 521 millions en 2011 (7,4 millions d’euros ou 9,5 millions de dollars). Conséquence : avec les bénéfices (dons moins dépenses), les intérêts ont permis que le capital financier soit multiplié par 2 en 7 ans, passant de un milliard de roupies au 1er avril 2006 à de 2,2 milliards au 31 mars 2012 (31 millions d’euros ou 40 millions de dollars).
Quelles différences entre Mission et Fondation ?
Leurs chiffres d’affaires respectifs sont relativement proches : 58% pour la Mission et 42% pour la Fondation. Par contre 64% des dons sont effectués à la Fondation, tandis que 65% des intérêts sont produits par la Mission, qui dépense plus de 3 quarts de ses recettes quand la Fondation se cantonne à peine à plus de 10%...
Le capital de la Mission est donc très supérieur à celui de sa Fondation ! Ce n’est pas une surprise, elle bénéficie de son antériorité… Sinon, l’image dressée par ces éléments comptables correspond à peu de choses près à ce que Chari leur assigne comme objectifs respectifs : aujourd’hui, la Mission s’occupe des dépenses quotidiennes en vivant sur les intérêts de son capital ; les donations sont principalement effectuées par la Fondation qui investit, notamment dans l’immobilier (plus d’un quart pour la LMOIS par exemple), pour 4,6 millions d’euros (5,8 millions de dollars).
Là où ça diverge un peu par rapport aux effets d’annonce, c’est que la Fondation dépense très peu en proportion du capital acquis et de son augmentation (360% d’augmentation du capital sur la période, contre 120% pour la Mission sur la même période). Enfin, la Mission n’a plus besoin de rien pour faire face à ses dépenses puisqu’elle vit très confortablement sur les intérêts de son capital.
Cotisations, donations et bénéfices sur les ventes des publications ne sont plus nécessaires ni à la Mission ni à la Fondation ! Alors, quels projets ont donc en réserve Chari et Patel pour continuer à pressurer les abhyasis ?
Qui finance la Mission ?
SRCM et SMSF indiennes ont donc reçu 1 012 703 272 de roupies sous forme de donations en provenance de l’étranger en 6 ans, soit 14,5 millions d’euros ou 18,4 millions de dollars. Ils proviennent à 76% de l’Amérique du nord, 15% de l’Europe de l’ouest, 5% de l’Asie (hors Inde), 1,5% de l’Europe de l’est, 1% de l’Océanie, 0,7% de l’Afrique et 0,1% de l’Amérique latine. Les pays les plus gros donateurs sont pour 73% les Etats-Unis, 5% la France, 5% aussi la Suisse et 2% les Emirats arabes unis.
Sur la totalité de ces dons, 17% sont anonymes parce que transitant via les Missions ou Fondations nationales et seul leur pays d’origine est connu, mais on connaît le nom du donateur pour les 83% restant. Ils sont 280 à avoir donné au moins une fois en 6 ans plus de 100 000 roupies, ils comptent pour 72% de la totalité des dons.
Le top 50 des plus gros donateurs pèse pour 62% des dons, 34 d’entre eux sont d’origine indienne, et plus précisément 31 sont indo-américains. La plupart sont à la tête de start-up dans l’informatique hard ou software, ou bien dans la production de médicaments génériques. On retrouve bien là la nouvelle middle class indienne, une génération d’expatriés déracinés et tiraillés entre leurs origines et la modernité.
Les trois premiers d’entre eux ont contribué pour plus de la moitié des dons (plus de 400 000 euros par donateur et par an), les 47 suivants pour plus de 10% (5 924 euros par donateur et par an), et les 230 autres pour 10% aussi (931 euros par donateur et par an).
Mais alors, à qui donc appartient la Mission ?
Vous voulez la réponse ?
Numéro 1 : Madhava Reddy supporte les Républicains américains mais bien plus encore la SRCM. A titre personnel, au travers de la Lachimi Foundation ou via sa start-up HTC Global Services, il a versé près de 266 millions de roupies (3,8 millions d’euros ou 4,8 millions de dollars) en 6 ans selon le FCRA, soit plus du quart des donations étrangères effectuées à la Mission et à sa Fondation SMSF.
Cet expert comptable est le PDG fondateur en 1992 de la Hi Tech Consultant Global Services Inc à Troy dans le Michigan (www.htcinc.com). D’après The Hindu Business Line en date du 8 mars 2012, cette société de solutions informatiques et technologiques emploie 4000 personnes et dégage un revenu d’environ 160 millions de dollars. Elle est aussi présente en Inde à Chennai et Hyderabad, en Australie, au Canada, en Malaisie, à Singapour et au Royaume-Uni. Deux de ses vice-présidents ont aussi versé 3 millions de roupies à eux deux sur la même période à la Mission et sa fondation. Accessoirement, Reddy est aussi membre du conseil de la Caraco Pharmaceutical Laboratories Ltd (www.caraco.com), une filiale du groupe SunPharma.
En 1999, Madhava Reddy a créé la Lachimi Foundation pour effectuer l’essentiel de ses dons à la Mission sans avoir à verser de taxes fiscales. Entre 1999 et 2010, les comptes de la Lachimi Foundation font apparaître des versements pour un montant total supérieur à 10 millions de dollars.
Chari réside actuellement dans le cottage (à l’intérieur de l’enceinte du Babuji memorial ashram) de ce précepteur du Sahaj marg et membre du Conseil d’administration de la SRCM aux USA, selon Echoes of India de novembre 2012.
Numéro 2 : Madhusudanarao Kothapalli a versé plus de 137 millions de roupies (2 millions d’euros ou 2,6 millions de dollars) sur la même période à la Mission et sa fondation selon le FCRA, soit près de 14% de la totalité des donations étrangères.
Originaire d’Hyderabad dans l’Andrah Pradesh, cet émigré indo-américain est le cofondateur de CorePharma LLC en 1998 dans le New Jersey (www.corepharma.com). En 2005, il a revendu ses parts de la société à la RoundTable Healthcare Partners LLP, créé la Aravind Foundation, puis versé 5 millions de dollars via cette fondation : 1 million à la SRCM et un autre à la Baal vatika educational society (future LMES) en 2005, 3 millions de dollars à la SMSF en 2006… et à nouveau 28 000 dollars à la SRCM en 2009.
En 2011, Madhu Kothapalli a fondé une autre société de R&D en médicaments génériques chez lui à Hyderabad (www.Leiutis.com). Chari a l’habitude de s’inviter dans la résidence de ce précepteur lorsqu’il séjourne à Hyderabad.
Numéro 3 : Notre cher vice-président et successeur de Chari, Kamlesh Desaibhay Patel, dont c’était l’anniversaire le 28 septembre dernier, a versé à titre personnel ou via sa famille et son réseau de pharmacies plus de 108 millions de roupies (1,5 millions d’euros ou 2 millions de dollars), toujours sur la même période à la Mission et sa fondation selon le FCRA, soit plus de 10% de la totalité des donations étrangères. Deux de ses collègues et amis pharmaciens de New York ont aussi versé à eux deux plus de 5 millions de roupies, mais je n’ai pas trouvé de preuves qu’ils travaillent pour lui…
Je ne reviendrais pas sur le parcours du prochain maître de la SRCM déjà quelque peu documenté. La question que je me pose tient de l’œuf et de la poule : Patel va succéder à Chari parce qu’il a payé sa place ou bien c’est parce qu’il a été choisi par Chari qu’il paye ? Sachant qu’il payait déjà quand Ajay Kumar Bhatter devait succéder à Chari. D’ailleurs, combien avait payé Ajay ? Je n’ai pas la réponse puisqu’il est indien, donc non comptabilisé dans les donateurs étrangers ! Dommage…
Alexis
1 commentaire:
Salut à toutes et tous..
Le "capitalisme spiritualiste" a complètement envahi le petit group de méditation de Babuji, fondé en 1945 ... Il voulait que son Sahaj Marga soit "unique", (différent?) et qu'il remplace les autres "... Mohamadan systems have all breathed their last and this, 'The Sahaj Marga' the only ONE has now emerged out in their place."
Mais en vérité, les Sufis de Lalaji continuent relativement dans la simplicité, et chez le Sahaj Marg la croissance est poussé pas les hommes d'affaires, par le matérialisme (l'argent) ... pas très unique du tout.... mais plutot très RELIGIEUX (dit "Vatican").
Les Musulmans sont-ils aussi "idolatres" et "spiritualistes" que les adhérants du Sahaj Marg? Ils ne permettent pas de photo, de portraits, ou d'iconographie dans leurs temples ... pas de statues de "lions en or" aux portes de leurs mosques (comme au Sahaj Marg). Et est-ce qu'on achètent nos titres chez les Musulmans??
Ah! Ah! Ah!... Il faut prier afin d'être sauvé(e) par soit les "enfants indigo", les "êtres de lumière" ou le extra-terrestres!!
;-0
Don ...
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