La Shri Ram Chandra Mission n'est pas la seule organisation à proposer des méthodes de méditation. La transmission dont elle est si fière se traduit souvent par un asservissement qui fait perdre tout repère et isole inéluctablement l'individu de son environnement.
La Shri Ram Chandra Mission a été classée comme secte dans un rapport parlementaire français. Avant d'adhérer, informez vous !

439 articles – 3449 commentaires – Dernier ajout le 9/09/2017

“Take criticism seriously, without anger or sadness. Use it for correcting yourself, and welcome it.”
Kamlesh Patel (1/04/2015)

Affichage des articles dont le libellé est soufisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est soufisme. Afficher tous les articles

17 décembre 2012

Une expérience inoubliable ?

ENGLISH TRANSLATION

Modeste contribution à un débat compliqué sur l’intensité éminemment subjective du ressenti procuré par la méditation.

Notre monde occidental est trépidant et stressant, il exige toujours plus de notre part, il nous lessive et nous vide de notre substance. Or chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, aspire au calme et à la sérénité. Paradoxalement, l’hyper matérialisme de nos sociétés nous ramène inexorablement vers la quête de sens et la recherche spirituelle. Dans ce contexte, les techniques de développement personnel voient un boulevard s’ouvrir à leurs pieds.

La méditation a le vent en poupe, elle aide à gérer le stress quotidien, elle donne accès à un relatif mieux-être, à défaut d’un total bien-être. Techniquement, elle consiste à se relaxer et faire le vide intérieur, s’ensuit alors mécaniquement un sentiment de calme et de plénitude que quiconque peut atteindre avec un petit peu de pratique. Le ressenti de cette expérience est généralement très positif.

Un peu plus poussée, la méditation s’accompagne de sentiments très variables tels que celui d’être traversé par une spirale d’énergie, des sentiments d’une joie infinie, d’amour, de paix et de compassion ou de visions mystiques, paranormales ou magiques, d’extase. Puis elle procure le sentiment d'une présence ou d'une vérité universelle. On parle alors parfois d’éveil de la conscience, d’états transcendants ou d’états altérés de la conscience. Ces expériences semblent bel et bien réelles pour les personnes qui les vivent, mais chacun les interprète de manière personnelle, selon sa culture ou son système de croyances.

L’Occident s’est emparé de cette technique ancestrale, comme il le fait pour toute chose, c’est-à-dire goulûment, avidement. Les mouvements spirituels se sont ainsi développés depuis l’Orient vers l’Occident avec un grand succès. Chacun d’entre eux tente d’expliquer en quoi sa méthode est spécifique et meilleure que celle de son voisin, si possible unique au monde. Mais le bouddhisme, l’hindouisme et le soufisme proposent ces techniques depuis toujours ou presque.

Babuji a créé la méthode du Sahaj Marg vers 1945, une technique simplifiée et accélérée issue du Raja Yoga, grâce à un guide qui accompagne le chercheur spirituel dans sa méditation sur le cœur et lui transmet l’énergie divine. Bien qu’ils s’en défendent, les abhyasis de la SRCM colportent l’idée que cette méthode est unique, la meilleure, celle qui procure l’expérience spirituelle la plus intense le plus rapidement. Pour eux, le Sahaj Marg constitue LA voie spirituelle par excellence.

Lalaji, le prédécesseur et maître déclaré de Babuji, disait que c’est le maître (guide spirituel) qui fait tout le travail une fois que le disciple s’est abandonné entre ses mains. Chari, le successeur autoproclamé de Babuji, dit que le précepteur est au service du maître, il est son canal pour toucher des milliers d’abhyasis et leur transmettre l’énergie divine. Mais avec plus de 3 000 précepteurs, parfois nommés par téléphone au bout de quelques jours de pratique, la qualité du canal s’est considérablement appauvrie, parfois tarie. Aujourd’hui, la plupart des adeptes de la SRCM n’éprouvent ou ne ressentent rien de plus que ce procure n’importe quelle autre technique de méditation.

Au Sahaj Marg, la méditation procure donc un sentiment de mieux-être, c’est un fait indéniable, même si son intensité est très variable. Quand le guide spirituel est bon (maître ou précepteur), l’intensité du ressenti est forte et marque durablement les esprits. A la SRCM, on a coutume de dire que c’est dû à la qualité de la transmission, sous entendu grâce aux qualités spirituelles du guide. Mais ne serait ce pas dû plutôt au préjugé favorable de l’abhyasi envers son guide, ceci instaurant une confiance préalable propice à un abandon plus total, et donc d’emblée à un résultat plus intense ? Quand le ressenti est ainsi très intense, on a coutume de dire à la SRCM qu’on s’est approché de la Région centrale, de la fusion avec le Divin, un Saint Graal que l’on fait miroiter à tous. Il est brandi comme l’objectif ultime, indéfini parce qu’indéfinissable, mais à la portée de tous puisque les full précepteurs montrés en exemple l’ont soi-disant atteint.

Plus le ressenti est intense, plus la phase de descente qui le suit l’est aussi, tout comme dans l’usage de stupéfiants. L’adepte de la SRCM passe ainsi d’une phase de plénitude à une phase d’abattement et de dépression sévère en un cycle permanent que la SRCM a coutume d’expliquer par la réouverture de blessures inconscientes que tout être humain porterait en lui.

Quand l’intensité du ressenti est faible ou qu’elle n’est pas à la hauteur des attentes, on a coutume de dire à la SRCM que l’adepte était dans une mauvaise condition : amour pour le maître insuffisant, nettoyage ou travail sur le caractère insuffisants, etc. La coutume de la SRCM culpabilise alors l’adepte parce qu’il n’aurait pas fait assez d’efforts pour être dans la bonne condition.

Pour ma part, j’ai médité à la SRCM seule et avec deux précepteurs principaux. Le premier était imbu de sa personne et m’horripilait, je n’ai jamais rien ressenti d’autre avec lui qu’un sentiment de rejet non maîtrisable. J’ai tout fait pour en changer et découvert un second précepteur que j’avais choisi parce que notre contact était bon, mais il n’était apparemment pas un très bon canal vu que je n’ai jamais été transportée. Mais que n’ai-je pas entendu alors quand je tentais d’expliquer dans mon centre mon faible ressenti, le groupe m’a renvoyée à ma condition, mon manque de travail sur moi-même, j’étais la seule responsable, coupable. Il m’est arrivé épisodiquement de méditer avec d’autres précepteurs lors de rassemblements et, ô miracle, là tout se passait bien, l’expérience était merveilleuse. Depuis mon départ, je continue de méditer seule et parfois aussi avec des guides qui n’ont rien à voir avec la SRCM. J’ai vécu des expériences de toutes intensités, depuis rien jusqu’au merveilleux, seule comme accompagnée.

Le Sahaj Marg offre donc une prestation gratuite du même ordre que les autres techniques de méditation, mais contrairement à nombre d’instituts de développement personnel, la SRCM livre cette technique accompagnée d’un mode d’emploi contraignant et inévitable, d’une grille de décryptage directement issue de son système de croyances. A la SRCM, on ne peut méditer selon le Sahaj Marg sans adopter sa culture et sa philosophie, et celle-ci explique aussi bien l’absence de ressenti que ses intensités les plus fortes ou ses moments de dépression. Elle fournit aussi bien la méthode que les clés d’interprétation des échecs et des succès, ne laissant rien dans l’inconnu pour ne jamais laisser l’adepte seul réfléchir sur son expérience. Pratiquez cette méditation avec un autre système de croyances, un autre cadre de lecture, et vous parviendrez à de toutes autres conclusions que celles que vous impose la SRCM.

Généralement, l’expérience méditative est donc au rendez-vous, même si son intensité peut varier, échec et succès sont expliqués. En revanche, son aspect spirituel est moins évident, il est affaire de croyances. La SRCM a coutume de dire qu’il s’agit de la transmission de l’énergie divine du maître vers l’adepte, parce qu’il faut méditer sur l’amour du maître et son souvenir constant. Une véritable quête spirituelle consiste à partir à la recherche de son Dieu intérieur par l’introspection et la méditation. A la SRCM, il s’agit d’un Dieu extérieur dans le meilleur des cas, du maître ou du précepteur plus vraisemblablement. A chacun sa quête du divin.

Je sais pertinemment que je vais en hérisser plus d’un avec de tels propos. Je n’ai sûrement pas fait tout le tour du sujet, j’en suis bien consciente. Je ne prétends pas détenir LA vérité, ceci constitue MA vérité en cet instant. A chacun la sienne, le débat est plus que jamais ouvert.

Michael a souvent des avis que j’apprécie énormément parce qu’ils m’aident à réfléchir et progresser. Je serais très heureuse d’avoir sa contribution sur ce sujet précis de l’expérience spirituelle. C’est un appel à contribution, merci à 4d-Don de lui relayer ma demande s’il ne lit pas ces lignes.

Elodie

19 avril 2012

Lilian Silburn

Lilian Silburn (1908-1993) aurait été l'élève française de Radha Mohan Lalji (neveu de Lalaji), au même titre que Irina Tweedie, d’après un informateur anonyme. Je vous livre au dessous le résultat rapide de mes recherches web sur cette personnalité qui aurait diffusé cet enseignement soufi dans l'ouest de Paris, sous le nom de "Courant de félicité et d'amour". Mais cette chercheuse du CNRS semble cependant avoir eu bien d'autres maîtres encore...
Alexis

 http://sahajmargetshriramchandramission.blogspot.fr/2012/04/lilian-silburn.html

4 octobre 2010

Un Babuji, deux Babuji et même trois

Ram Chandra de Shahjahanpur est loin d'être le seul Babuji. Vive les confusions.
D'après Alexis, le surnom affectueux de Babuji Maharaj a été attribué à deux autres grands disciples de Lalaji, Shyam Lal Saxena et Shyam Bihari Lalji.
English translation


Elodie

9 décembre 2009

Encore & toujours

Encore & toujours NaqshMuMRa

Dinaysh ne s'arrête plus de marquer sa difference ! En dehors de lui, point de salut. Tous les autres disciples de son grand-père Lalaji nous livrent une bouillie mal réchauffée de son enseignement.

Fragments et commentaires :
However, after his departure beyond the veil, this great group prepared by Laalaaji, schism occurred and split into smaller ones, in the absence of written directives.
(…)
Some of the Spiritual descendants in the ‘Laalaaji’s lineage’ are neither able to sever their connections with the cloister named as ‘Laalaaji Nilayam’ nor they are able to become an epitome of renunciation of the Laalaaji’s idol. This is because the Mission of the current generation is somewhat else. As a result, the self declared Gurus are standing at a bipartite-road. On the one hand, they have a great empire they have created through their ‘sales and marketing skills’ in the name of spirituality and on the other hand they have magnetism of Laalaaji’s love and its magnitude.
(…)
Resorting into the same context let me add one instance of Mahatma Dr. Chaturbhuj Sahay, the founder Saint of ‘Raamaashram Satsang Mathura’, one of the trusted disciples of Param Pujya Laalaaji Saahib, who has written (as narrated by his worthy son, Shri Hemendra Kumar) that it so happened that once, Doctor Saahib was sitting in the main room (used exclusively for the Satsang) in the house of Laalaaji Maharaaj in Fatehgarh (UP). Meanwhile a man to whom Doctor Saahib had not seen earlier, entered in and asked him for the pending claim of two installments, which were lying unpaid in his accounts, from the loan amount Laalaaji had taken for the house-building purpose. Doctor Saahib was not aware about this and as a result, both of them were looking at the faces of each other. Soon after Laalaaji Saahib entered in and addressed the person who was a money lender, from whom he had taken a loan of Rs. 500/- (five hundred) for the construction of his house. He regretted for the said two unpaid installments of the loan amount. In fact, Doctor Saahib was lost in the contemplation of the countenance of his Satguru and, as a result, he had developed the incarnate form of his Spiritual Master. This had made the whole scene upside-down for the moneylender and for Doctor Chaturbhuj Sahay, as well.
My true Supreme Guide and Preceptor in human form, Dr. Shyaam Laal Ji (another trusted disciple of Pujya Laalaaji Saahib) often used to say that the Saints are the embodiment of Truth. “The wisdom of enlightenment is inherent in all of us. It is only due to the delusions under which our minds work; we fail to realize it in our lives. It is the Saints alone who wipe- off all such illusions and delusions which had ensnared with and thus they rejoin the missing link with the creator one”. He always used to say that this house (renamed as Laalaaji Nilayam) is not merely a house of bricks and cement but a cloister of truth, itself. He repeatedly used to say- “this is the real abode of the supreme being, where the emanation of the Supreme Spiritual Current is alive and constantly present, even for quite new entrant”.
(…)
The eponym of ‘Sufism’ in Fatehgarh, a very small city on the south Bank of River ‘Ganga’, in Uttar Pradesh, in central India, H.H. Mahatma Ramchandra Ji (Laalaaji) Maharaaj, in my opinion was in fact not a Sufi Saint in its traditional sense, but had ‘Sufi-Nisbat’. Adding his name into the Sufi lineage of Naqushbandia Order, renamed as “NaqshMuMRa”, embraces the wisdom of the Saints of all religions and claims that its doctrines derive from the direct experience of the Masters who have attained the highest realms of Spiritual existence. There were some fusions between Islamic Sufism and the Yogic- Hinduism, called a “new kind of Sufism”- such as in Kabir, Mehar Baabaa, and Laalaaji etc. There is little available which revels, what went on between Sufis and Yogis, in the early centuries. A great scholar S.A.A. Rizvi, in his work titled- ‘A history of Sufism in India’, has thrown some light on the actual and possible contact between Sufis and Yogis at the practical Spiritual level.
(…)

Parampujya Laalaaji’s vasihatnama
“May God keep our intentions conscientious and may the results be in accordance with the canons set by our chiefs and religious preceptors. Amen! Amen! Amen!”
“Life is not permanent. We know not when the breath would stop. Hence, I am writing certain things by way of a will, with a hope that after me, my dear children, if God grant them courage and by the grace of God, will act according to my wish given herein. All depend on Him.”
“SD/- Fakir Ramchandra
Fatehgarh; dated October 23, 1930”
For Dear Jag Mohan Narain;
1. “Right since the beginning, stages after stages of the mystic journey, you have to reach up to the level of perfection. This should accomplish only through your spiritual-master”.
(Marginalia) If by any mischance, you do not get the opportunity to do so, and you have to journey to the other world, then Brother Brijmohan Laal (may God bless him) is the first person to perform this work. You should not behave in indifferent manner with him in any case. Co-operate him whole-heartedly to complete this work. I am sure that he would not leave any stone unturned to do your work.
2. “As far as I know, my spiritual-master Hazrat Quiblaa has given an indication to me that my son Jag Mohan Narain is a clean chit, right from his birth and has attained subtlest of subtle condition of the heart-region (Qulb). However, in my opinion, the journey to such point is, currently, incomplete. He should attain the same.”
“There is difference between ‘genetic-lineage’ and the ‘lineage of adhesion’. In the ‘genetic-lineage’, there is not much need for education and labor. On the contrary, in the ‘lineage of adhesion’ there needs training and does achieve after many years of practice. There is, always, the danger of falling down too, in this case. By God’s grace, the inner progress (of my son) is under direct care of my Hazrat Quiblaa (my spiritual-master). May God keep the result of His Divine Blessings, intact.”
“My son should be grateful for the Divine Blessings showered upon him and he should always be humble, because the giver of the blessings is Omnipotent, and as he has given the blessings, so also He can take it bake, at His Will.”
3. “This humble self, so far it was intelligible to me, widely studied the philosophy and faith of different religions, but has found, from the ways and means of my Masters, that if we stick to the tenets taught by Him, it can well be hoped to remain life-like up till last.”
“I confess, I have not been following these canons up till now, to the words. However, I have accepted them from the core of my heart. I am sad that not even a single associate of mine could dare to accept them. Perhaps it was all along my mistake that I never placed them face to face. Nevertheless, I have been discussing such subjects from time to time. I do not know how many of them were able to listen and could grasp the same.”
“It is evident that the offspring are becoming weaker after every generation, when compared to their ancestors. Similarly, there may also be a fall in matters of spirituality and etiquette. However, this is not the fundamental rule once-for-all. God’s grace confined to no limit. At times, a strong lad, similar to the generic structure alike of five hundred years ago, may take birth from a weak parent.”
Que dit-il ?
Grosso modo, l'absence de directives laissées par Lalaji a favorisé les schismes dogmatiques. A l'instar du Docteur Chaturbhuj, nombre de ses disciples ont succombé à l'idolatrie et leurs enseignements spirituels en sont trop empreints pour être fidèles. Sans compter les fourvoiements financiers (sales and marketing skills in the name of spirituality) ! Une pique pour Chari ? Il ne le precise pas, mais…
Quant au testament de Lalaji, il revient sur la différence entre lignée génétique et lignée par adhésion. Lalaji insiste sur le fait qu'il est forcément plus difficile pour l'un de ses disciples d'atteindre un niveau spirituel donné que pour son propre fils. L'avantage génétique est évident, il ne peut être réduit que par l'éducation et le travail. Dont acte, on est d'accord ou pas, peu importe, c'est son point de vue.
Cela signifie tout de même qu'il a préféré son fils à tous ses disciples pour lui succéder dans son œuvre spirituelle. Qu'on imagine mal Babuji devenir son successeur quand il ne l'a rencontré que trois fois en tout et pour tout.
Passons ! Cette règle devrait ensuite aussi s'appliquer au successeur de Babuji. Ses fils étaient mieux placés que ses disciples. Tiens donc, c'est exactement ce qu'ont dit Umeshchandra Saxena et Navneet face à Chari…
Amusant ! Dommage que Dinaysh ne parle jamais des enfants de Babuji…


Alexis

7 décembre 2009

Encore NaqshMuMRa !

Dinesh Kumar Saxena, petit-fils de Lalaji, continue de cultiver sa différence avec la Shri Ram Chandra Mission.
Il vient de créer un nouveau site internet intitulé "The NaqshMuMRa School of Spirituality"

Il y évoque de nombreuses choses :

- Naqsbandia lineage of Fatehgarh
- Nisbat
- Laalaaji Nilayam and its eponym
- importance of hath yoga in NaqshMuMRa esoterism
- Real goal of human life
- the Cleaning
- the Prayer and its practice
- the Meditation
- the Bay't
- Aromatic saints of NaqshMuMRa lineage
- Parampujya Laalaaji's vasihatnama
- Nectar of Proximity



Elodie

12 novembre 2009

La création de la Shri Ram Chandra Mission

Lalaji aurait eu une centaine de disciples selon Rajagopalachari, 212 exactement selon son petit-fils, Dinaysh Kumar Saxena, principalement dans l'état d'Uttar Pradesh et ses alentours du nord de l'Inde. Ce dernier précise que neuf d'entre eux étaient ses précepteurs, dont son fils Jagmohan Narain et son neveu Brij Mohan Lal. Huit organisations en sont nées.

Babuji repart à zéro. Dans son journal, il relate ses intercommunications avec Lalaji qui lui dit de démarrer l’organisation le 30 mai 1944, puis lui donne ses instructions la concernant le 3 juin suivant. Mais c’est seulement le 10 juin 1945 que Babuji et vingt deux de ses disciples se réunissent en meeting et décident de créer la Shri Ram Chandra Mission. Un comité de travail de neuf personnes est désigné le 20 juin. Les statuts de l’association sont enregistrés à Lucknow le 21 juillet suivant. Son objectif est la promotion du système du Sahaj Marg fondé par son maître Lalaji, y est-il écrit.

L’organisation est domiciliée à Shahjahanpur et présidée par Babuji ou son représentant spirituel en ligne directe de succession. Toute personne désireuse d’y participer peut être membre, sans obligation de ne payer aucune souscription, mais sous réserve de l’approbation du président. Celui-ci nomme un comité de travail de neuf personnes pour le seconder. Madan Mohan Lal, senior précepteur de Lalaji à Shahjahanpur (non listé par Dinaysh), devient le numéro deux de l’organisation, en tant que secrétaire. Prakash Chandra Saxena, le fils aîné de Babuji, est aussi membre du comité de travail.

A cette même période, le journal de Babuji relate une série d’intercommunications entre Swami Vivekananda et Babuji. Le 20 mai 1945, Vivekananda lui désigne le nom de l’organisation à créer et lui dit de convoquer un meeting de ses disciples. Plusieurs intercommunications successives insistent sur le fait qu’il est entrain de créer une nouvelle religion, sous l’autorité de Vivekananda. Ses instructions portant sur l’emblème de la Mission viendront le 26 août suivant.

En réalité, Lalaji n’est pas le fondateur du Sahaj Marg, contrairement à ce qu’écrivent les fondateurs de la Shri Ram Chandra Mission, sauf dans les rêves de Babuji comme le dit si bien Dinaysh. Et pourquoi Babuji ne parle-t-il plus ensuite de Vivekananda, si celui-ci a joué un rôle aussi important qu’il le dit dans son journal lors de la création de la Mission ?

Quoi qu’il en soit, Babuji a donc au moins vingt deux disciples en 1945. Vingt ans plus tard, à l’arrivée de Rajagopalachari, le nombre de ses disciples serait seulement de 42 ou 43, si l’on en croit ce dernier. Toujours d’après celui-ci, il passe soudain à 600 en 1972, et Ajay Kumar Bhatter révèle qu'il y en aurait eu environ 3 000 à la mort de Babuji en 1983. La manipulation des chiffres a déjà commencé, Rajagopalachari ayant tout intérêt à minimiser le nombre d'adeptes avant son arrivée en 1964 pour le magnifier ensuite et s'attribuer ainsi les bénéfices de la croissance.

Alexis

26 octobre 2009

La création de la Shri Ram Chandra Mission

Lalaji aurait eu une centaine de disciples selon Rajagopalachari, 212 exactement selon son petit-fils, Dinaysh Kumar Saxena, principalement dans l'état d'Uttar Pradesh et ses alentours du nord de l'Inde. Ce dernier précise que neuf d'entre eux étaient ses précepteurs, dont son fils Jagmohan Narain et son neveu Brij Mohan Lal. Huit organisations en sont nées.

Babuji repart à zéro. Dans son journal, il relate ses intercommunications avec Lalaji qui lui dit de démarrer l’organisation le 30 mai 1944, puis lui donne ses instructions la concernant le 3 juin suivant. Mais c’est seulement le 10 juin 1945 que Babuji et vingt deux de ses disciples se réunissent en meeting et décident de créer la Shri Ram Chandra Mission. Un comité de travail de neuf personnes est désigné le 20 juin. Les statuts de l’association sont enregistrés à Lucknow le 21 juillet suivant. Son objectif est la promotion du système du Sahaj Marg fondé par son maître Lalaji, y est-il écrit.

L’organisation est domiciliée à Shahjahanpur et présidée par Babuji ou son représentant spirituel en ligne directe de succession. Toute personne désireuse d’y participer peut être membre, sans obligation de ne payer aucune souscription, mais sous réserve de l’approbation du président. Celui-ci nomme un comité de travail de neuf personnes pour le seconder. Madan Mohan Lal, senior précepteur de Lalaji à Shahjahanpur (non listé par Dinaysh), devient le numéro deux de l’organisation, en tant que secrétaire. Prakash Chandra Saxena, le fils aîné de Babuji, est aussi membre du comité de travail.

A cette même période, le journal de Babuji relate une série d’intercommunications entre Swami Vivekananda et Babuji. Le 20 mai 1945, Vivekananda lui désigne le nom de l’organisation à créer et lui dit de convoquer un meeting de ses disciples. Plusieurs intercommunications successives insistent sur le fait qu’il est entrain de créer une nouvelle religion, sous l’autorité de Vivekananda. Ses instructions portant sur l’emblème de la Mission viendront le 26 août suivant.

Lalaji n’est pas le fondateur du Sahaj Marg, malgré ce qu’écrivent les fondateurs de la Shri Ram Chandra Mission, sauf dans les rêves de Babuji comme le dit si bien Dinaysh. Et pourquoi Babuji ne parle-t-il plus ensuite de Vivekananda, si celui-ci a joué un rôle aussi important lors de la création de la Mission ?

Quoi qu’il en soit, Babuji a donc au moins vingt deux disciples en 1945. Vingt ans plus tard, à l’arrivée de Rajagopalachari, le nombre de ses disciples serait seulement de 42 ou 43, si l’on en croit ce dernier. Toujours d’après lui, il passe soudain à 600 en 1972, et Ajay Kumar Bhatter révèle qu'il y en aurait eu environ 3 000 à la mort de Babuji en 1983. La manipulation des chiffres a déjà commencé, Rajagopalachari ayant tout intérêt à minimiser le nombre d'adeptes avant son arrivée en 1964 pour le magnifier ensuite et s'attribuer ainsi les bénéfices de la croissance.

Alexis

1 octobre 2009

L'épitome du Sahaj Marg

Shashwat avait interviewé le petit fils de Lalaji au début de l'année et supposé qu'il avait peur de représailles. Celui-ci publie pourtant une lettre de Babuji datée de 1963 dans laquelle il dit que le soufisme est complètement dépassé par le Sahaj Marg. Le 24 septembre, dans son commentaire intitulé Lalaji et sa famille, Alexis s'interrogeait sur le fait de savoir s'il était manipulé par Chariji. Le 29, comme en réponse, Dinesh s'exprime très longuement sur le Sahaj Marg. La critique est dure et les frontières sont clairement établies avec Lalaji et son école spirituelle.
http://laalaajinilayam.googlepages.com/epitomeofsahajmarg
Voici un résumé en français réalisé par Alexis :

Dinaysh Kumar Saxena, petit-fils de Lalaji et 44ème maître dans l'ordre de la lignée soufie Naqshbandiya Mazhariya Ramchandriya (NaqshMuMRa) précise les liens entre le Sahaj Marg de Babuji et son grand-père Lalaji, le 29 septembre 2009 dans un texte intitulé "Epitome of Sahajmarg".
Que dit-il en substance ?
Il rappelle que l'"Ecole de spiritualité de Ramchandra" (Lalaji) qui a pris le nom de NaqshMuMRa par la suite est le fruit de l'enseignement de Hazrat Maulana Fazl Ahemad Khan Saahib, maître soufi naqshbandi qui enseignait à tous indépendamment de toute caste ou religion, et de son élève hindou Lalaji. Ce dernier est donc un maître spirituel de la confrérie soufie de la Naqhsbandiya, le premier maître hindou admis sans conversion formelle à l'Islam.
Babuji a créé le Sahaj Marg et déclaré que Lalaji était son aadiguru (maître originel). Mais jusque dans son dernier testament enregistré le 23 octobre 1930, Lalaji n'a jamais employé le terme "Sahaj Marg". Le Sahaj Marg constitue donc un schisme de l'école NaqshMuMRa de Lalaji comme il y en a tant d'autres. En fait, tous les disciples de Lalaji ont respecté la philosophie et les principes de son enseignement, sauf la SRCM de Babuji où l'accent est mis sur le guru vivant, ce qui a dégénéré en un culte de la personnalité. Parmi les dévots de Lalaji, il y avait 2 catégories : celle de l'ésotérisme qui recoupe en grande partie la connaissance cachée et fait d'eux des gurus, et celle du mysticisme qui vise plutôt à attirer l'attention du croyant et fait des d'eux des enseignants. Babuji était de cette deuxième catégorie, les mystiques.
Dans son journal, Babuji raconte comment il a rêvé de Lalaji dans son sommeil juste après sa mort, ce que l'éditeur du livre a cru bon d'interpréter comme une complète immersion de Babuji dans son guru. Mais le Sahaj Marg est tout à fait différent des enseignements de Lalaji. Et de citer Chari qui déclare que l'objet de la méditation est la lumière divine dans le cœur et rien d'autre. Les choses sont plus complexes que cela dans le soufisme. Et pourquoi Chari déclare que son maître Babuji a toujours maintenu que Lalaji n'a pas eu de guru ? La cause profonde de toutes ces manipulations, c'est leur étroitesse d'esprit religieux.


Elodie

25 septembre 2009

Lalaji, sa famille & leurs disciples

Ram Chandra Lalaji de Fatehgarh (4/02/1873-(14/08/1931) a rencontré son maître Hujur en 1891 et passé 16 années en sa compagnie. Hujur lui a donné les pleins pouvoirs le 11 octobre 1896 mais Lalaji n'a débuté son enseignement qu'en 1911, nous relate son petit-fils. Ses ouvrages sont compilés en deux volumes dans "The complete works of Ram Chandra Lalaji Maharaj". Le second volume, édité en juillet 2001 et tiré à 7000 exemplaires, concerne ses expériences soufies et santmat. Passionnant mais quasi introuvable, le sujet serait-il tabou à la SRCM ?

La liste des mouvements issus de son enseignement est assez longue. Son petit-fils en liste cinq : NaqshMuMra, Ramashram Satsang, Akhil Bhartiya Santmat Satsang, le Golden Sufi Center et bien évidemment le Sahaj Marg. A cette liste, on pourra aussi ajouter le mouvement Saral Hari Marg du Docteur Harnarayan Saxena (1908-2003) ou le Docteur Chandra Gupta, qui revendiquent aussi l'héritage de Lalaji. Leur lien avec le Sahaj Marg est indirect, uniquement parce que Babuji a dit que c'est Lalaji qui lui a donné l'ordre de créer ce mouvement.

Lalaji a eu cent à deux cent disciples. Parmi ceux qui ont atteint la région centrale ou s'en sont approchés au plus près du point de vue spirituel, certains ont diffusé son enseignement au sein du courant des Ramashram Satsang, essentiellement dans le nord de l'Inde, à Sikandrabad, Gazhiabad, Shyam Nagar, Jaipur ou bien encore à Mathura. Issu de Lalaji, leur courant prend ses racines dans l'ordre soufi de la Naqshbandiya, mais il a réintégré le courant Santmat (ou bhaktimat).

Ainsi, le disciple de Lalaji, Ranaji Saheb, opérait depuis Shyam Nagar et Thakur Ram Singhji (1898-1971), qui a aussi beaucoup fréquenté l'un des neveux de Lalaji (Radha Mohan), depuis Jaipur. Le Docteur Chaturbhuj (3/11/1883-24/09/1957), le plus connu d'entre eux, a été chargé par Lalaji de contribuer à diffuser son enseignement dès 1919, d'abord depuis Etah en 1923 puis de Mathura à partir de 1951. Le Docteur Krishna Lalji (15/10/1894-18/05/1970), depuis Sikandrabad quant à lui aurait été désigné par Lalaji comme son successeur dès 1921. On notera en passant que Babuji a fréquenté les Ramashram Satsang de Mathura et de Sikandrabad entre 1931 et 1944, où il s'est probablement fait des concurrents et des ennemis.

Aujourd'hui, le Ramashram Satsang de Jaipur est dirigé par le fils de Thakur Ram Singhji, Narayan Singh, qui a fait le choix d'utiliser la méthode du grand yogi Aurobindo. Le Ramashram Satsang de Mathura est dirigé par le fils du Docteur Chaturbhuj, Hemendra Kumar. Il est de puis longtemps présent sur le web (http://www.ramashramsatsang.org/), comme l'est le Ramashram Satsang de Sikandrabad depuis seulement février 2008 (http://www.spiritual-meditation.org/).

Le père de Lalaji, Chaudhary Harbaksh Rai, a eu un deuxième fils, tout aussi célèbre. Raghubal Dayal Chachaji (7/10/1875-7/06/1947) a lui aussi suivi l'enseignement du maître soufi Hujur. Sa famille est implantée à Kanpur (Uttar Pradesh) et il a eu trois fils : Brij Mohanlal Dadaji (1898-1955), Radha Mohanlal Guruji ( ? - 1966) et Jyotendra Mohanlal. Brij Mohan était le favori d'Hujur, qui le voyait succéder à Lalaji à la tête de la confrérie soufie de la Mazhariya, même si Lalaji lui a finalement préféré son propre fils.

Un disciple de Brij Mohan, Yashpal (5/12/1918-3/04/2000), a créé le mouvement Akhil Bhartiya Santmat Satsang en 1969 à Anangpur (ABSS, sur www.abssatsang.org ). De son côté, Radha Mohan est à l'origine du Golden Sufi Center californien d'Irina Tweedie et Llewellyn Vaughan-Lee (http://www.goldensufi.org/). Radha Mohan figure à la 35ème place dans la lignée de cet ordre soufi. Avec sa femme Sushila Devi, ils ont eu trois fils : Virendra, Satendra et "Baboo" Narendra Nath Saxena. Elle aurait nommé son 2��me fils Satendra pour succéder à son père.

Quant à Lalaji, il a eu deux fils et huit filles. Son fils aîné, Harish Chandra, est décédé à deux ou trois mois. Seul le second, Jagmohan Narain (2/11/01-28/08/44) nous est connu, Lalaji l'ayant préféré à son neveu Brij Mohan pour lui succéder à la tête du nouvel ordre de la Mazhariya Ramchandriya (NaqshMuMRa). Trop jeune pour lui succéder immédiatement, c'est son oncle Chachaji qui aurait pris les rennes de NaqshMuMRa avant de les lui rendre. Jagmohan a lui-même eu deux fils, Akilesh (28/06/41-15/05/74) et Dinesh ou Dinaysh Kumar Saxena (né le 28/10/44), qui se sont à leur tour succédés dans l'ordre de la NaqshMuMRa. Akilesh Kumar n'avait pas trois ans au décès de son père et il est décédé avant 33 ans, mais cela ne l'a pas empêché de créer un périodique intitulé "adhyaatma dhaara".

Dinaysh Kumar Saxena, retraité des chemins de fer depuis 2002 et âgé de bientôt 65 ans, est donc le maître actuel de NaqshMuMRa, toujours domicilié à Fatehgarh. Avec son fils, Himanshu Vikram, il a créé "NaqshMuMRa Nexus", un website sur lequel il cite les mouvements qui, selon lui, sont liés à l'enseignement de son grand-père (http://www.laalaajinilayam.googlepages.com/). Figure dans cette liste le Sahaj Marg, de la même manière que Dinaysh figure dans la liste des précepteurs du Sahaj Marg. Et un blog créé par Himanshu Vikram nous montre des photos de Parthasarathi Rajagopalachari et Dinaysh réunis ensemble en 2006 (http://www.laalaajinilayam.blogspot.com/).

Dans un dernier website créé le 26 février 2009 (http://www.adhyaatmadhaaraa.org/), Dinaysh nous apprend qu'il a créé une organisation charitable, la Laalaaji Nilayam Charitable Trust (LNCT). Son objectif est de collecter des fonds pour réhabiliter les "lieux saints" qui ont marqué la vie de Lalaji et y organiser des pèlerinages touristiques. Il est ainsi prévu de rénover la maison de Lalaji (laalaaji nilayam) et d'augmenter ses capacités d'accueil, d'ériger une statue grandeur nature de Lalaji et d'acquérir quantité d'autres lieux de recueillement.

Autant les mouvements précédents ne semblent avoir aucun lien direct avec le Sahaj Marg, autant la collusion entre le petit-fils de Lalaji et Rajagopalachari est grande. Et Dinaysh précise bien qu'il s'agit de la Shri Ram Chandra Mission de Manapakkam (Chennai) et non plus celle de Shahjahanpur. Le lien est donc bien établi entre Dinaysh et Rajagopalachari, et en aucun cas avec les descendants de Babuji, Umesh puis Navneet Kumar Saxena, qu'il ignore.

Pourtant en 2009, Dinaysh publie une lettre de Babuji datée du 14 février 1963 où ce dernier exprime clairement son sentiment que le soufisme indien est totalement obsolète et remplacé par le Sahaj Marg. Une manière de mettre en évidence la fracture imposée par Babuji entre les mouvements issus de Lalaji et le Sahaj Marg. Alors quel est donc le lien qui unit Rajagopalachari et Dinaysh ? Dans quel but ce dernier a-t-il sciemment choisit de publier cette lettre ?

Et qui sera demain à la tête de NaqshMuMRa et de la LNCT ? Apparemment, les descendants du frère de Lalaji en sont exclus. Alors, selon le principe des liens du sang instauré par Lalaji, s'agira-t-il des fils d'Akilesh, Vinay (né le 17/07/65) ou Samir Kumar (né le 30/07/70) ? Ou bien est-ce du ressort du fils de Dinaysh, Himanshu Vikram (né le 30/06/80), ou de l'une de ses deux s��urs, encore que les femmes en soient a priori exclues ?

D'après Shashwat Pandey, qui l'a interviewé en 2009, Dinaysh aurait peur. Son fils, Himanshu Vikram, travaille à Chennai pour la HTC Global Services, dirigée par l'un des proches de Rajagopalachari. La Shri Ram Chandra Mission a probablement investit des fonds dans la LNCT pour avoir des parts dans la maison de Lalaji et l'ashram de Fatehgarh. Dinaysh est-il devenu une marionnette dans les mains de Rajagopalachari ? Il affirmait pourtant son indépendance en 2008 devant de vieux disciples de Babuji…

Finalement, c'est peut-être Rajagopalachari qui compte s'emparer de l'héritage officiel de Lalaji pour que son Sahaj Marg prenne la tête de NaqshMuMRa.

Alexis

29 juillet 2009

Les courants du Sahaj Marg

J’ai été interrogé voici quelques temps par un internaute belge sur la manière de contacter un groupe non sectaire enseignant le Sahaj Marg : « Je suis à la recherche d'un groupe français ou belge non sectaire enseignant le Sahaj Marg et totalement indépendant de la Shri Ram Chandra Mission. »

Je ne répondrais pas ici en donnant des contacts, mais en essayant de faire le point sur les divers courants qui se réclament du Sahaj Marg, en laissant à chacun le soin de déterminer s’il s’agit ou non de groupes sectaires. D’ailleurs, le Sahaj Marg ne porte-t-il pas en lui-même les germes du sectarisme ? La vigilance doit être permanente…

Le courant le plus répandu est la Shri Ram Chandra Mission de Chari, c’est celui qui fait l’objet des plus importantes questions en matière de sectarisme. Pour ma part, je dirais en un mot que son gourou Chari cultive une dépendance malsaine de ses adeptes dans un but qui semble n’avoir d’autres objectifs que la recherche du pouvoir et de l’argent.

Son opposition la plus marquée est dirigée actuellement par le petit-fils de Babuji, à la tête de la SRCM de Shahjahanpur, en conflit juridique avec Chari pour la détermination du véritable patron de la SRCM et du Sahaj Marg depuis la mort de Babuji. D’après de nombreux témoins, les enfants de Babuji ne se sont intéressés à sa doctrine que dans les dernières années qui ont précédé son décés, ce qui laisse dubitatif sur leur véritable intérêt. L’opportunisme financier pourrait y avoir une place de choix.

Un autre courant plus confidentiel mais très structuré est celui de KC Narayana, fils du Docteur KC Varadachari (fidèle parmi les fidèles de Babuji), qui a pris ses distances d’avec la SRCM de Chari depuis 1991. L’ISRC enseigne le Sahaj Marg, sous la double influence de Babuji et de Varadachari, un peu partout à travers le monde.

Un dernier courant plus informel gravite autour de la personnalité de Kasturi Chaturvedi, déclarée Sainte par Babuji lui-même, à Lucknow. Sa position vis-à-vis de Chari et des descendants de Babuji fluctue au cours du temps, mais elle se réclame dans la plus pure tradition du Sahaj Marg de Babuji.

Ces deux derniers courants paraissent moins importants, moins conflictuels que les précédents et donc, probablement, plus fidèles aux enseignements de Babuji. Ce sont aussi les plus difficiles à contacter puisque moins bien représentés, mais ils sont présents sur le web pour ceux qui cherchent bien. Leur éventuelle croissance dans un avenir plus ou moins éloigné les amènera aux mêmes risques de dérapages que les précédents, il ne faut pas se leurrer.

Enfin, il faut citer les multiples groupuscules répandus un peu partout, issus de l’enseignement de Babuji, qui n’ont suivi aucune personnalité particulière du Sahaj Marg, qui poursuivent à leur manière l’enseignement qu’ils ont reçu et qui deci delà vont à la rencontre de vieux précepteurs remarquables. Peut-être sont-ils finalement les moins aliénés de tous…

Reste la question, à mes yeux essentielle : a-t-on vraiment besoin du Sahaj Marg pour méditer ?


Alexis

27 avril 2009

Laalaaji Nilayam Charitable Trust

Dans un website créé le 26 février 2009, le petit-fils de Lalaji, Dinesh Kumar Saxena nous apprend qu'il a créé une organisation charitable, la Laalaaji Nilayam Charitable Trust ( LNCT, sur http://www.adhyaatmadhaaraa.org/ ). Son objectif est de collecter des fonds pour réhabiliter les "lieux saints" qui ont marqué la vie de Lalaji et d'y organiser des pèlerinages touristiques. Il est ainsi prévu de rénover la maison de Lalaji (laalaaji nilayam) et d'augmenter ses capacités d'accueil, d'ériger une statue grandeur nature de Lalaji et d'acquérir quantité d'autres lieux de recueillement.

Le descendant mâle le plus âgé de cette sainte famille représente Lalaji, il est à la tête de NaqshMuMRa (Naqshbandiya Mujaddidiya Mazhariya Ramchandriya). C'est donc aujourd'hui le rôle de Dinesh Kumar, retraité des chemins de fer depuis 2002 et âgé de bientôt 65 ans, depuis le décès de son frère aîné en 1974. Auparavant, cette fonction était assurée par Akilesh Kumar (28/06/41-15/05/74) qui n'avait pas 3 ans au décès de son père et qui est décédé avant 33 ans, mais qui a tout de même eu le temps de créer un périodique intitulé "adhyaatma dhaara". Leur père, Jagmohan Narayan ou Narain (2/11/01-28/08/44), les a précédés de 1931 à 44.
En réalité, ce doit être un peu plus complexe que ça : lorsque l'on regarde leur "golden chain" soufie, on voit apparaître d'autres personnages intermédiaires, mais Dinesh n'en dit pas un mot…

Clairement, Dinesh annonce que Lalaji fut non seulement l'"aadiguru" du Sahaj Marg, mais aussi et surtout le seul et unique grand maître spirituel non islamisé de la lignée soufie Naqshbandi, suite à l'enseignement du grand saint soufi Hazarat Maulana Fazal Ahmad Khan Sahib Raipuri qu'il suivit à partir de 1911 pendant 16 pleines années. En revanche, Dinesh ne dit pas un mot de l'enseignement du Sant Mat qu'il aurait suivi ensuite…

D'après Dinesh, son grand père "Laalaaji is eternally waiting for those who have yet to come". Celui-ci aurait dit en effet : “the task which could not be achieved during my life time; it would be the prime duty and the best charity of my forthcoming generations, to complete it”.
C'est donc ce que font NaqshMuMRa et la LNCT au travers de Dinesh aujourd'hui, mais pas seulement eux puisque Dinesh cite aussi la SRCM, le Sahaj Marg et Chari, mais sans ajouter un mot pour les descendants de Babuji ni pour Kasturi ou Narayana… Ce serait aussi le cas des Ramashram satsang conduits par les successeurs de quelques grands disciples de Lalaji, de l'Akhil Bhartiya Santmat Satsang (ABSS) qui suit l'enseignement de Brij Mohan Lal (neveu de Lalaji) ou bien encore du Golden Sufi Center initié par Radha Mohan Lal (autre neveu de Lalaji). Un éclectisme intéressant… surtout après les durs propos tenus par Babuji en 1963 envers l'enseignement soufi en Inde.

Qui sera demain à la tête de NaqshMuMRa et de la LNCT ? Apparemment, les descendants de Raghubal Dayal, frère de Lalaji, en sont aujourd'hui exclus. Les femmes aussi ! Alors s'agira-t-il des fils d'Akilesh, Vinay Kumar né en 1965 ou Samir Kumar en 70 ? Ou bien est-ce du ressort du fils de Dinesh, Himanshu Vikram né en 80 ?

Alexis

21 février 2009

Lalaji avait le Sant Mat

Pandit Ji affirme sur le blog qu’il a consacré à Kasturi Chaturvedi, dont il est un proche collaborateur :
"(...) Sri Ram chandra's mission is babuji's mission and started by babuji not by lalaji, lalaji had sant mat which is still there in fatehgarh (...)."
Commentaire posté le 18 février 2009 sur http://kasturibhenji.blogspot.com/

Depuis la publication du message de 1995 de Soeur Kasturi, nous savions qu’elle avait pris ses distances avec le Chariji créé par ses abhyasis, mais non avec celui qui avait été préparé par Babuji. La nuance est subtile.

Cette fois, Pandit Ji nous montre que Kasturi ne partage pas non plus la même interprétation de l’histoire du Sahaj Marg que Chariji. D’après elle, il y a une coupure claire entre le Sahaj Marg de Babuji et les enseignements de Lalaji et de ses successeurs, orientés vers le Sant Mat.

C’est peut-être oublier un peu vite le soufisme et NaqshMumRa, dirigés par le petit-fils de Lalaji, c’est aussi omettre de dire que ce même petit-fils est précepteur de Chariji. Mais Sœur Kasturi est aussi recensée sur la liste des précepteurs du Sahaj Marg de Chariji. Quelle crédibilité faut-il alors donner à ces listes ?

La lignée spirituelle si souvent évoquée de Lalaji à Chariji est ici totalement dénoncée. Babuji s’est sans doute inspiré de Lalaji, mais si l’on en croit Pandit Ji, cela s’arrête là. Que penser alors de cette nomination de Babuji par un Lalaji décédé depuis plusieurs années ? Que penser des récents messages de Lalaji qui paraissent dans Whispers ?

Chariji et Sœur Kasturi n’ont vraiment pas la même interprétation de l’histoire.

Elodie

7 juin 2006

Les véritables origines du Sahaj Marg

La Shri Ram Chandra Mission nous enseigne que Chariji a succédé à Babuji qui lui-même avait succédé naturellement à Lalaji selon une lignée presque filiale.

Une origine soufiste volontairement oubliée
Maulana Fazl Ahmad Khan (Hujur Maharaj), né à Raipur dans l'Uttar Pradesh en 1857, était un Maître musulman de l'ordre Soufi de la Naqshbandiyya. Son disciple et successeur, Mahatma Ramchandra Ji (1873-1931), est devenu le premier Maître Soufi non musulman en 1896.
Ses nombreux disciples ont fondé un mouvement issu de son enseignement, le Ramashram Satsang, dans le nord de l'Inde. Parmi les plus importants, on peut citer le Docteur Chaturbhuj Sahai Ji (1883-1957) qui a créé une branche de ce mouvement dés 1930 à Ethath puis à Mathurah dans l'Uttar Pradesh, actuellement dirigée par son fils Hemendra Kumar Ji ; ou bien encore Thakur Saheb Shri Ram Singh Ji (1898-1971) qui a créé une autre branche à Jaipur dans le Rajasthan, actuellement dirigée par son fils Shri Narayan Singh.

Entre 1922 et 1931, Babuji (1899-1983) a rencontré à de rares occasions Mahatma Ramchandra Ji qu'il surnomme affectueusement Lalaji. Celui-ci aurait dit au Docteur Chaturbhuj Sahai Ji en 1930, soit peu de temps avant sa mort : "La part du travail que je n'ai pu finir, c'est à toi de l'accomplir maintenant", d'après le Ramashram Satsang de Mhaturah.
Mais d'après Chariji, le défunt Lalaji aurait établi une inter-connexion avec Babuji en 1944 ou 45 pour le désigner comme son successeur. Quoi qu'il en soit, Babuji fonde la Shri Ram Chandra Mission, association enregistrée à Lucknow, capitale de l'état d'Uttar Pradesh, en 1945. Plus aucune référence directe au Soufisme n'est faite…

Babuji et les prétendants à sa succession

Les années passent, Babuji a 2 filles et 4 fils, il acquière une certaine renommée et la SRCM se développe. Le célèbre docteur en philosophie K.C. Varadachari (1902-1971) devient son principal ami et fidèle disciple. Il crée le Sahaj Marg Research Institute en 1967, mais meurt 4 ans plus tard. Son fils, K.C. Narayana, est aussi un fidèle parmi les fidèles de Babuji.
En parallèle, Chariji a rencontré Babuji en 1964, il est nommé secrétaire général de la Mission en 70 et entraîne Babuji en Occident en 72. Alors qu'il est gravement malade, Babuji désigne Chariji comme son successeur dès 1974, enseigne-t-on à la SRCM.

La version de cet événement rapportée par K.C. Narayana est très voisine, mais elle apporte un autre éclairage : "Frère Parthasarathi a été nommé Président de la SRCM en Mars 1974. Les mots Représentant Spirituel ne sont pas dans le document original. Ce document n’a pas été attesté par des témoins. J’ai été un des membres du Working Committee nommé par Rev. Babuji Maharaj, et j’ai été le premier à dire que ce document n’était pas un faux ; par contre, celui présenté par un des fils de notre Maître en était un."

Des querelles de pouvoir incessantes

Des rumeurs courent sur une tentative d'empoisonnement de Chariji avec de l'arsenic. Ce qui est sûr, c'est que l'actuel président de la SRCM fondée par Babuji est Shri Umesh Chandra Saxena, le fils même de Babuji. Apparemment, une fraction minoritaire du nord, depuis Shahjahanpur (Uttar Pradesh), a refusé de reconnaître Chariji. Différents procès les ont ainsi opposé à la nouvelle SRCM, société à but non lucratif enregistrée en Californie par Chariji.

Enfin, K.C. Narayana a fondé l'Institute of Sri Ram Chandra Consciousness en août 1991, une organisation dissidente de la SRCM. En effet, l'ISRC ne se reconnaît qu'un seul maître éternellement présent, Babuji. Elle réfute le droit de Chariji à le représenter spirituellement. En 1979, Babuji disait à Narayana : "J’ai de grands espoirs en vous. Je souhaite que vous et Parthasarathi fassiez ensemble ce travail." Narayana n'a sans doute pas supporté l'ombre que Chariji lui faisait.

En résumé, et contrairement à l'histoire officielle, Chariji n'est donc que l'un des multiples successeurs de Lalaji. Mais c'est celui qui a le mieux réussi…

Elodie

Sources :

Le soufisme en Inde : www.geocities.com/sufisaints/SufismIndia.htm

Ramashram Satsang :
- Docteur Chaturbhuj Sahai Ji :
http://www.ramashramsatsang-mathura.org/
http://www.yogabhyas.org/
http://www.ramashram.com/
- Thakur Saheb Shri Ram Singh Ji :
http://arvindjolly.googlepages.com/
http://astrologerjolly.tripod.com/ramashram.htm