La Shri Ram Chandra Mission n'est pas la seule organisation à proposer des méthodes de méditation. La transmission dont elle est si fière se traduit souvent par un asservissement qui fait perdre tout repère et isole inéluctablement l'individu de son environnement.
La Shri Ram Chandra Mission a été classée comme secte dans un rapport parlementaire français. Avant d'adhérer, informez vous !

439 articles – 3449 commentaires – Dernier ajout le 9/09/2017

“Take criticism seriously, without anger or sadness. Use it for correcting yourself, and welcome it.”
Kamlesh Patel (1/04/2015)

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24 mars 2013

Un maître refuge par peur de la vie



J’ai créé ce blog il y a un peu plus de sept ans. J’étais alors persuadée que Chari (je l’appelais encore Chariji) était un véritable guide spirituel. Je croyais alors que les dérives de la SRCM étaient dues à sa lourdeur administrative, à quelques individus malfaisants et à des erreurs involontaires. D’où le titre de ce blog « Pour que vive le Sahaj Marg (la méthode spirituelle) débarrassé des dérives de la SRCM (l’institution) ».
J’ai choisi de ne pas changer ce titre, mais mon regard critique sur le Sahaj Marg et la Shri Ram Chandra Mission ont beaucoup évolué, ils évoluent encore aujourd’hui.
Depuis le début, mes critiques ont porté sur l’institution SRCM. Elevée dès le biberon dans un esprit de spiritualité, j’ai voulu croire au Sahaj Marg et à ses maîtres, mais au fur et à mesure des découvertes, mes critiques se sont aussi portées sur la méthode et ses maîtres.
Abandonnant Chariji, je me suis plus ou moins inconsciemment réfugiée vers ses maîtres passés : Babuji, le Docteur Varadachari ou sœur Kasturi. C’était une autre fuite en avant, sans doute une illusion personnelle pour ne pas tout rejeter.
Mea culpa, mea maxima culpa, j’aurais dû mieux lire leurs écrits, pour me rendre compte que Babuji avait déjà tout dit, que Whispers était déjà là avant d’être repris par une médium et diffusé par Chari. Je croyais connaître ses écrits, rien n’était plus faux.
Il m’a fallu me plonger dans le livre de sœur Kasturi, Anant Yatra, pour enfin en prendre pleinement  conscience, comme si j’avais voulu jusque-là me préserver.
Mais non, tout était là, déjà, dès le commencement : la fin du monde, l’avènement d’une élite spirituelle, une nouvelle race, etc. Whispers n’y change rien, contrairement à ce que je m’accrochais à croire.
Une dernière déception récente, une prise de conscience tardive, la fin des illusions ? Jamais je n’arriverais à me débarrasser complètement du Sahaj Marg. Quand je crois en avoir terminé, je prends soudain conscience d’autre chose encore. Que me reste-t-il donc à découvrir encore ?
Pour le moment, si Babuji et Kasturi tenaient déjà ce discours spiritualiste nauséabond que l’on retrouve aujourd’hui dans Whispers, mes questions se reportent alors sur l’adhésion incompréhensible des abhyasis à tout cela.

Pourquoi les gens ont-ils besoin de croire à ce discours spiritualiste et faussement spirituel ? Pourquoi ont-ils besoin d’un gourou et de son idéologie nauséabonde ?
Pourquoi ont-ils besoin d’un Maître ? Un maître refuge ? Un Maître DE leur vie ?
Qu’est-ce qu’elle a leur vie ? Est-elle insupportable ? Pourquoi une telle insatisfaction ? Pourquoi une telle incomplétude ?
Est-ce que la vie leur fait peur ?

Certes la vie n’est pas toujours facile. Pourtant la vie est belle.

Elodie

11 février 2013

Le culte de Kasturi a-t-il commencé ?

ENGLISH TRANSLATION

Alexis dévoile les efforts des partisans de Kasturi pour faire vivre son souvenir depuis sa mort. Mais s’agit-il pour autant d’un culte à sa mémoire comme il l’imagine, ou bien ne s’agit-il pas plus simplement de la volonté de conserver pour la postérité son expérience et sa sagesse spirituelles ?

Kasturi, une sainte Illuminée ?

Sœur Kasturi est décédée le 22 février 2012. Deux mois plus tard, ses partisans inauguraient le website www.saintkasturi.org (29 avril 2012). Le 7 octobre, ils célébraient le 86ème anniversaire de sa naissance. L’organisation dénommée Divine Shri Babuji Maharaj - Saint Kasturi Memorial Trust fonctionne à plein régime : « Tout comme Babuji Maharaj était un exemple vivant de son Maître Lalaji Maharaj, sœur Kasturi était un monument érigé à la mémoire de Babuji ».
Le culte de Kasturi se met en place quoi qu’en dise Denise Mincet (de son vivant, Kasturi ne voulait pas qu’on célèbre son anniversaire à grande échelle… car seul Babuji agit et elle était noyée dans Son amour !). Le culte se met en place, vite… très vite même ! Trop vite ? Chacun se fera son idée…

Kasturi Chaturvedi est née le 26 septembre 1926 à Lakhimpur (District de Kheri, Uttar Pradesh). Troisième enfant de Ram Das Chaturvedi (avocat) et de Bhagavati Devi, qui eurent 5 filles et 2 fils. Son oncle ML Chaturvedi était juge au tribunal de grande instance de Allahabad. Son père est décédé en1965, sa mère en 1978.
Kasturi a vécu à Lakhimpur jusqu’en 1960, puis chez son frère aîné à Bareilly jusqu’en 1965, chez son frère cadet à Modinagar jusqu’en 1975, puis à Lucknow jusqu’à la fin de sa vie. En 1982, la famille achète une maison à Lucknow où Kasturi demeure avec sa plus jeune sœur (Kesar), son frère cadet (GD Chaturvedi) et sa famille, jusqu’au 22 février 2012 où elle s’éteint.
Son premier contact avec Babuji date du 3 janvier 1948, quand celui-ci vient chez elle. Son voyage spirituel commence aussitôt sous la direction de Babuji. Celui-ci lui confère la condition spirituelle de sainte le 27 octobre 1953, il la nomme précepteur le 7 novembre 1953. Le 29 août 1955, Babuji lui écrit : «Vous vous êtes dissoute en moi, vous n’êtes plus la Kasturi à qui vos parents ont donné naissance». Le 15 septembre 1964, il écrit : «Vous avez atteint la condition Divine». Kasturi entre dans la Région centrale le 15 septembre 1967, elle pénètre dans la condition de Béatitude le 28 juin 1968. Le 2 mai 1975, elle écrit : «Il me semble que quelqu’un m’a fait traverser l’océan infini (Anant Sagar)».

Kasturi est venue en France en 1977 à la demande de Babuji. Il la considérait comme sa fille spirituelle. Elle était l’exemple – la preuve, la démonstration concrète – que Babuji pouvait amener un être humain jusqu’à l’Ultime en une fraction de vie. Babuji lui a demandé de conserver leur correspondance pour la postérité, car elle constitue une description très précise des différentes étapes du voyage spirituel de Kasturi jusqu’à l’Ultime.
N’hésitez pas à parcourir cette correspondance, composée de plus de 900 courriers entre 1948 et 1975, surtout de Kasturi. Denise Mincet, franco-canadienne, en a déjà traduit 3 volumes en français sur les 5 que compte Anant Yatra (Voyage dans l’Infini). De nombreux autres textes sont aussi disponibles en anglais sur le website.

N’en déplaise à Elodie, Kasturi croit que Babuji est la Personnalité spéciale descendue sur terre pour faire évoluer l’humanité à la demande de la nature. On n’est pas très éloigné des absurdités de Whispers…
N’en déplaise à Michael, leur correspondance est la parfaite démonstration que la Voie spirituelle est toute tracée, avec un chemin unique qu’il faut gravir pas à pas. Il existe donc bel et bien une Hiérarchie spirituelle des saints selon le niveau atteint. A condition de croire à tout ce fatras, évidemment…
On notera cependant une évolution du nombre des lettres de Babuji à Kasturi, tout comme de leur contenu, au fil du temps. Nombreuses et axées sur l’évolution spirituelle de Kasturi dans les années 50, elles se raréfient ensuite et traitent de plus en plus d’aspects matérialistes (organisation, propriété, etc.), notamment dans les années 70. Influence de Chari ?
Qui était-il ? Who was He ? autre ouvrage de Kasturi nous présente un Babuji christique révélé par un Lalaji Jean le Baptiste, adi guru (celui qui connaît la technique divine pour faire descendre l’Ultime sur terre sous forme d’incarnation). Babuji, incarnation terrestre de l’Ultime ! Comme Jésus Christ, fils de Dieu et incarnation de la Sainte trinité…

Alors Kasturi, une sainte aveuglée par l’amour ? Une Jeanne d’Arc des temps modernes ? Une sainte Illuminée ?
Dans tous les cas, l’Illuminée a déjà ses aficionados…

Alexis
Liens :

- Site officiel : SaintKasturi.org
- Le blog d’Ek abhyasi : LalajiBabujiKasturi

23 janvier 2013

Un incommensurable aveuglement



La recherche spirituelle est une quête individuelle, un voyage intérieur sans début ni fin ; C’est cette autonomie personnelle qui est le gage de la rencontre avec le divin et d’une véritable transformation intérieure.

La méthode spirituelle proposée par Babuji s’écarte de toutes les traditions spirituelles en fixant un but, un résultat à atteindre, et en décrétant l’urgence de la réalisation divine. Pour accélérer le processus et atteindre le but fixé, le guide spirituel transmet l’énergie divine dans le cœur de ses disciples. Ce faisant, sans le savoir, Babuji rejoint l’utilitarisme de nos sociétés modernes, d’où le probable succès de sa méthode auprès d’Occidentaux à la recherche d’un Dieu plus proche, incarné par cette nouvelle idole qu’est le maître vivant, sans renoncer aucunement à la vie moderne, familiale et professionnelle.

Avec l’augmentation du nombre de ses disciples, Babuji a commencé à nommer des précepteurs pour lui servir de relais, canaux de transmission, et Chari a poursuivi dans cette voie. La relation simple et directe entre maître et disciple s’est distendue et a favorisé l’émergence d’une vaste hiérarchie collective. Idolâtré, le maître vivant suscite concurrence et compétition pour mieux l’approcher, le servir et bénéficier de son attention. L’Amour de Dieu a cédé la place à l’amour pour le Maître, ce que Chari a traduit en Obéissance et Service. La quête individuelle et spirituelle a disparu au profit d’une sorte de religion avec son autorité suprême, manipulatoire, qui dicte quoi faire et quoi penser : une espèce de Dieu extérieur en lieu et place du divin intérieur.

Cette Nouvelle religion du Sahaj Marg s’est forgée une culture, une philosophie avec son système de croyances et ses mythes. D’abord le but, la fusion avec le divin, un résultat à atteindre devenu l’accès à une Région centrale indéfinie, le Monde plus lumineux de Whispers. Ensuite la Personnalité spéciale, Babuji, au sommet de la Hiérarchie spirituelle des Grands saints de l’Histoire, qui séjourne dans cette Région centrale, secondé par un Maître vivant qui doit être aimé, donc obéi et servi. Enfin le Grand dessein mystérieux, en partie révélé dans Whispers par une Prophétie attribuée à Babuji, où cohabite une population d’élus, des êtres humains en devenir, au milieu de la fange d’une Humanité qui n’en mérite pas le nom.

On peut, on doit juger le Sahaj Marg à ses résultats, c’est-à-dire à ses adeptes, nous dit-on. Des modèles d’amour, de compassion et de tolérance qui déclarent sans sourciller que le terme d’être humain est une « exagération » sinon un « mensonge », qu’il ne suffit pas d’« avoir 2 bras, 2 jambes et le cerveau le élaboré des mammifères » pour faire de nous des êtres humains. Voilà donc ce que sont ces soi-disant Elus spirituels, tandis que la spiritualité demeure et demeurera toujours un voyage intérieur personnel sans fin.

Elodie

29 décembre 2012

Devenir de vrais êtres humains

ENGLISH TRANSLATION

Une plongée au cœur du système de croyances du Sahaj Marg

Fabrice nous dévoile le fin fond de sa pensée

Extraits : "(…) Je n'ai que faire ni de la SRCM en tant que telle ni de Chari en tant que tel ni d'ailleurs des Whispers, ni de la médium, ni de Kasturi en tant que tels. Je ne suis attaché à aucun Nom, aucun cadre, aucune institution aucun croyance particulière S'ILS NE SONT PAS AU SERVICE DE L’EXPÉRIENCE.
Autrement dit, je ne pratique pas parce que je crois. Ici (en spiritualité) la CROYANCE est HORS JEU. Elle ne rentre pas du tout en ligne de compte car toute croyance est un parti pris, un préjugé.
Ici, on parle d'expérience, de ressenti, de mieux être, de tolérance, de sentiment de paix, d’accroissement de l'Amour, peu importe qui est le gourou, peu importe le nom de la voie. La spiritualité n'a que faire des convenances, un gourou ne vient pas pour plaire, mais pour dire des vérités qui dérangent et qui peuvent nous bousculer dans nos certitudes. Chaque Maître, enseignant, guide ou Gourou peu importe le nom, a sa personnalité, son caractère. On l'accepte donc comme il est comme d'ailleurs il nous accepte comme nous sommes. C’est la liberté que nous donne la voie spirituelle: aucun stéréotype ni situation figée.
On juge l'arbre et le jardinier au fruit qu'ils peuvent produire. Jeter le fruit par préjugé n'est pas correct ni adulte. Que pensez de ceux qui ne veulent même pas regarder le fruit sous prétexte que le jardinier ne leur plait pas...
(…) qu'il s'agisse du Sahaj marg ou de n'importe quelle autre voie spirituelle, la seule réalité devant nous servir de Maître étalon est l'Amour. A quoi bon la sagesse ultime, le pouvoir, la connaissance de la science des causes et des effets? L’Amour est le ciment qui lie toute chose, donne une direction à ce que je viens de citer plus haut. L'Amour donne du sens et de la cohérence à notre action. L'Amour est précisément La sagesse Ultime et le pouvoir ultime. Devenir Amour et raffiner cela toujours et encore. C'est là la direction des voies spirituelles authentiques.
(…) Bien compris, le Sahaj marg doit être utilisé comme un outil d'amélioration de soi. Comment se déprogrammer de ses conditionnements, ses croyances limitantes, préjugés, jugement des autres, blessures du passé… pour devenir un vrai être humain de plus en plus conscient de ses fonctionnements, de ses choix, en mettant au cœur de ses préoccupations l'Amour des autres, l'attention pour les autres, le respect de toutes vie, la patience, et (très important) le respect de ses limites et de celles des autres.
Il est dommage que le Sahaj marg soit si mal compris et si souvent mal pratiqué dans sa philosophie et les implications dans la relation à l'autre. autrement dit, à quoi me sert le sahaj Marg si je ne devient pas meilleur chaque jours.
 (…) Quand je dis que la pratique spirituelle si elle est sincère, doit faire de nous de vrais êtres humains...oui! je confirme, et t'invite à ne pas la sortir du contexte, mais à aller jusqu'au bout de la phrase: "...de plus en plus conscient de ses fonctionnements, de ses choix, en mettant au cœur de ses préoccupations l'Amour des autres, l'attention pour les autres, le respect de toutes vie, la patience, et (très important) le respect de ses limites et de celles des autres."
Autrement dit, avoir 2 bras, 2 jambes et le cerveau le plus élaboré chez les mammifères ne suffit pas à faire de nous des êtres humains. Il suffit de regarder l'actualité pour s'en rendre compte: violence, acte de barbarie, viols, viols d'enfants, cruauté envers la nature et les animaux, hier encore, fusillade dans une école 28 morts, innocents...j'arrête là.
Il n'y a là, rien d'humain dans ce triste constat, ni même d'animal, les animaux ne se comportent pas comme ça, c'est même leur faire injure!
Voilà, tu le sais, j'en suis sûr, ce que je voulais dire en disant que la spiritualité est un moyen pour permettre à chacun de développer des valeurs humaines élémentaires et prendre petit à petit conscience de chasser en lui les tendances destructrices qui font de l'homme le pire des prédateurs.
J’espère avoir été clair cette fois."

Après nous avoir séduit par des propos anodins où il n’est question que d’Amour, de tolérance et d’amélioration de Soi, Fabrice dévoile le fond de sa pensée.
Le Sahaj Marg nécessite de se déprogrammer de ses conditionnements, ses croyances limitantes, préjugés, etc. (sic). La croyance est hors jeu, tout est au service de l’expérience : le maître, Whispers, la médium, etc.
Le Sahaj Marg nécessite de se débarrasser de ses croyances, mais ce n’est que pour mieux adopter un nouveau système de croyances.
Ce système de croyances, cette culture ou cette philosophie sont tellement bien intégrés par les abhyasis qu’ils ne s’en aperçoivent absolument pas. Cette culture façonnée par Chari, développée à l’extrême par Whispers et reprise en cœur par tous les abhyasis est digne d’un comportement d’adolescent en crise, une pensée limitée, atrophiée et lobotomisée.
Ainsi, l’Amour des autres, le respect de toutes vies, la philosophie du Sahaj Marg et ses implications dans la relation à l’autre (sic) amènent Fabrice et les abhyasis à décréter qu’avoir 2 bras, 2 jambes et le cerveau le plus élaboré ne suffit pas à faire de nous des êtres humains (re-sic).
Autrement dit, nous ne sommes pas dignes de notre condition humaine, même un animal ne se comporte pas aussi mal que nous. Voilà donc un trait du système de croyances que véhicule la SRCM, nous ne sommes pas des êtres humains.

J’ai le regret de dire que les 6 milliards d’habitants de la planète sont de VRAIS êtres humains. En nous déniant cette qualité, le Sahaj Marg légitime toutes les guerres de religion, tous les totalitarismes. Croire qu’il existe des êtres humains plus VRAIS que d’autres, c’est le début des pires exactions qu’a connu notre planète. Voilà une pensée réellement SECTAIRE.
A mes yeux, ce propos de Fabrice prouve qu’il existe bel et bien un système de croyances enraciné au plus profond de la SRCM : nous oeuvrons au sein de notre groupe pour devenir de VRAIS êtres humains, les autres n’en sont pas, ne le méritent pas. C’est grave, très grave, et on l’entend chaque jour un peu plus.
J’avoue ne plus savoir comment le dire pour que les abhyasis prennent enfin conscience du risque de dérapage qu’il y a derrière ces pensées. Pour moi, elles sont tout aussi nauséabondes que les actes qu’ils reprochent à ces gens auxquels ils dénient le genre humain. Comment leur expliquer ? Cela me semble tellement évident que les mots me manquent, je ne sais par où commencer.
Fabrice dit : « il n’y a là rien d’humain, ni même d’animal », je suis parfaitement d’accord avec la deuxième partie de cette allégation, ces comportements n’ont rien d’animal, mais j’en tire une conclusion inverse à la sienne : c’est donc qu’il s’agit bien de comportements typiquement humains, que cela nous plaise ou non. L’espèce humaine est capable du pire et du meilleur, on ne peut pas lui retirer le pire, on ne peut pas dénier d’humanité les comportements jugés mauvais, ils en sont partie intégrante. L’individu qui a tué 20 enfants aux Etats-Unis avant de se suicider était un être humain, que cela leur plaise ou non, cela ne fait aucun doute.
Les abhyasis rêvent d’une espèce humaine meilleure qu’elle ne l’est (moi aussi j’en rêve chaque jour qui passe), mais comment oser dire qu’« avoir 2 bras, 2 jambes et le cerveau le plus élaboré chez les mammifères ne suffit pas à faire de nous des êtres humains » ?
En faisant cela, ils rejoignent à mes yeux les comportements les plus vils de l’espèce humaine. Au nom de pensées comme celle-ci, ils justifient tous les abus : la peine de mort, l’eugénisme hitlérien, … et probablement aussi l’idéologie prônée dans Whispers.
Comme je le disais, ce comportement s’observe chez la plupart des abhyasis, de plus en plus nombreux, de plus en plus souvent. C’est grave, très grave, vous êtes dangereux.
Je me sens désemparée de ne pas trouver les mots pour mieux vous montrer à quel point votre pensée peut devenir dangereuse, cela me paraît si évident.
Les valeurs humaines ne sont pas ce que vous rêvez qu’elles sont, les valeurs humaines sont à l’image de l’humanité, bonnes et mauvaises. Vous êtes en train de réinventer une autre espèce humaine, à côté de l’humanité, fondée sur les valeurs du Sahaj Marg. Je n’ai pas vos valeurs, je vais alors réinventer une troisième espèce humaine, et ainsi de suite. On arrivera que mieux à tous s’entretuer.
Le monde tel qu’il est ne vous satisfait pas, vous avez choisi la voie de l’amélioration intérieure et personnelle pour le changer, jusque là tout va bien. Mais en considérant que vos valeurs sont supérieures, qu’il y a une population d’élus et en déniant d’humanité ceux qui ne vous conviennent pas, vous faîtes preuve du sectarisme le plus abject et vous positionnez plus bas que terre. Ce n’est plus de l’amélioration humaine, c’et tout le contraire, c’est ridicule.

Visiblement, votre système de croyances est si bien intégré que vous ne vous apercevez même plus de l'incongruité de vos propos. De l’extérieur, cela saute aux yeux. Comme la possession d’armes à feu qui ne sera pas remise en cause par les Américains malgré le drame qui les frappe, parce que cela fait partie intégrante de leur culture, alors que c’est une des premières choses qui choque les étrangers.

Message personnel à Fabrice
Je n’ai pas réussi à toucher la corde sensible en toi, j’en suis désolée, nous sommes dans un dialogue de sourds, et pourtant c’est l’essentiel qui est là. Tu es en train de te fourvoyer dans un système de croyances sectaire et dangereux, sous le couvert d’une pseudo perfection. Plus l’utopie est belle et grande, plus sûrement elle conduit à un enfer totalitaire.
Je me répète : j’aimerais sincèrement que tu médites sérieusement sur toutes les implications de cette pensée. Fais moi ce plaisir, je crains que cela résume bien tout ce que je peux de mon côté t’apporter, tout le reste est vain face à cela.
Elodie

23 décembre 2012

La fusion dans le Maître



Témoignage d’abhyasi

La démarche de Fabrice est inédite. Il a choisi de nous faire partager son expérience spirituelle au sein du Sahaj Marg via ce témoignage, sachant qu’il s’exposait au feu de nos critiques. Je tiens à saluer son acte courageux. Il ouvre ainsi un dialogue nouveau, une parenthèse dans nos relations conflictuelles, dont la qualité peut s’avérer essentielle.
Je vous demande de respecter sa démarche, courageuse je le répète. Son honnêteté et sa franchise appellent plus que jamais des réponses critiques argumentées, respectueuses et dénuées de moquerie ou de jugements à l’emporte pièce.

Elodie

Fabrice, pratiquant du Sahaj Marg depuis 15 ans et précepteur depuis 14 ans, a dit…

FUSION DANS LE MAÎTRE = FUSION DANS L'ULTIME

La question de la fusion dans le Maître est un sujet autant important que mystérieux. Il m'est fait Grâce de gouter les délices de la spiritualité et c'est pure joie pour moi que de partager cela avec tous par la Grâce et l'Amour infini de Mon Divin Maître Chariji Maharaj.

Le désir latent de l'âme est de retrouver sa condition originelle, son état d'équilibre naturel autrement dit sa place dans le grand tout, son foyer originel qu'elle a quitté pour ce présent exil.

Le Maître spirituel est la personnification de la globalité ou de l'infini incarné dans le fini.

Il n'est pas vain de mentionner ici la grande tradition du Sanatana Dharma, qui révèle la vraie nature de la fonction « Guru » ou « Maître Spirituel » qui est une fonction cosmique du Grand Tout associée à "l'octroi de la Grâce", cinquième élément au sein des quatre autres qui sont: La création, le maintien, la dissolution ou résorption, la dissimulation ou fait que la Vérité semble cachée.
 La cinquième, cause de la libération spirituelle, est relative aux âmes incarnées. Elle est mise en action par la fonction GURU dont le sens littéral est: des ténèbres à la lumière.
 Cette fonction cosmique dépasse de loin l'ensemble physico-psychologique dans lequel il est incarné.
        ceci est un point très important, sensible même, c’est l’endroit où se jouent tous les malentendus entre le Maître et le chercheur.
         Pour le chercheur qui n’aborde pas la question du Maître et du travail sur soi avec l’intellect mais sous l’angle de l’ouverture et de l’expérimentation, l’incarnation du Principe Divin ne soulève pas de remous autres que ceux provoqués par les remises en questions induites par la transformation. En réalité, si le Maître n’a jamais le moindre souci à accepter un chercheur sincère, Il a le plus grand mal à se faire accepter de ceux qui viennent à lui par l’intellect, ce microscope qui cherche à voir la globalité.
Avec une telle approche, les dés sont pipés d’entrée de jeu et dès la rencontre et les débuts, si cette approche n’est pas rectifiée, le fossé ne cessera de se creuser entre le chercheur, (bercé d’illusions et d’idées romantiques sur la personne du Maître, sur ce que devrait être la relation avec lui), et la relation réelle telle que le Maître la construit, en parfait enseignant et connaisseur de la nature humaine. Quel maître d’école changerait le contenu du programme pour plaire à ses élèves? Il ne peut qu’adapter sa pédagogie à son auditoire. De son côté, l’élève doit faire preuve d’un minimum de bonne volonté s’il veut profiter du savoir du professeur. Autrement, le Maître constate qu’il n’a pas affaire à un chercheur mais à un contradicteur.

Le chercheur essai de jauger le Maître avec les maigres outils à sa disposition: ses propres repères, valeurs, le produit de son vécu et de ses expériences, ce qui, dans la psychologie yogique est nommé « samskara » et qui incluent aussi les peurs, les blessures etc... Le chercheur ne voit du Maître que ce qu’il connait.
        Le Maître aussi essai de jauger le chercheur avec les outils qu’il a à sa disposition: la lecture de nos corps subtils, la vision de la chaîne de cause à effet qui font que nous sommes ce que nous sommes.

        Et pourtant, l'incarnation du Principe suprême n’a d’autre but que de le placer à notre niveau, sur notre plan de conscience, le plan de l’interaction avec les mêmes outils de communication que nous. Sans cela, il ne nous serait d'aucune utilité. 

        Son rôle consiste à nous élever à son niveau c'est à dire à son propre état d'être, exactement comme un sauveteur peut sortir quelqu'un d'un puits en lui tendant une corde. En lieu de corde, le maître ou l'Ami Spirituel comme l'appelle Arnaud Desjardins, utilise ses propres pouvoirs intérieurs.

        Au Sahaj Marg, le travail s'effectue pratiquement par le nettoyage des impressions du passé. Ce nettoyage provoque progressivement la perte de la densité dans les différentes composantes subtiles de l'individu. Ce nettoyage de nos enveloppes subtiles est une condition indispensable pour accéder à des états d'être toujours plus subtils. Ce raffinement de la condition intérieure peut être amenée à sa limite la plus extrême, très loin au-delà de tous les concepts mais aussi, au delà des enveloppes nécessaires à l'élaboration de la pensée, au delà même des mécanismes permettant la réflexion et de ceux associés à la psyché humaine tels que la mémoire, la volonté, l'analyse.

La connaissance ou l'expérience supra-consciente opère à partir de ce niveau. Autrement dit, nous avons abandonné la conscience telle qu'elle était connue jusqu'alors avec tous ses attributs pour utiliser désormais ce qui vient après.

Cette condition révèle également à son apogée, l'enveloppe suivante contenant l'état d'être correspondant, nous servant de véhicule à notre marche en avant vers la base Ultime: le centre.

Il n'y a pas de fin au processus qui revient à réaliser la négation en soi, l'annihilation du moindre mouvement, énergie, stimulus.

L'approche du centre dormant où il n'y a rien, ni pouvoir, ni mouvement ni énergie, est de ce point de vue l'achèvement du processus de raffinement poussé à la perfection ce qui est pratiquement inconcevable pour le mental, étant donné qu'il faut s'en être débarrassé (en réalité transcendé) bien avant ce niveau.

Comment accéder à ce niveau sans aucun instrument, ni véhicule, là ou même le mental et la volonté sont inopérants. Comment voler sans ailes? ou nager sans bras ni jambes? là est le rôle du Maître.

Si quelques individus extrêmement rare peuvent "voler sans ailes", Le maître spirituel dans sa fonction mystique est le véhicule permettant à l'homme de se déployer dans toutes les dimensions de l'infiniment petit et de l'infiniment grand comme au delà du petit et du grand et du concept même d'infini.

Il ne peut y avoir de fin à un tel déploiement. Au delà de l'au delà, tel est le paradigme. 

Il suffit qu'une grande Âme ait accès à l'ultime pour permettre à ses frères et soeurs de bonne volonté de faire de même. Voici le Rôle du Maître dans cette très grande, noble et divine entreprise. sa grandeur réside dans l'immense service qu'il nous rend par Amour, uniquement par Amour.

La transmission pranahuti (prana=vie-ahuti=offrande) est le don de la vie. le pranasya prana (vie de la vie) est la nourriture de l'Âme, le carburant lui permettant de s'élever d'état d'être en état d'être jusqu'à l'état le plus élevé accessible à l'être humain. 

Le nettoyage prépare le terrain. Elle place l'individu sur orbite. la transmission est le moteur qui nous fait accéder à des conditions de plus en plus subtiles.

La transmission selon Babuji Maharaj est "l'utilisation de l'énergie Divine pour la transformation de l'homme". Elle est un outil utilisé par le maître ayant à sa disposition ce pouvoir si particulier. C'est un accomplissement de très haut niveau que de disposer d'un outil tel, qu’il peut réaliser en un minimum de temps ce que des années de pratique ascétique solitaire ne peut réaliser.

Sa magnificence et son efficacité tiennent dans sa nature qui est divine, ce qui signifie qu'elle provient de la dimension la plus haute (le centre). Elle est utilisé par le Maître à tous les étages et les stades de la création pour l'évolution individuelle des Âmes.

Comprenons bien cette merveille qu'est pranahuti. La pensée du Maître reliée au réservoir d'énergie tout près du centre emprunte le canal de sa Volonté pour amener tout ce qu'elle touche à la condition désirée. La force, l'intensité de la transmission, le niveau de subtilité à partir duquel elle opère, les centres subtiles traversés tout comme son dosage sont autant d'éléments qui font de son utilisation autant une science qu'un art. Celui qui en maîtrise tous les arcanes peut être appelé Maître dans la science de l'Âme.

L'art de la transmission est une science ancienne, qui a été sorti de l'oubli dans lequel il était tombé par les efforts et le génie d'un Homme tel que Lalaji Maharaj qui l'a ramené pour notre bénéfice à tous. Avant de quitter ce monde en 1931 il transmis ce pouvoir à un disciple choisi: Babuji Maharaj qui lui aussi le transmis à son disciple Parthasarathi Rajagopalachari, l'actuel Maître vivant. Ils formèrent aussi des volontaires (précepteur) en qui la capacité de transmettre le pranahuti à été ouverte pour le bénéfice des chercheurs du monde entier. Ainsi, chaque Précepteur du Sahaj Marg détient le même outil de transformation que le Maître lui-même. Comme si en faisant d'un Abhyasi un Précepteur, le Maître s'était dupliqué lui-même, permettant au même pouvoir de couler à travers son précepteur. C'est un cadeau fait à l'humanité et une confiance placée dans ceux qu'Il appelle non pas ses disciples mais ses associés.

La transmission est le joyau du Sahaj Marg car elle vient du plus haut vers ce qui est le plus bas, pour le ramener vers le plus haut sans jamais être ni dénaturée ni contaminée par sa descente dans la matière. Au contraire, elle rend tout ce qu'elle touche semblable à elle-même, comme la pierre philosophale touchant n'importa quoi le transformerait en pierre philosophale! Voilà d'où lui vient son efficacité. Néanmoins, elle refusera de travailler sur une condition qui n'a pas été préparée, d'où l'importance fondamentale du nettoyage. Comme dit Babuji:"transmettez à un voleur, il deviendra un meilleur voleur. Si vous continuez à lui transmettre, il deviendra un parfait voleur". 

C'est un autre aspect de la transmission qu'elle potentialise ce qu'elle trouve en nous. Si elle ne trouve rien, elle accélère notre avancée au niveau suivant, puis niveau après niveau jusqu'à sa propre source. Le nettoyage et la transmission oeuvrent de pair, l'un préparant, l'autre accomplissant.

Mais le Sahaj Marg recèle un autre joyau. Celui-ci ne peut être mis en oeuvre que par le pratiquant lui-même. Cet élément est un pur joyau dont la place est située au sommet du temple de la spiritualité. C'est l'élément majeur qui nous ouvre l'accès au plus haut niveau, à l'achèvement et au couronnement de notre effort. Cette clé qui nous ouvre les portes de la fusion dans l'Ultime c'est l'Amour pour le Maître.

Que de belles choses ont été écrites sur l'Amour entre le Maître et le disciple dans toutes les traditions spirituelles de ce monde beaucoup de Mystiques en ont fait l'éloge comme ste-thérèse de Lisieux, st-françois d'Assise ou st-Augustin dans la tradition chrétienne, ou Jalal ad-din Rumi le sage de Konya plus connu sous le nom de Rumi dans la branche mystique de l'Islam le soufisme. Dans l'Inde D'hier comme d'aujourd'hui, il a pris le nom de Bhakti (l'Amour et la dévotion). Lord Krishna dans la Bhagavad-gita place l'Amour au sommet, sur toute les autres pratiques, rompant de fait avec la froideur de l'ascétisme védique.

Hélas, beaucoup de stupidité ont été dites sur l'Amour pour le Maître par pure ignorance la plupart du temps. Cela a été confondu ou assimilé à des fadaises, niaiseries à l'eau de rose, flatteries et faiblesse de la part de disciple en quête d'affection ou encore d'un abus de pouvoir, de narcissisme de la part de Gurus avides de pouvoirs et de renommée. De telles idées fausses ont été propagées sans aucun discernement envers ce joyau qui n'est ni une pratique, ni un moyen, ni une méthode, mais un feu qui nait au plus profond. C'est le cri silencieux de l'Âme qui veut regagner son foyer originel.

L'Amour pour le Maître est le produit fini de la lente collaboration entre le Maître et son associé:L'Abhyasi. c'est le fruit mûr du nettoyage, de la transmission, du travail incessant sur soi-même: sur nos peurs, nos croyances et préjugés, nos automatismes, nos tendances diverses liées à notre passé, nos motivations réelles, la régulation de nos désirs et de nos attentes. C'est le pur fruit du travail sur l'acceptation de ce qui est, de ce que nous sommes, de ce que nous traversons, sans aucun jugement de valeur envers nous-même, ni envers les autres, c'est le fruit mûr de l'apprentissage de la compassion. L'Amour pour le Maître balbutie avec la confiance dans le Maître quand les effets de la transformation commencent à se faire sentir, il mûrit avec la gratitude, s’épanouit dans la foi et l'abandon de soi à la volonté divine, culmine dans la fusion dans l'unité, quand mon coeur et son coeur ne font plus qu'Un.

Seul le véhicule de l'Amour peut nous emmener si loin parce qu'il est taillé sur mesure pour ce but. J'ose affirmer sur la foi de mon expérience personnelle, qu'aucun autre pouvoir au monde ni dans l'univers, ne peut produire ce que produit l'Amour dans un individu.

        Aimer le Maître ne signifiera jamais aimer sa voix, sa tenue vestimentaire, ses cheveux, sa couleur de peau, sa démarche, son sourire, sa culture...etc, etc..
Aimer le Maître signifie vouloir devenir comme lui, vouloir atteindre le même état d'être que lui, vouloir vivre dans la même condition spirituelle que lui.

        Le Maître aussi aspire à trouver un coeur en qui déverser son propre état d'être. En réalité il souhaite donner à chacun, pas seulement à ses Abhyasi, mais à tous, sans exception tout ce qu'il est et tout ce qu'il a. 
     Mais comment peut-il faire s'il ne se trouve pas un coeur prêt à se donner complètement?

        Nombreux hélas sont ceux qui donnent beaucoup au Maître: argent, vêtements, bijoux, terrain pour construire un ashram...pour des raisons diverses qui n'appartiennent qu'à eux, conscients de n'être pas prêt ou d'avoir peur de lui donner cette petite chose qui bat au fond de leur poitrine.

        On peut tout donner pour ne pas avoir à se donner. Donner son coeur revient à donner son être, sa vie même. 

        Qui a donné son coeur au Maître a tout donné. C'est le don Ultime. le Maître le sait. C'est pour cette raison que cette décision nous revient. La forme physique du Maître dans lequel le principe absolu et infini est incarné nous fait craindre tant de choses... Chacun n'a que trop fait l'expérience des amours déçues, de trahisons, de revirements, de lâcheté d'autrui ayant brisé à de nombreuses reprises notre coeur...Et que dire de nos lâchetés et trahisons qui ont brisé bien des coeurs...
        Mais avec le maître, il n'y a rien à craindre parce qu'il n'y a que sa forme physique qui soit humaine l'être à l'intérieur n'est qu'Amour infini.

        Qu'advient-il de celui ou celle qui donne sans réserve son coeur et par là même son être tout entier au Magicien Divin?
         il ou elle reçoit tout en partage. Objectivement, l'individu continue à vivre une existence normale et subjectivement, à l'intérieur toutes les limites ont disparu. la vie d'une telle personne ressemble à la vie d'une goutte d'eau au sein de l'océan. Elle est dans l'océan tout en restant une goutte. L'Âme a regagné sa source son foyer originel.

        Ceci est mon expérience de cette voie qui a pour nom: Sahaj marg (la voie naturelle). Il y a 15 ans, j'ai abordé cette voie, ne connaissant rien d'elle ni de ses possibilités, avec comme seul entrain, la lecture de quelques livres qui ont imprimé dans mon esprit qu'il y avait un but élevé à l'existence humaine, et que ce but pouvait être atteint en quelques années de cette présente vie. 
J'avais lu aussi que cette réussite dépendait de deux choses:
1- une volonté ferme d'y arriver
2- l'aide d'un Maître fermement établi au plus haut niveau  

Si je pouvais travailler sur la volonté ferme, je n'avais comme seul moyen de vérifier l'accomplissement du Maître que de faire ce qu'il me demandait et d'observer les effets.
C'est ce que je fis, j'eus la chance ou la Grâce de persévérer en ne sentant pas grand chose, n'ayant jamais ni visions, ni expériences mystiques comme j'avais pu lire dans de nombreux récits de chercheurs et de yogis. Rien... 

        Puis petit à petit, mois après mois, un simple sentiment que j'étais sur la bonne voie et que je devais continuer.
14 mois après ma rencontre avec le Sahaj Marg, je suis parti en Inde à la rencontre du Maître. je voulais le voir, le rencontrer, et puis, le désir de le servir était né en moi.
         Le 8 Mai 1998 je suis devenu précepteur, c'est à dire un serviteur. Il est fort probable que c'était là le moyen utilisé par mon Maître intérieur pour me protéger de moi-même. Connaissant ma psychologie et ma mentalité, il savait mon sens de l'engagement et des responsabilité. Le préceptorat me protégea contre moi-même et me maintint sur la voie. heureusement pour moi.

        C'est seulement 6 ans plus tard, après le séminaire d'été de Moléna aux USA, en présence du Maître qu'un matin, chez moi, je ressentis pour la première fois Sa présence dans mon coeur. je poursuivis ma quête, aspirant sans relâche à l'unité complète avec le Maître qui entre-temps était devenu pour moi: le Bien-Aimé. j'étais devenu l'amoureux.

        Trois années passèrent, en 2006 je retournai en Inde avec un groupe de frères et soeurs de la Martinique. Le maître était dans l'ashram himalayen de Satkhol et un petit groupe dont moi-même était à l'ashram de Shajahanpur pas très loin de la maison de Babuji Maharaj. Nous étions en Inde depuis 10 jours et n'avions toujours pas vu le Maître, la seule raison de notre voyage.
        En retournant vers Delhi, nous avons fait une halte dans la ville de Moradabad où le maître passait de retour de Satkhol, vers Delhi.
Le Maître nous reçut dans sa chambre, nous étions une dizaine heureux enfin de pouvoir le rencontrer et lui parler. Un peu en retrait, je le regardais parler et répondre à telle ou telle sollicitation puis je réalisai que c'était pour vivre ce moment, la proximité avec sa présence physique que j'avais fait tout ce voyage. c'était le moment précis pour mettre à profit son enseignement en faisant la chose la plus importante qu'il était venu de faire: lui donner mon coeur.
C'est ce que je fis. Avec mon esprit, je pris mon coeur dans ma poitrine et le lui remis sans réserve. Aussitôt, le maître leva les yeux dans ma direction, comme pour me faire savoir qu'il avait reçu ce cadeau, le seul vrai cadeau que nous puissions lui faire.
Donner son coeur au Maître est une étape importante dans la vie du pratiquant. Le Maître dit que: "la fusion dans le maître commence avec l'Amour et l'abandon." C'est un processus très naturel.

        Que reste t'il à faire après avoir donner son coeur? Rien, il n'y a plus rien à faire...simplement continuer à devenir ce que que nous devons devenir.

        Au mois de mars 2012, sentant l’appel du coeur, je suis retourné aux pieds du Maître à l’ashram de Manapakkam en Inde qui se situe dans l’état du Tamil Nadu dans la banlieue de Madras. J’y ai passé des moments inoubliables que les mots ne peuvent retranscrire.
        Je dirais simplement que je suis allé à la rencontre du Maître avec mon Coeur et toute mon énergie rassemblée sur un seul objectif: Etre transformé, devenir comme Lui, être UN avec Lui. je n’ai eu d’objectif que celui-là, l’objectif de toute vraie Sadhana, l’aspiration ardente de l’Âme, à regagner le foyer originel. J’ai vécu des moments intenses de nettoyage intérieur et de transformation semblable au minerai qui est chauffé, porté à hautes températures fondu, pour y extraire les scories indésirables et révéler le métal brillant et pur.
          j’ai fait des rencontres, partagé des ressentis et expériences avec des frères et soeurs... Mais le plus important sont ces instants passés avec le Maître dans son cottage en échangeant avec Lui juste un regard où tout était contenu et exprimé sans avoir besoin de parler. J'ai eu la chance de méditer tout près du Maître et de me laisser porter très loin hors de ce monde, par le souffle divin venu de son coeur.

 Je me suis senti chanceux et béni durant tout mon séjour, même durant les moments difficiles où tout semblait perdu, où je me sentais mal, faible et si insignifiant comme si je n'avais rien réalisé jusque là dans ma sadhana. Je ne supportais simplement plus que dans mon propre coeur, une mince cloison me séparait de son coeur. Je n’avais aucun pouvoir pour l’enlever. Lui seul pouvait supprimer cette porte invisible qui me séparait de son coeur vaste et infini, l’ultime.

       Malgré tout, sachant tout ceci comme le travail du Maître bien Aimé, j'ai persévéré avec gratitude non sans cette impatience douloureuse, comme une angoisse, un appel au secours qui a mûri pendant les 10 premiers jours. Cette détresse qui occupait le champ de ma conscience descendait progressivement dans les couches plus profondes de ma conscience la libérant d'un fardeau qui allait s'installer au niveau subconscient. Il y avait une certaine béatitude à expérimenter cet état de non repos. C'était devenu mon centre de gravité pendant 10 jours priant et attendant que Mon Maître vienne clôturer cette épisode qu'il avait lui-même ouvert et qui se jouait entre Lui et mon Ame et puis...ayant jugé que le moment opportun était arrivé, ce qui devait arriver arriva.
 j'entamai les 5 derniers jours à Ses pieds, 5 jours comme au paradis dans l’unité avec Lui et en paix.

       La vie d'un Abhyasi est ainsi, elle est bénie de toute façon par la présence si intime du Maître. Que peut-il arriver de mieux à une être humain que d'être placé sous le regard d'un Maître Spirituel dont l'unique préoccupation est de faire avancer coûte que coûte son enfant vers sa destiné divine et lui ouvrir les portes du foyer originel ?
    C'est une aventure merveilleuse et passionnante qui se joue dans un lieu tout aussi déroutant que surprenant; dont l'espace peut être rendu aussi vaste que l'infini, le Coeur.

       Il y a tant à recevoir, à donner, et à devenir dans cette courte fenêtre de temps qu'est la vie humaine, un temps qui passe si vite comme le sable glisse à travers les doigts. C'est cette urgence à laquelle l'Homme de notre temps reste sourd qui a fait dire à un grand sage du passé:
" Ô Homme éveille-toi du sommeil de l'ignorance et réalise ta destiné Divine!"

       Je confie à Elodie, mon témoignage, Je la remercie grandement, c’est aussi grâce à elle que j’ai entrepris de partager cela avec vous tous. Vous en ferez ce que vous voudrez.
        J’ai raconté avec mes mots, mon expérience intérieure en compagnie de cette belle voie qu’est le Sahaj Marg et de la personne qui a rendue cela possible et que j’ai eu la chance de rencontrer: Mon très cher et Grand Maître, mon Frère, mon Ami, Shri Chariji Maharaj: Celui qui ne m’a jamais rien demandé, même pas de l’appeler Maître. Au contraire il a été mon plus grand serviteur.

       C’est un Maître parce qu’Il est Grand, pour moi. Je lui doit tout ce que je suis, sans pour autant l’idolâtrer. Il me suffit de l’aimer comme nous aimons ceux qui nous sont chers. pourquoi aimons-nous ceux qui nous sont chers? C’est comme ça.
J’ai commencé par accepter sa pratique, J’avais 29 ans à l’époque...puis, j’ai accepté son enseignement. A certains moments, je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire, même si je n’ai jamais été ni choqué ni outré par ses propos. Je l’ai souvent trouvé courageux en entendant ses prises de position; que ce soit en Inde dans ses discours sur la religion, sacro-sainte là-bas, ou le système de castes.
       Il n’a pas ménagé non-plus les occidentaux dans nombres de discours sur la moralité, les croyances ou les préjugés. Mais la vérité sort de la bouche d’un Maître comme le rugissement sort de la gueule du lion.
       J’ai poursuivi et ensuite l’ai accepté lui...et vous connaissez maintenant la suite.

       Je termine ici, en disant que le Sahaj Marg n’est pas la seule voie Spirituelle et que Chariji n’est pas le seul Maître au service de l’humanité, tout comme Bouddha, Jésus, Mahomet, Krishna, lao-tseu en leur temps n’étaient pas les seuls Maîtres. Il existe bien heureusement, de grandes Âmes aujourd’hui comme hier au service de leur semblable sur tous les continents.
Très affectueusement,
Fabrice.

17 décembre 2012

Une expérience inoubliable ?

ENGLISH TRANSLATION

Modeste contribution à un débat compliqué sur l’intensité éminemment subjective du ressenti procuré par la méditation.

Notre monde occidental est trépidant et stressant, il exige toujours plus de notre part, il nous lessive et nous vide de notre substance. Or chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, aspire au calme et à la sérénité. Paradoxalement, l’hyper matérialisme de nos sociétés nous ramène inexorablement vers la quête de sens et la recherche spirituelle. Dans ce contexte, les techniques de développement personnel voient un boulevard s’ouvrir à leurs pieds.

La méditation a le vent en poupe, elle aide à gérer le stress quotidien, elle donne accès à un relatif mieux-être, à défaut d’un total bien-être. Techniquement, elle consiste à se relaxer et faire le vide intérieur, s’ensuit alors mécaniquement un sentiment de calme et de plénitude que quiconque peut atteindre avec un petit peu de pratique. Le ressenti de cette expérience est généralement très positif.

Un peu plus poussée, la méditation s’accompagne de sentiments très variables tels que celui d’être traversé par une spirale d’énergie, des sentiments d’une joie infinie, d’amour, de paix et de compassion ou de visions mystiques, paranormales ou magiques, d’extase. Puis elle procure le sentiment d'une présence ou d'une vérité universelle. On parle alors parfois d’éveil de la conscience, d’états transcendants ou d’états altérés de la conscience. Ces expériences semblent bel et bien réelles pour les personnes qui les vivent, mais chacun les interprète de manière personnelle, selon sa culture ou son système de croyances.

L’Occident s’est emparé de cette technique ancestrale, comme il le fait pour toute chose, c’est-à-dire goulûment, avidement. Les mouvements spirituels se sont ainsi développés depuis l’Orient vers l’Occident avec un grand succès. Chacun d’entre eux tente d’expliquer en quoi sa méthode est spécifique et meilleure que celle de son voisin, si possible unique au monde. Mais le bouddhisme, l’hindouisme et le soufisme proposent ces techniques depuis toujours ou presque.

Babuji a créé la méthode du Sahaj Marg vers 1945, une technique simplifiée et accélérée issue du Raja Yoga, grâce à un guide qui accompagne le chercheur spirituel dans sa méditation sur le cœur et lui transmet l’énergie divine. Bien qu’ils s’en défendent, les abhyasis de la SRCM colportent l’idée que cette méthode est unique, la meilleure, celle qui procure l’expérience spirituelle la plus intense le plus rapidement. Pour eux, le Sahaj Marg constitue LA voie spirituelle par excellence.

Lalaji, le prédécesseur et maître déclaré de Babuji, disait que c’est le maître (guide spirituel) qui fait tout le travail une fois que le disciple s’est abandonné entre ses mains. Chari, le successeur autoproclamé de Babuji, dit que le précepteur est au service du maître, il est son canal pour toucher des milliers d’abhyasis et leur transmettre l’énergie divine. Mais avec plus de 3 000 précepteurs, parfois nommés par téléphone au bout de quelques jours de pratique, la qualité du canal s’est considérablement appauvrie, parfois tarie. Aujourd’hui, la plupart des adeptes de la SRCM n’éprouvent ou ne ressentent rien de plus que ce procure n’importe quelle autre technique de méditation.

Au Sahaj Marg, la méditation procure donc un sentiment de mieux-être, c’est un fait indéniable, même si son intensité est très variable. Quand le guide spirituel est bon (maître ou précepteur), l’intensité du ressenti est forte et marque durablement les esprits. A la SRCM, on a coutume de dire que c’est dû à la qualité de la transmission, sous entendu grâce aux qualités spirituelles du guide. Mais ne serait ce pas dû plutôt au préjugé favorable de l’abhyasi envers son guide, ceci instaurant une confiance préalable propice à un abandon plus total, et donc d’emblée à un résultat plus intense ? Quand le ressenti est ainsi très intense, on a coutume de dire à la SRCM qu’on s’est approché de la Région centrale, de la fusion avec le Divin, un Saint Graal que l’on fait miroiter à tous. Il est brandi comme l’objectif ultime, indéfini parce qu’indéfinissable, mais à la portée de tous puisque les full précepteurs montrés en exemple l’ont soi-disant atteint.

Plus le ressenti est intense, plus la phase de descente qui le suit l’est aussi, tout comme dans l’usage de stupéfiants. L’adepte de la SRCM passe ainsi d’une phase de plénitude à une phase d’abattement et de dépression sévère en un cycle permanent que la SRCM a coutume d’expliquer par la réouverture de blessures inconscientes que tout être humain porterait en lui.

Quand l’intensité du ressenti est faible ou qu’elle n’est pas à la hauteur des attentes, on a coutume de dire à la SRCM que l’adepte était dans une mauvaise condition : amour pour le maître insuffisant, nettoyage ou travail sur le caractère insuffisants, etc. La coutume de la SRCM culpabilise alors l’adepte parce qu’il n’aurait pas fait assez d’efforts pour être dans la bonne condition.

Pour ma part, j’ai médité à la SRCM seule et avec deux précepteurs principaux. Le premier était imbu de sa personne et m’horripilait, je n’ai jamais rien ressenti d’autre avec lui qu’un sentiment de rejet non maîtrisable. J’ai tout fait pour en changer et découvert un second précepteur que j’avais choisi parce que notre contact était bon, mais il n’était apparemment pas un très bon canal vu que je n’ai jamais été transportée. Mais que n’ai-je pas entendu alors quand je tentais d’expliquer dans mon centre mon faible ressenti, le groupe m’a renvoyée à ma condition, mon manque de travail sur moi-même, j’étais la seule responsable, coupable. Il m’est arrivé épisodiquement de méditer avec d’autres précepteurs lors de rassemblements et, ô miracle, là tout se passait bien, l’expérience était merveilleuse. Depuis mon départ, je continue de méditer seule et parfois aussi avec des guides qui n’ont rien à voir avec la SRCM. J’ai vécu des expériences de toutes intensités, depuis rien jusqu’au merveilleux, seule comme accompagnée.

Le Sahaj Marg offre donc une prestation gratuite du même ordre que les autres techniques de méditation, mais contrairement à nombre d’instituts de développement personnel, la SRCM livre cette technique accompagnée d’un mode d’emploi contraignant et inévitable, d’une grille de décryptage directement issue de son système de croyances. A la SRCM, on ne peut méditer selon le Sahaj Marg sans adopter sa culture et sa philosophie, et celle-ci explique aussi bien l’absence de ressenti que ses intensités les plus fortes ou ses moments de dépression. Elle fournit aussi bien la méthode que les clés d’interprétation des échecs et des succès, ne laissant rien dans l’inconnu pour ne jamais laisser l’adepte seul réfléchir sur son expérience. Pratiquez cette méditation avec un autre système de croyances, un autre cadre de lecture, et vous parviendrez à de toutes autres conclusions que celles que vous impose la SRCM.

Généralement, l’expérience méditative est donc au rendez-vous, même si son intensité peut varier, échec et succès sont expliqués. En revanche, son aspect spirituel est moins évident, il est affaire de croyances. La SRCM a coutume de dire qu’il s’agit de la transmission de l’énergie divine du maître vers l’adepte, parce qu’il faut méditer sur l’amour du maître et son souvenir constant. Une véritable quête spirituelle consiste à partir à la recherche de son Dieu intérieur par l’introspection et la méditation. A la SRCM, il s’agit d’un Dieu extérieur dans le meilleur des cas, du maître ou du précepteur plus vraisemblablement. A chacun sa quête du divin.

Je sais pertinemment que je vais en hérisser plus d’un avec de tels propos. Je n’ai sûrement pas fait tout le tour du sujet, j’en suis bien consciente. Je ne prétends pas détenir LA vérité, ceci constitue MA vérité en cet instant. A chacun la sienne, le débat est plus que jamais ouvert.

Michael a souvent des avis que j’apprécie énormément parce qu’ils m’aident à réfléchir et progresser. Je serais très heureuse d’avoir sa contribution sur ce sujet précis de l’expérience spirituelle. C’est un appel à contribution, merci à 4d-Don de lui relayer ma demande s’il ne lit pas ces lignes.

Elodie

7 décembre 2012

Une religion en train d’éclore

ENGLISH TRANSLATION

Le mythe fondateur de la religion du Sahaj Marg 

Depuis la Région centrale (Brighter world), au milieu de la Hiérarchie spirituelle des grands saints de l’Histoire, une Personnalité spéciale nommée Babuji annonce un Grand dessein intelligent. Tel est le grand tournant entrepris par Chari en 2005 avec la publication des Whispers, élaborés par une médium française anonyme, en provenance d’un soi-disant Babuji, décédé il y a presque 30 ans. Ces murmures de Babuji depuis le Monde lumineux (Whispers from the Brighter world) constituent progressivement les fondations d’une nouvelle religion, déjà en germe depuis de nombreuses années au sein de la Mission. Ainsi voit-on au fil des jours éclore une religion du Sahaj Marg, portée par les murmures quotidiens de Babuji.

Quel message nous délivrent les murmures de Babuji ? 
Le message de Babuji est une prophétie qu’il nous dit être hors de portée de notre compréhension, et dont il ne peut ou ne veut nous dévoiler la stratégie pour le moment. Ce qu’il veut bien nous dire pour l’instant c’est que l’humanité a perdu la raison, que son comportement est destructeur et qu’elle entre dans une grande tourmente, une ère de dislocation, de mutation et de cataclysmes. Le châtiment divin et l’apocalypse arrivent. Mais une nouvelle race déjà à l’œuvre apportera un savoir prodigieux pour bâtir un monde nouveau et complètement différent. Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus, ils sont différents et incompris. Cette élite régénérera l’humanité et sauvera le monde.
Pour en savoir plus, voir le dossier de décryptage des Whispers effectué par Alexis

Cataclysmes, apocalypse, châtiment divin, prophétie, nouvelle race, élite, etc. Le Grand dessein, mythe fondateur d’une nouvelle religion, est en place. La religion est une pratique collective avec des rituels qui relient les individus entre eux à partir de croyances communes, mais elle crée aussi de l’intolérance par rapport à ceux qui ne partagent pas les mêmes croyances. On est très éloigné de la spiritualité, démarche personnelle qui libère et donne un sens à la vie.
Face à la menace d’éclatement de la SRCM, Chari a fait le choix osé de forger un mythe religieux, une religion unificatrice, générant dépendance, concurrence et compétition. Elle est instillée pernicieusement dans l’esprit des abhyasis par la diffusion quotidienne des Whispers qui répètent inlassablement le même message.

Quel en est l’impact sur les abhyasis ? 
Quelques exemples révélateurs :
Influencé par Whispers, un abhyasi de la Mission écrit : “It is assumed that the society today has come to a state where calling its members “human” is something like an exaggeration or a lie. The homo sapiens has the complete form but it is lacking in ‘human content’.” (Mukul S. Mukherjee, dans une étude intitulée : Efficacy of a coping strategy for developing human qualities). Selon le Sahaj Marg, nous ne sommes pas dignes de nous appeler des êtres humains.
Ma propre mère regarde ses petits-enfants comme des enfants indigo, la future élite du Nouveau monde annoncée par Whispers.
Sur un site internet appelé “Afraid of The Future Survival Network”, les abhyasis de pocketsofthe future discutent : “We have a spiritual community, the Shri Ram Chandra Mission based in Chennai but there are heavy concentrations of members throughout India. Aside from the community aspect Indians are better equipped to adapt after the collapse and the country itself is much more mature than America. (…) So this means the best, smartest so called elite of society who have perhaps the best genes to pass on to future generations have drastically less children than uneducated people who have many advantages and a rich environment to offer future generations. Our spiritual practice teaches that higher developed souls who are inclined towards spiritual evolution often do not have suitable environments to incarnate into where they can pursue spiritual advancement.” (septembre à novembre 2012)
Peur de l’avenir, effondrement du monde, une élite aux gènes renouvelés : et tout cela sur un portail qui surfe sur la crainte de la fin du monde et la fin du calendrier maya pour mieux vendre leur camelote, ces abhyasis seraient mieux inspirés d’aller voir ailleurs plutôt que de pratiquer le racolage auprès de ce type de public. 

Chari use et abuse des techniques de manipulation des foules 
Je vais paraphraser Serge Moscovici (L’âge des foules) et Gustave Le Bon (Psychologie des foules) :
Seule la religion (Sahaj Marg) suscite encore un attachement fanatique. Son prophète (Chari) est l'archétype du leader contemporain parce qu’il suscite autour de lui la foi la plus robuste. La religion (Sahaj Marg) est la forme la plus aboutie d’un système de croyances (Whispers). Elle comporte un dogme, des textes sacrés auxquels on obéit, des héros ayant qualité de saints (Lalaji, Babuji, etc.). Elle fournit au croyant désemparé (abhyasi) le besoin de protection que tout homme éprouve depuis l'enfance, une conception du monde où chaque problème rencontre sa solution, une vision totale (Whispers). Elle explique l'origine de l'univers et prévoit son avenir (Whispers). Après avoir exacerbé les menaces qui pèsent sur notre monde, elle apporte l’espoir, elle garantit aux élus (abhyasis) qu'ils sortiront victorieux de la tourmente et définitivement, à condition de s'identifier avec l'idéal qui les dépasse et de respecter les prescriptions qu'elle édicte. La religion (Sahaj Marg) dissimule un secret (le Grand dessein) et cultive son mystère. En son nom elle impose des règles et proclame des vérités sur lesquelles elle ne s'explique pas. Ce secret justifie la hiérarchie (maître, précepteurs, abhyasis). L'individu qui en gravit les échelons s'approche de ce point sacré, les autres demeurent à distance. La religion (Sahaj Marg) est l'oeuvre du fils spirituel (Chari), du successeur du père fondateur (Babuji). Elle le disculpe et le légitime à la fois, en dissimulant ses crimes.
L'intolérance et le fanatisme constituent l'accompagnement nécessaire du sentiment religieux. Ils sont inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du bonheur terrestre ou éternel (abhyasis). Ces sentiments de fanatisme font que l'homme trouve son bonheur dans l'adoration et l'obéissance et est prêt à donner sa vie pour son idole (Chari).
Pour en savoir plus, voir le dossier d’Alexis sur la psychologie des foules

Elodie

25 novembre 2012

Spiritualité vs Religion

ENGLISH TRANSLATION

J’ai interrompu l’autre jour ma réflexion personnelle et les débats autour de l’idée que, faute de s’être écarté de la spiritualité, le Sahaj Marg est devenu une sorte de religion. Sous la houlette de Chari et grâce aux mythes véhiculés par Whispers, on a vu éclore une religion où Dieu serait incarné par une Personnalité spéciale nommée Babuji, résidant dans la Région centrale au milieu de toute la Hiérarchie spirituelle des grands saints de l’Histoire. Cette religion nouvelle s’est dotée d’un projet, un Grand dessein intelligent mais mystérieux et caché qui surviendrait après de multiples cataclysmes et l’apocalypse. Et Whispers promet aux abhyasis qu’ils sont les élus, l’avant-garde de ce soi-disant monde de demain.

Pour poursuivre la réflexion, je vous propose un patchwork de citations extraites de diverses interviews de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, historien des religions, directeur du magazine français Le Monde des Religions. Cet homme n’est pas mon maître à penser, ni même mon guide spirituel, mais je le trouve extrêmement passionnant.
On peut retrouver nombre de ses interviews sur internet, l’écouter sur la radio française France culture, lire ses essais ou ses romans. Cette fois, j’ai volontairement sélectionné des citations ayant trait aux différences entre spiritualité et religion et aux définitions qu’il donne à ces deux termes :
« La spiritualité c’est personnel, la religion c’est collectif. (…) La religion c’est vraiment une pratique collective, c’est des rituels qui organisent une société à partir de croyances communes. La spiritualité, c’est individuel. C’est un chemin, c’est une quête personnelle. (…) C’est l’individu qui cherche quel est le sens de sa vie. (…) La religion relie, religare en latin, et la spiritualité délie, elle libère. Elle libère pour mieux relier. La religion relie parce que ça fait du lien social. Partager les mêmes croyances religieuses, ça crée des liens entre les individus mais la religion crée aussi de l’intolérance par rapport à ceux qui ne partagent pas les mêmes croyances. La spiritualité c’est un travail sur soi, la sagesse c’est à peu près la même chose pour moi, c’est un travail sur soi dans lequel on apprend à se connaître. (…) Du coup on arrivera en se déliant, c’est-à-dire en étant pleinement soi-même, à être libre et du coup à pouvoir mieux aimer, à être relié aux autres de manière plus juste parce que le but de la spiritualité c’est l’amour. La liberté conduit à l’amour. » 

 A l’inverse, Chari dit dans Salient Features N° 4 sur l’obéissance : « (…) le meilleur disciple est celui qui est le plus obéissant. (…) Au Sahaj Marg, sans obéissance, rien ne peut être obtenu, absolument rien. (…) C’est ma conviction, confirmée par mon expérience personnelle avec le Maître pendant plus de 20 ans, après beaucoup d’analyses et de réflexion. Aussi voyez-vous, le succès n’est pas du à l’éducation, ni à l’application, ni à la pratique, c’est seulement l’obéissance qui finalement, aujourd’hui reste dans mon esprit, comme le premier et seul facteur de notre développement spirituel. » 

 Elodie

13 novembre 2012

Renégate



Parmi les valeurs que mes parents m’ont transmises au cours de mon éducation, deux d’entre elles m’ont aidé à construire l’adulte que je suis devenue : la liberté de penser par moi-même et la supériorité de la vie spirituelle sur la vie matérielle.
C’est dans cet esprit qu’ils ont rencontré Babuji et l’ont choisi pour maître spirituel il y a près de 40 ans. Mon frère, ma sœur et moi avons baigné dans ce milieu dès notre plus jeune enfance et nous y avons logiquement adhéré une fois parvenus à un âge plus avancé. Entre temps, Babuji avait été remplacé par Chari sans que cela n’amène le moindre changement à notre engagement.
Nous avons rencontré nos compagnons(-gne) au sein de la Mission, mes parents avaient été nommés précepteurs par Babuji, mon frère et ma belle-sœur par Chari, l’union de ma petite sœur a été bénie par Chari, mes neveux et nièces les plus âgés sont éduqués à la LMOIS. Une vraie famille de la Mission comme Chari en rêve.
J’avais le sentiment d’appartenir à une famille plus vaste et fondée sur les valeurs que m’avaient inculquées mes parents. Le Sahaj Marg représentait tout ce à quoi j’aspirais depuis toujours, un rêve merveilleux partagé avec mon compagnon et que je m’apprêtais à transmettre à mes enfants.
Des grains de sable ont enrayé ce magnifique engrenage. En 2005, l’annonce de Whispers par Chari et l’interruption d’un satsangh par son fils pour une vente aux enchères ont constitué l’électrochoc qui m’ont poussée dehors. J’ai rompu avec la Mission, j’ai rompu avec ma famille et j’ai aussi rompu plus tard avec mon ancien compagnon.
D’abord épaulée par mon compagnon puis finalement rejetée aussi par mon dernier soutien, je me suis retrouvée sans famille et sans amis, effroyablement seule. S’ajoutait à cela le fait qu’il me fallait bien reconnaître que je m’étais fourvoyée dans une voie sans issue et totalement contraire à mes principes. On m’avait utilisée et manipulée à mon insu et contre mon gré sans que je m’en aperçoive pendant de nombreuses années. Ce n’est pas le plus facile à admettre. Ma famille était toujours - et est encore - l’otage consentante d’une supercherie pseudo spirituelle, une vaste et funeste escroquerie.
J’ai terriblement souffert de la solitude et de la difficulté à admettre que je m’étais laissée abuser si longtemps et de manière aussi importante. Mon fils et ma fille ont été ma force, mais ce qui m’a véritablement sauvée, ce sont nos échanges et analyses sur ce blog comme les relations que j’ai pu nouer avec quelques grandes personnalités spirituelles, remarquables à mes yeux.
Qu’on ne se méprenne pas, je n’écris pas cela pour vous apitoyer ou susciter la compassion, je n’en veux pas. J’écris ces lignes pour vous qui doutez, pour vous qui vous demandez si votre avenir est au sein de cette sinistre Mission ou bien au dehors. Quitter cette voie de garage est une nécessité indispensable si vous croyez encore à des valeurs spirituelles et si vous vous refusez à servir plus longtemps de vache à lait à un escroc, mais le chemin pour interrompre la dépendance est long et difficile.
La prise de conscience est un processus lent et complexe, même si certains événements peuvent la précipiter. Mes premières remises en question de la Mission sont apparues avec des doutes insignifiants. Lorsque je questionnais mes parents ou un précepteur, soit j’obtenais des réponses culpabilisantes, remettant en cause ma pratique, soit je me heurtais à un mur. J’ai oublié mes questionnements insignifiants d’alors, mais jamais je n’oublierai l’attitude de ceux qui me répondaient. J’étais une mauvaise abhyasi, je ne servais pas correctement la Mission, mon amour pour Chari n’était pas assez fort, etc. etc.
Comment est-il possible qu’on élude ainsi toute interrogation sur une voie spirituelle ? De la part d’un précepteur, je l’aurais sans doute accepté. J’ai eu plus de mal à l’accepter lorsqu’il s’agissait de personnes que je prenais alors pour de vrai(e)s ami(e)s. Je l’ai absolument refusé quand il s’agissait de ma famille. C’était en totale contradiction avec les valeurs que mes parents m’avaient transmises, comment pouvaient-ils tenir un tel langage ?
J’ai douté de plus en plus, incroyablement déçue par le comportement de gens que je considérais comme les membres de cette vaste famille que la Mission était alors pour moi, jusqu’à ces événements de 2005 qui m’ont précipitée dehors. Chari réclamait de notre part 250 euros pour un livre pas encore imprimé et au sujet inconnu, basé sur la confiance. Je n’avais plus confiance et 250 euros pour un livre dont l’achat collectif était interdit, comme la photocopie ou le prêt, c’est un peu cher. L’aspect commercial était devenu trop flagrant.
Mon départ et la création de ce blog ne sont pas la fin de mon histoire avec le Sahaj Marg, loin de là. On ne passe pas brutalement du doute et de la perte de confiance à un désendoctrinement complet. Il y a des étapes, beaucoup d’étapes. Le processus n’est pas soudain et total, il est lent, difficile, parsemé de doutes et de remises en cause très personnelles, très chargées affectivement et émotionnellement.
Il m’a encore fallu beaucoup de temps pour voir Chari tel qu’il est, et non plus avec les yeux d’une disciple fanatique et énamourée de son maître spirituel. J’ai longtemps pensé que les dérives de la Mission étaient dues aux individus qui la composent, en raison de leur condition humaine justement. Le Sahaj Marg restait la meilleure méthode spirituelle, Chari en était le maître incontestable. Je croyais encore à la possibilité de débarrasser le Sahaj Marg de ses dérapages humains et de lui rendre ses lettres de noblesse.
Avec les découvertes et les témoignages qui s’accumulaient sur le blog, j’ai été bien obligée d’accepter petit à petit les omissions et les mensonges de Babuji et de Chari. J’ai achevé de désacraliser Chari en découvrant le contenu de Whispers, c’était la goutte d’eau qui a tout fait déborder. Les discours divergents de Sœur Kasturi et de Narayana m’y ont aussi aidé.
Il m’a fallu les analyses de Cricri, Michael et Alexis, le soutien de 4d-Don, pour comprendre et accepter intellectuellement que j’avais pu succomber à ce piège à gogos pseudo spirituel sans m’en apercevoir. Mes rencontres avec des personnalités spirituelles de tous bords m’ont enfin permis de démythifier le Sahaj Marg. Ce n’est pas la méthode unique et universelle que prétendait Babuji, j’en suis aujourd’hui persuadée, j’en ai plusieurs preuves. Il existe beaucoup d’autres voies spirituelles au moins aussi intéressantes.
Aujourd’hui, sept ans après avoir claqué la porte de la Mission, j’ose affirmer que je suis parvenue à un nouvel équilibre.
Les séquelles sont nombreuses. Ma famille a presque coupé les ponts avec moi et je reste infiniment triste et déçue de leurs renoncements, même si je ne perds pas espoir de les voir un jour ouvrir enfin les yeux sur les marionnettes qu’ils sont devenus. J’ai perdu tous mes faux amis, mais de cela je me félicite aujourd’hui. Pour me préserver et parce qu’on ne tourne jamais totalement la page, je me refuse à rencontrer directement qui que ce soit ayant eu à faire avec le Sahaj Marg de près ou de loin, ça reste encore trop sensible. Après avoir été autant influencée et abusée, je suis incapable d’accorder toute ma confiance à un guide spirituel, quelque soient ses qualités, c’est devenu chez moi un réflexe de survie élémentaire.
J’ai perdu ma famille et mes vrais faux amis, mais avec le temps j’ai noué de nouvelles relations et de véritables amitiés avec mon entourage, choses qui étaient impossibles lorsque j’étais dans la Mission. Tant qu’on y est, on ne se rend pas compte à quel point la Mission nous enferme et nous coupe de notre entourage immédiat.
J’ai perdu un maître et une méthode pseudo spirituels, mais j’ai rencontré plusieurs personnalités spirituelles d’exception. Ma stagnation spirituelle au sein de la Mission a cessé, j’ai repris ma quête spirituelle, rencontré des guides merveilleux et retrouvé mon Dieu intérieur.
Paradoxalement, quitter le Sahaj Marg, rompre avec la Mission et son maître m’ont permis de renouer avec une véritable expérience spirituelle et de retrouver ma liberté de penser. Je suis enfin devenue moi-même.

Elodie