J’ai interrompu l’autre jour ma réflexion personnelle et les débats autour de l’idée que, faute de s’être écarté de la spiritualité, le Sahaj Marg est devenu une sorte de religion. Sous la houlette de Chari et grâce aux mythes véhiculés par Whispers, on a vu éclore une religion où Dieu serait incarné par une Personnalité spéciale nommée Babuji, résidant dans la Région centrale au milieu de toute la Hiérarchie spirituelle des grands saints de l’Histoire. Cette religion nouvelle s’est dotée d’un projet, un Grand dessein intelligent mais mystérieux et caché qui surviendrait après de multiples cataclysmes et l’apocalypse. Et Whispers promet aux abhyasis qu’ils sont les élus, l’avant-garde de ce soi-disant monde de demain.
Pour poursuivre la réflexion, je vous propose un patchwork de citations extraites de diverses interviews de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, historien des religions, directeur du magazine français Le Monde des Religions. Cet homme n’est pas mon maître à penser, ni même mon guide spirituel, mais je le trouve extrêmement passionnant.
On peut retrouver nombre de ses interviews sur internet, l’écouter sur la radio française France culture, lire ses essais ou ses romans. Cette fois, j’ai volontairement sélectionné des citations ayant trait aux différences entre spiritualité et religion et aux définitions qu’il donne à ces deux termes :
« La spiritualité c’est personnel, la religion c’est collectif. (…) La religion c’est vraiment une pratique collective, c’est des rituels qui organisent une société à partir de croyances communes. La spiritualité, c’est individuel. C’est un chemin, c’est une quête personnelle. (…) C’est l’individu qui cherche quel est le sens de sa vie. (…) La religion relie, religare en latin, et la spiritualité délie, elle libère. Elle libère pour mieux relier. La religion relie parce que ça fait du lien social. Partager les mêmes croyances religieuses, ça crée des liens entre les individus mais la religion crée aussi de l’intolérance par rapport à ceux qui ne partagent pas les mêmes croyances. La spiritualité c’est un travail sur soi, la sagesse c’est à peu près la même chose pour moi, c’est un travail sur soi dans lequel on apprend à se connaître. (…) Du coup on arrivera en se déliant, c’est-à-dire en étant pleinement soi-même, à être libre et du coup à pouvoir mieux aimer, à être relié aux autres de manière plus juste parce que le but de la spiritualité c’est l’amour. La liberté conduit à l’amour. »
A l’inverse, Chari dit dans Salient Features N° 4 sur l’obéissance : « (…) le meilleur disciple est celui qui est le plus obéissant. (…) Au Sahaj Marg, sans obéissance, rien ne peut être obtenu, absolument rien. (…) C’est ma conviction, confirmée par mon expérience personnelle avec le Maître pendant plus de 20 ans, après beaucoup d’analyses et de réflexion. Aussi voyez-vous, le succès n’est pas du à l’éducation, ni à l’application, ni à la pratique, c’est seulement l’obéissance qui finalement, aujourd’hui reste dans mon esprit, comme le premier et seul facteur de notre développement spirituel. »
Elodie
5 commentaires:
j'aime bien ces citations. `la spiritualité c'est un travail sur soi, la sagesse c’est à peu près la même chose pour moi, dans lequel on apprend à se connaître'...`le but de la spiritualité c'est l'amour. la liberté conduit à l'amour.'
si j'arrive à vivre un peu comme ça, c'est déjà pas mal, je trouve.
par contre dans une religion absolue, il y a toujours quelque chose en plus qui faut. les devoirs s'accumulent. rien ne suffit sauf l'obéissance totale et la devotion totale.
Une bien (trop ?) belle présentation de la spiritualité ! Si tu continues, je vais me convertir …
Une expression plus décapante encore, celle de Jean-Claude Saint-Louis, un canadien membre du collectif Portail d'Albert, qui écrit sur les courants de pensée et la spiritualité :
« La religion est dominante et centralisatrice ; elle est contre l’autonomie des gens qu’elle contrôle et contraint par la peur, l’émotion et même par la haine des autres. De son côté, la spiritualité est l’autonomie intérieure et l’absence du pouvoir sur les autres ; elle est la soumission au seul Dieu intérieur. La religion est basée sur l’observance et l’obéissance tandis que la spiritualité est basée sur la quête du Royaume en chacun de nous(…) La religion fonctionne selon le principe dominant dominé car il est très difficile d’exercer le pouvoir sur les gens en maintenant, chez eux, la disponibilité intérieure. (…) L’expérience spirituelle est la connaissance personnelle du divin au centre ou à l’origine de nous-mêmes, qui nous libère de la peur, du complexe dominant dominé et qui déclenche en nous, énergie, créativité et compassion. L’expérience personnelle est l’autonomie complète sous l’inspiration de notre Maître intérieur. Elle est une expérience individuelle, inviolable et incommunicable, qui change tous nos rapports et nos relations avec les autres et avec les choses.
(…) Lorsque la spiritualité se perd, que reste-t-il ? Une coquille vide « la religion » : cet ensemble de contrôles extérieurs, de contraintes par la peur et la culpabilité, exprimés dans des dogmes, des rites et des hiérarchies. La spiritualité est une affaire de cœur, de croissance et d’appel intérieur, exprimés dans une relation intime avec notre Dieu intérieur. (…) La religion n’a pas libéré l’être humain de ses peurs, au contraire. La raison est que l’être humain a, progressivement, abandonné la spiritualité pour la religion, autrement dit, le Royaume pour l’Église, ou l’appel intérieur pour l’autorité extérieure. La religion s’ingère dans notre vie, nous dictant, dans tous les détails, ce que nous devons faire et penser, abolissant ainsi toute chance de transformation intérieure, de découverte, par nous-mêmes, de notre voie personnelle, du sens de notre vie spirituelle, de notre cheminement par lequel nous pouvons grandir, sans être manipulés par un groupe, aussi pieux soit-il. »
Salut toutes et tous...
Pour ceux qui s'intéressent aux chiffres pous les sociétés à non-profit (EU, UK, USA), ce lien (site) concerne les dons de La Lachimi Foundation, aux États Unis, de Mr. Reddy; dons fait au Sahaj Marg Spirituality Foundation et à la SRCM
... et/ou info sur les affaires d'autres sociétés a non-profit.
Pour clarifications, voire l'article d'Alexis, ci-haut sur ce blog: "Et si on Parlait d'argent"
http://www.eri-nonprofit-salaries.com/index.cfm?FuseAction=NPO.Form990&EIN=383429963&Year=2012
Don...
Bonjour à toutes et tous,
Quand on voit l’importance de la dépendance des abhyasis à leur gourou Chari, on peut effectivement parler d’une relation de dominant à dominé. Le Sahaj Marg aurait donc substitué une autorité extérieure (religieuse) à l’appel intérieur (spirituel). Dans ces conditions, il n’y a plus aucune chance de transformation intérieure. Par une habile manipulation, le maître nous détourne d’un cheminement personnel et spirituel à son seul profit : exercer un pouvoir dominateur sur les gens. Cela fait réfléchir.
Bien affectueusement,
Elodie
Le naturel revient au galop
Un superbe numéro d’OWOH en ce mois d’octobre 2012, juste un an après le précédent. OWOH, one world one humanity, le bulletin de la SRCM relatif à ses actions liées au DPI de l’ONU.
Que s’est-il passé depuis un an ? Pratiquement rien !
La SRCM parle des actions 2011 : le concours de dissertation 2011, la journée internationale des enfants 2011… et juste à la fin de la journée internationale de la famille 2012, fêtée dans quelques centres locaux d’Afrique du sud !
Rien d’autre en 2012, c’est tout…
Voir : L’aveu
Chose promise, chose due : Chiffre d’affaire & patrimoine
Toujours à venir : Géographie du Sahaj marg
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