La Shri Ram Chandra Mission n'est pas la seule organisation à proposer des méthodes de méditation. La transmission dont elle est si fière se traduit souvent par un asservissement qui fait perdre tout repère et isole inéluctablement l'individu de son environnement.
La Shri Ram Chandra Mission a été classée comme secte dans un rapport parlementaire français. Avant d'adhérer, informez vous !

439 articles – 3449 commentaires – Dernier ajout le 9/09/2017

“Take criticism seriously, without anger or sadness. Use it for correcting yourself, and welcome it.”
Kamlesh Patel (1/04/2015)

2 mai 2007

L'HISTOIRE

Voici enfin réunies les trois parties de la véritable histoire du Sahaj Marg, des différentes Shri Ram Chandra Mission et de leurs maîtres Lalaji, Babuji, Chariji... et tous les autres !
1ère Partie
Aux sources de la légende

La légende officiellement en vigueur à la SRCM® affirme que le Sahaj Marg est une création ex-nihilo de Lalaji qui l'a transmise à son seul successeur légitime Babuji. Les recherches historiques entreprises commencent à raconter une toute autre histoire.

1/ Les origines pré-historiques du Sahaj Marg
Lalaji fut avant tout le disciple d'un maître soufi, mais peut-être a-t-il aussi puisé un peu de son inspiration auprès de maîtres hindouistes de Santmat. Il n'a probablement pas suivi les enseignements d'un maître unique, de même il a eu de nombreux disciples et en a chargé plusieurs de répandre son enseignement.

a) L'ordre soufi de la Naqshbandiyya
L'ordre soufi de la Naqshbandiyya pénètre en Inde au XVIème siècle, après d'autres confréries comme la Chishtiyya, la Suhrawardiyya et la Qâdiriyya. En 1526, Baber, descendant de Gengis Khan, fonde la dynastie des Grands Moghols. Sur ces traces, Baqi Billah (décédé vers 1598), 24ème maître de la lignée s'établit à Delhi. Son successeur Shaykh Ahmad Farouqi Sirhindi est le créateur d'une nouvelle ramification soufie, la Naqshbandiyya Mujaddidiyya. Les Moghols règnent en maîtres absolus en Inde, l'enseignement soufi est très strict.

1. Prophete Mouhammad ibn Abd Allah
2. Abou Bakr as-Siddiq
3. Salman al-Farsi
4. Qassim ibn Mouhammad ibn Abou Bakr
5. Jafar as-Sadiq
6. Tayfour Abou Yazid al-Bistami
7. Aboul Hassan Ali al-Kharqani
8. Abou Ali al-Farmadi
9. Abou Yaqoub Youssouf al-Hamadani
10. Aboul Abbas, al-Khidr
11. Abdoul Khaliq al-Ghoujdawani
12. Arif ar-Riwakri
13. Khwaja Mahmoud al-Anjir al-Faghnawi
14. Ali ar-Ramitani
15. Mouhammad Baba as-Samassi
16. as-Sayyid Amir Koulal
17. Mouhammad Baha'ouddin Shah Naqshband
18. Ala'ouddin al-Boukhari al-cAttar
19. Ya'Qoub al-Charkhi
20. Oubeydoullah al-Ahrar
21. Mouhammad az-Zahid
22. Darwish Mouhammad
23. Mouhammad Khwaja al-Amkanaki
24. Mouhammad al-Baqi bi-l-Lah
25. Ahmad al-Farouqi as-Sirhindi
26. Mouhammad al-Masoum
27. Mouhammad Sayfouddin
28. as-Sayyid Nour Mouhammad al-Badawani

Le XVIème siècle marque l'apogée puis le déclin des Moghols. Les Marathes, indiens de l'ouest vers le Maharashtra, en profitent pour créer un royaume hindou dès 1674. Ils deviennent les maîtres de l'Inde au début du siècle suivant.

Dans ce contexte, Mirza Mazhar "Zanzana" (1701-1781), disciple du 28ème maître de la lignée soufie crée une nouvelle ramification de l'ordre, la Mazahariyya, tentative de syncrétisme entre les 4 confréries soufies indiennes et certains enseignements traditionnels hindouistes.

L'ordre soufi issu de Mirza Mazhar s'implante durablement dans l'Uttar Pradesh, région nord de l'Inde.

29. Hadhrat Mirza Mazhar Jaan-I-Jaanan
30. Hadhrat Abdullah Shah Naimullah
31. Hadhrat Mawla'na Muradullah
32. Hadhrat Sayyed Abul Hasan Sa'eed r.a
33. Hadhrat Mawla’na Khalifa Ahemad Ali Khan

b) Le couple Hujur-Lalaji
Après les Moghols et les Marathes, l'Inde passe sous domination britannique. La résistance contre l'envahisseur s'organise au sein des communautés malgré les appels à l'unité du peuple indien par Gandhi. La fin du XIXème siècle est marquée par le repli communautaire, notamment dans l'Uttar Pradesh d'où émergeront le Congrès national indien en 1885 et les germes de la Ligue musulmane (1906) jusqu'à la partition de 1947.

Dans ce contexte de tension inter-religieuses, et à l'inverse de leurs illustres prédécesseurs Sirhindi et Mirza Mazhar qui ont suivi le sens de l'histoire, Maulana Shah Fazl Ahmad Khan (Hujur ou Huzur Maharaj) et son disciple Ramchandra Lalaji vont tenter une nouvelle synthèse des enseignements hindouistes et soufis, totalement à contre courant de l'histoire immédiate.

34. Maulana Shah Fazl Ahmad Khan (1838 ou 57-1907)
35. Maulana Abdul Ghani Khan (1867-1952)
36. Mahatma Ramchandra Laalaaji (1873-1931)

Lalaji devient le 1er maître hindou de cet ordre soufi, sans avoir à se convertir à l'Islam. L'image est très forte, mais elle masque un travail beaucoup plus important du couple Hujur-Lalaji sur leur enseignement spirituel.

Ils n'ont pas seulement débordé les barrières religieuses comme l'avait fait Mirza Mazhar, mais d'après Thomas Dähnhardt, ils ont intentionnellement mis en évidence les équivalences entre les spiritualités soufie et hindoue pour abolir les frontières inter-religieuses.

c) Une foultitude de successeurs légitimes
On l'a vu précédemment, le soufisme est constitué d'une multitude d'ordres, branches et ramifications. Il en va de même dans les traditions indiennes où les guru, sant, pîr et autres grandes personnalités spirituelles ont de nombreux successeurs légitimes qui ont eux-mêmes plusieurs maîtres.

C’est aussi ce qu’aurait fait Lalaji, en tant que disciple, en commençant par le soufisme et en continuant avec la pratique du Sant Mat et de Radhasoami.

Pour que son enseignement se répande, Lalaji a confié à plusieurs de ses disciples le soin de le diffuser dans leurs régions respectives.

i. La famille de Lalaji et NaqshMuMRa
Lalaji n'a pas suivi seul l'enseignement de son maître Hujur, mais avec son frère Raghubal Dayal (1875-1947), surnommé aussi Chachchaji. De même, tous deux ont eu des enfants qui ont répandu leur enseignement.

Lalaji aurait eu 2 fils et 8 filles, mais seul l'un d'entre eux est parvenu à ma connaissance. Il s'agit de Jagmohan Narain (1901-44). Lui-même a eu 2 fils : Akilesh Kumar (1941-74) et Dinesh Kumar Saxena (né en 1944). Ce dernier aurait un fils Himanshu Vikram, animateur de son website "NaqshMuMRa Nexus". Tous sont originaires de Fatehgarh (District de Farrukhabad - Uttar Pradesh).

Raghubal Dayal a eu 3 fils : Brij Mohan Lal (1898-1955), Radha Mohan Lal ( ? - 1966) et Jyotendra Mohan Lal. Toute cette famille est implantée à Kanpur (Uttar Pradesh).

Radha Mohan Lal et sa femme Sushila Devi ont eu 3 fils : Virendra Nath, Satendra Nath et "Baboo" Narendra Nath Saxena. Sushila Devi aurait nommé son 2ème fils Satendra pour succéder à son père.

Lalaji, 36ème maître de la lignée soufie est aussi le 1er maître hindou d'une nouvelle ramification de l'ordre : la Ramchandriyya. En abrégé NaqshMuMRa pour Naqshbandiyya Mujaddidiyya Mazhariyya Ramchandriyya. C'est la lignée familiale où son frère lui succède un temps avant de laisser la place pour son fils Jagmohan Narain puis successivement ses 2 petits-fils.

37. Raghubar Dayal (Chachchaji) Ji Maharaj (1875-1947)
38. Jagmohan Narain Ji Saaheb (1901-1944)
39. Akhilesh Kumar Ji (1941-1974)
40. Dinesh Kumar Saxena, né le 28 octobre 1944

ii. Ramashram Satsang
Lalaji n'a pas eu des disciples uniquement dans sa famille. Il en aurait eu 212 d'après NaqshMuMRa Nexus, dont 9 "functionaries" et 8 organisations se seraient chargées de diffuser son enseignement.
La principale est le courant des "Ramashram". D'après Arvind Jolly, ce courant serait fédéré depuis Fatehgarh par un Ramashram Sansthan dont je n'ai pas trouvé trace, mais dont il dit qu'il pourrait s'agir de NaqshMuMRa. Il aurait au moins 5 autres déclinaisons locales : préfixe "Ramashram Satsang" + suffixe "nom de lieu".

On trouve ainsi dans l'Uttar Pradesh :
- Ramashram Satsang Etah fondé en 1923 par le Dr. Chaturbhuj Sahai (1883-1957), puis déplacé à Mathura en 1951, mouvement toujours très actif aujourd'hui
- Ramashram Satsang Sikandarabad fondé par le Dr. Shri Krishna Lal en 1921
- Ramashram Satsang Shyam Nagar fondé par Shri Ranaji Saheb à quelques kilomètres de Gursahaiganj, dans le district de Kannauj
- Ramashram Satsang Ghaziabad

On trouve un autre Ramashram Satsang à Jaipur dans le Rajasthan voisin, fondé par Thakur Ram Singhji (1898-1971), autre mouvement encore actif aujourd'hui.

iii. Autres courants actuels et personnalités connues
Brij Mohan Lal (surnommé Dadda Ji), fils de Raghubal Dayal et neveu de Lalaji, a eu un disciple nommé Yashpal Ji ou Pujya Bhai Sahab ji (1918- ?). Celui-ci a fondé "Akhil Bhartiya Santmat Satsang" (ABSS) en 1969 à Anangpur (District de Faridabad dans l'Haryana).

Radha Mohan Lal (surnommé parfois Guruji), lui aussi fils de Raghubal Dayal et neveu de Lalaji, a eu plusieurs disciples qui ont fait parler d'eux :
- Le Dr. Chandra Gupta, qui a aussi beaucoup fréquenté Thakur Ram Singhji (voir le website de RK Gupta)
- Irina Tweedie (1907-1999), fondatrice du "Golden Sufi Center" en Californie, qui dresse une toute autre lignée que celle de la naqshMuMRa, en effaçant Hujur et Lalaji pour n'indiquer que Radha Mohan Lal, elle-même évidemment, puis son propre successeur.

29. Mîrzâ Mazhar Jânjânân
30. Na'îmullâh Bahrâichî
31. Muradulla
32. Abul Hasan
33. Ahmad Ali Khan
34. Abdul Gani Khan
35. Radha Mohan Lal (Bhai Sahib)
36. Irina Tweedie
37. Llewellyn Vaughan-Lee

Il me faut aussi citer le mouvement Saral Hari Marg du Dr. Harnarayan Saxena (1908-2003) se revendiquant de l'héritage de Lalaji, qui a fait une brève apparition sur le web avant d'en disparaître.

Reste le courant directement issu de Lalaji qui a été créé le plus tardivement, à savoir le Sahaj Marg de Ram Chandra Babuji, en 1945. Mais cela est une autre histoire !

2/ Le syncrétisme des enseignements
D'après Thomas Dähnhardt, Hujur le soufi et Lalaji l'hindou ont volontairement mis en place un enseignement spirituel syncrétique pour abolir les frontières entre religions.

Les 11 principes de la Naqshbandiyya prônaient déjà la méditation silencieuse du cœur et le souvenir constant de la présence divine. Le maître déverse l'énergie divine dans le cœur de son disciple en le libérant de ses pensées impures. La responsabilité principale de l'évolution spirituelle de l'aspirant repose dans les mains de son maître, à condition qu'il entre en contact quotidien avec son gourou par le biais de la méditation (le matin, le soir et au coucher).

Leurs successeurs ont poursuivi dans cette voie en dissociant pratique et théorie spirituelles. La pratique est restée quasi identique, tandis que la théorie est restée islamique avec les tenants de l'ordre soufi alors qu'elle a été ré-hindouisée ave le courant "Ramashram". Les termes en arabe ou en persan ont été remplacés par leurs équivalents en sanskrit ou en hindi. Les références au Coran et à Mahomet ont été remplacées par les Upanishads et Lord Krishna.

Ce travail avait déjà été réalisé par Kabir jetant les bases de Santmat au XVème siècle, mais aussi bien avant lui par d'autres illustres inconnus, le soufisme puisant ses racines dans l'hindouisme, et inversement.

Il n'en demeure pas moins qu'aucun groupe ne nie les apports historiques respectifs aux deux religions et tous parlent des différents maîtres qui en sont aux origines. Aucun groupe sauf le Sahaj Marg de Babuji…

3/ Sources bibliographiques
a) Le soufisme en Inde
- R.K. Gupta : Sufi saints and Sufism : www.geocities.com/sufisaints/
à lire aussi du même auteur : "Yogis in silence - the great sufi masters"
- Line Droel : "Le soufisme en Inde : la Chishtiyya et la Naqshbandiyya"
www.unifr.ch/imr/droel,soufisme.doc
- Thomas Dähnhardt : "Change and Continuity in Indian Sufism"
(A Naqshbandi-Myjaddidi Branch in the Hindu Environment) - 447 p.
Islamic Heritage in Cross-Cultural Perspectives No. 3 - 2002 - ISBN : 8124601704
voir aussi : http://jis.oxfordjournals.org/cgi/reprint/15/3/359
- Golden chain Naqshbandi Haqqani:
www.naqshbandi.ca/fr/chain/index.shtml
- B.B. Basuk : "Lakshvedhi Genealogy", 1985 (3ème éd° en anglais sous réserves)
Chronologie généalogique des saints dans l’ordre des Naqshbandia Mujaddidia

b) Ouvrages de Lalaji
- The complete works of Ram Chandra Lalaji Maharaj - Vol. I & II
- D'après NaqshMuMRa : Tattwa Probodhini, Shri Ram Sandesh, Quamal-e-insani, Praveshika Santmat Satsang, Vedant Saagar, Satsangion ke Kartavya, Ramayan ki Roohani Tashrieh- Baal Kaand and Aranya kaand, Raamaayan ki roohaani tashrieh- Uttar kaand, Santmat Darshan

c) Les successeurs de Lalaji
- NaqshMuMRa : http://laalaajinilayam.googlepages.com/home
- Ramashram Satsang Mathura : www.ramashramsatsang.org
www.angelfire.com/journal/yoga1/ramashramintro.htm
www.ramashramsatsang-mathura.com - www.ramashram.com
- Ramashram Sansthan et Jaipur, par Arvind Jolly :
http://members.tripod.com/arvind_jolly/
http://arvindjolly.googlepages.com
- Akhil Bhartiya Santmat Satsang (ABSS) : www.abssatsang.org
- Golden Sufi Center - Californie : www.goldensufi.org
2ème Partie
Création et diffusion du mythe fondateur

1/ Babuji, fondateur du mythe (1922-47)
a) Hésitations et tergiversations
Babuji rencontre Lalaji le 3 juin 1922 pour la première fois. Il ne le verra pas plus de 3 fois en tout et pour tout. Ses parents voient d'un mauvais œil son intérêt pour Lalaji, le disciple d'un soufi musulman. Ils redoutent une possible conversion à l'Islam.

Cependant, la fusion entre Babuji et son maître Lalaji commence au lendemain de sa mort en 1931, alors même que Babuji n'est pas précepteur, aux dires de ses multiples successeurs.

Ensuite, c'est le grand vide jusqu'en 1944, bien qu'il semble avoir fréquenté le Ramashram Satsang du Dr. Chaturbhuj et celui de Shri Krishna Lal à Sikandarabad. Il rêve aussi qu'il se rend à Kanpur, siège de la famille de Raghubal Dayal, frère de Lalaji.

Il va ainsi hésiter pendant près de 14 ans à commencer son travail.

b) La fondation du mythe
En avril 1944, Babuji prie son maître durant plusieurs jours pour qu'il lui montre la lumière, comme Moïse sur le mont Sinaï.

Dans la 2ème partie de son autobiographie publiée à titre posthume par la SRCM de Shahjahanpur, on peut lire en date du 22 mai 44 ces propos attribués à Lalaji : "Shahjahanpur will be the Centre (…) The powers of ennemies are weakened. Now they can do no harm to you (…) I am merged in you, and hence remain dependent on Him [Lalaji's Master] alone in every matter. He loves you." Puis le 30 mai suivant : "Start the organization. Begin attracting people to yourself."

Le 3 juin 1944, Lalaji dicte l'organisation à Babuji en rêve. Dans le Volume 2 de l'autobiographie de Babuji publiée par la SRCM®, on trouve en date du 6 août 1944 : Lalaji ordered. "There should be an announcement in the Bhandara that I (Lalaji) have appointed you, Ram Chandra of Shahjahanpur, as my heir-apparent and representative (…) Those who oppose you shall not derive any benefit for me." (1ère édition anglaise, p. 20).

Babuji sollicite aussi Swami Vivekananda, Lord Krishna et Bouddha lui-même dès le 14 août 1944. C'estVivekananda qui lui aurait donné ses instructions pour la création de l'emblème de la SRCM.

Le 21 juillet 1945, la SRCM est enfin officiellement constituée à Shahjahanpur et enregistrée à Bareilly (Uttar Pradesh), d'après son petit-fils Navneet Kumar Saxena. D'après la SRCM®, Babuji a conçu sa méthode de transmission à grande échelle le 3 janvier 1946, tandis que Lalaji lui dicte les paroles de la prière le 12 janvier. Enfin, il écrit son premier livre "Commentary on Ten Commandments of Sahaj Marg", qui lui aurait été dicté par Lalaji d'après l'ISRC.

2/ La diffusion du mythe de Shahjahanpur à New York (1947-74)
La diffusion s'effectue en trois étapes, d'abord dans l'Uttar Pradesh par le bouche à oreille (fin des années 40), ensuite dans le reste de l'Inde grâce aux réputations réunies de son livre et du Dr. Varadachari (années 50) puis enfin dans le reste du monde (à partir de la fin des années 60) :

- Durant la période 1948-49, diverses notabilités de l'Uttar Pradesh se rapprochent de Babuji, telles S.P. Srivastava, professeur de philosophie ou M.L. Chaturvedi, juge à la Haute cour de justice d'Allahabad, puis sa fille Kum. Kasturi Chaturvedi.

- En 1955, Babuji sort son célèbre livre "La réalité à l'aube", sa notoriété déborde l'Uttar Pradesh. Des hommes du sud le rejoignent, comme le Dr. KC Varadachari ou Raghavendra Rao du Karnataka. KC Narayana, fils de Varadachari, le rejoint aussi en 1956. La rencontre entre Babuji et le Dr. K.C. Varadachari, professeur de philosophie à Tirupati, se transforme en une profonde amitié. En 1963, K.C. Varadachari obtient la célèbre Chaire de Vivekananda à l'Université de Madras. En 1965, il crée le Sahaj Marg Research Institute, où il répand l'idée que le Sahaj Marg n'est ni plus ni moins que du Raja Yoga. Puis arrive Parthasarathi Rajagopalachari dit Chari en 1964…

- Lakshmi Narasimhan marque le début de l'internationalisation du Sahaj Marg. Il part l'enseigner à Copenhague en 1968-69. K.C. Narayana entreprend une tournée aux USA en 1971. Entre temps, Chari a été nommé secrétaire général de la mission en 1970, et il entraîne Babuji pour leur premier voyage commun en occident en 1972.

3/ Quelques éléments d'analyse
a) Rêves d'inter-communications et délires paranoïdes

L'intégralité de la passation de pouvoir entre Lalaji et Babuji repose uniquement sur les rêves de Babuji. L'accepter, c'est croire au seul récit de Babuji, c'est adhérer au principe de ses innombrables inter-communications avec un mort, en dépit de tous les faits qui nous sont rapportés.

De son vivant, Lalaji a envoyé plusieurs de ses disciples les plus fidèles répandre son enseignement sans aucune exclusivité. Il a nommé 212 précepteurs d'après son petit-fils, Dinesh Kumar Saxena, mais Babuji n'en a jamais fait partie et n'a rencontré Lalaji que 3 fois en tout et pour tout.

Enfin, les rêves de Babuji rapportés par S.P. Srivastava sont emprunts de délires paranoïdes où l'on apprend que Babuji serait entouré de concurrents et d'ennemis, qui vont jusqu'à tenter de l'empoisonner ou l'assassiner : "Some persons, physically and socially close to Revered Lalaji, had claimed to be His representative and successor, and they were trying somewhat deliberately to harm and even do away with the physical existence of Grand Master's real representative in every possible way, including the use of certain spiritual techniques. Some other quite well advanced disciples of the Grand Master, being averse to the false claims due to obvious lack of real effect, had started setting up organisations more or less in allegiance to the Grand Master, but centred mainly around these so-called advanced disciples as visible personalities to guide the multitudes attached to them on the age-old path of spirituality, as brought to them by the Grand Master, who had passed out of physical existence on August 14/15 (midnight), 1931." (Introduction du 2ème volume autobiographique, édité par la SRCM de Shahjahanpur).

Que Lalaji soit atteint de psychose est très surprenant, au contraire Babuji semble plus coutumier du fait, comme on le verra de nouveau peu avant sa mort.

b) Les particularismes du Sahaj Marg
Les racines soufies de l'enseignement de Lalaji sont camouflées, tandis que ses liens avec le Raja Yoga sont fortement mis en valeur. Babuji transforme la "Naveen Sadhana" de Lalaji en "Sahaj Marg".

A l'inverse de Lalaji et de tous ses autres successeurs, Babuji invente l'exclusivité. Il est son seul et unique héritier. Ses disciples doivent s'attacher à un maître unique, c'est-à-dire lui-même. De son vivant, Lalaji a eu plusieurs maîtres et il a encouragé ses disciples à en côtoyer plusieurs. Face à l'ouverture d'esprit de Lalaji, Babuji crée ainsi la doctrine et jette (sans le savoir ?) les bases du culte de la personnalité qui va proliférer par la suite.

4/ Sources bibliographiques
a) Autobiographies de Babuji

- Partie I : early life, adult life, at the feet of the Master, Journal (1928 - 1932), vol. 1 1899-1932 (2nd Ed 1980 1500 copies), SRCM
- Partie II : Instructions et leçons spirituelles reçues de maîtres (Posthume, SRCM Shahjahanpur) :
* vol. 1 1944 May/Sep (1st Ed 1987 3000 copies) - Preparation
* vol. 2 1944 Oct - 1945 Mar (1st Ed 1988 3000 copies) - Declaration
* vol. 3 1945 Apr - 1955 Jun (1st Ed 1989 2000 copies) - Contribution
- Volume 2 (1ère édition anglaise), SRCM®

b) K.C. Varadachari
- Complete Works of Dr. K.C.Varadachari (Vol. 1 à 9) - Ramachandra Publishers
- Correspondances entre Babuji et le Dr. K.C. Varadachari : Letters of the Master (Vol. I & II), 1992 - SRCM®

c) Autres sources
- ISRC :
http://www.sriramchandra.org/Master/BabujiMaharajStory.htm
- SRCM® : www.srcm.org et www.sahajmarg.org
- Famille de Babuji (Umesh Chandra Saxena et Navneet Kumar Saxena)
- Divers témoignages anonymes

3ème Partie
Le temps des divisions (1974-2007)

Essayer d'écrire l'histoire récente avec aussi peu de recul est une gageure. Les faits qui nous sont relatés sont contradictoires, souvent impossibles à vérifier, tandis que de nombreux témoins ne se sont pas encore exprimés…

1/ Les "faits contradictoires" qu'on veut bien nous raconter…
Babuji et Chari multiplient les voyages au cours des années 70. Ils apparaîtront ensuite souvent en compagnie d'André Poray et du Dr. Hans Gangloff.

Le 3 mars 1974, Babuji nomme Chari comme son successeur devant témoins, Donald Sabourin et Kasturi. En 1976 est construit l'ashram de Shahjahanpur. Babuji porte plainte pour le vol de 4 lettres à entête de la SRCM. En 1979, Babuji confie à Narayana qu'il devra travailler aux côtés de Chari dans l'avenir. En 1980, à Munich, il déclare à JM (?) qu'il a désigné Chari comme son successeur, mais André Poray y apparaît comme un rival sérieux pour Chari. Babuji est moins disponible pour les groupes d'abhyasis et Chari devient taciturne. Toujours vers 1980, Babuji destitue Chari de toutes ses fonctions.

En 1981, les seniors précepteurs Raghavendra Rao et Ramachandra Reddy entament une tournée non officielle aux USA avec Umeshchandra Saxena, un fils de Babuji qui n'est même pas précepteur. Le 16 avril 1982, Babuji rédige pourtant une lettre de nomination de son fils Umeshchandra.

Tout devient très sombre en 1982 lors du voyage de Babuji en France. André Poray est partout en avant de la scène, Chari qui n'a pas été invité est relégué en coulisses. Babuji est très malade. Il annonce aussi à Kasturi qu'il a nommé quelqu'un sans en préciser le nom et lui dit qu'il veut aller à la police car on veut attenter à sa vie, ce qu'il ne fera finalement pas. Le 2 septembre, il écrit à MD Jahagirdar que Chari dérive de l'enseignement initial, qu'il se présente illégitimement comme son successeur et qu'il a tenté de l'empoisonner à plusieurs reprises depuis 4 ans, mais qu'il a trouvé son successeur. Il ne le nomme pas mais annonce aussi qu'il devra être accompagné par Srivastava, Narayana et Kashi Ram Agarwal ainsi que Nasib Chand.

En 1983, des messages contradictoires des différentes factions affluent, y compris des autres successeurs de Lalaji. Babuji décède le 19 avril. Chari présente aussitôt sa lettre de nomination. Raghavendra Rao et Ramachandra Reddy, avec Umeshchandra à leur tête, déclarent que la lettre de Chari est une contrefaçon. La famille de Babuji ne propose pas tout de suite Umeshchandra, mais son frère aîné Prakash, puis son petit-fils Charad. Une bataille légale pour le contrôle de l'ashram s'engage. Chari voyage à l'ouest pour y chercher des appuis.

Tout le monde se retrouve à Shahjahanpur pour l'anniversaire de Lalaji en février 1984. Un "Working Committee" est mis en place dans la foulée, les 6 et 7 février. Une tentative d'empoisonnement du clan de Chari a lieu, à ce moment là ou à un autre.

Narayana qui fait partie du comité de travail considère que la lettre du fils de Babuji est fausse et que celle de Chari est valide. Le petit-fils de Babuji reconnaît qu'il s'agit d'un faux. Kasturi se prononce en faveur de Chari. Mais le comité de travail décide de nommer Umeshchandra représentant spirituel. SA Sarnad, chargé d'informer tout le monde, envoie une circulaire à quelques centres, puis rejoint le clan de Chari, avant d'avoir fini.

SP Srivastava est nommé président du comité de travail en attendant que les esprits se calment, car le positionnement de Kasturi en faveur de Chari, entre autres, déclenche un conflit ouvert entre les factions.

Dans ces conditions, Chari constitue un autre "Working Committee" à Hyderabad où il est proclamé président. Une nouvelle SRCM californienne sera ainsi créée à San Luis Obispo.

En 1987, Chari tente de nouveau de s'emparer de l'ashram de Shahjahanpur, mais sans succès. SP Srivastava publie la 2ème partie de l'autobiographie de Babuji (1987-89). En août 1991, Narayana quitte le clan de Chari et crée l'ISRC.

En 1994, Umeshchandra Fait valoir à Srivastava sa lettre de nomination et dit que la lettre de Chari est une contrefaçon faite à partir d'un papier volé. Il accuse aussi Chari d'avoir empoisonné son père. Un senior précepteur accepte la lettre d'Umeshchandra, tous alors l'acceptent et Srivastava laisse sa place à Umeshchandra Saxena qui préside alors la SRCM de Shahjahanpur.

L'un de ses précepteurs part aux USA en 1996, crée un site internet 'sahajmarg.org' où il publie les 2 lettres de nomination d'Umeshchandra et Chari. Un conflit oppose alors les 2 SRCM sur le nom de domaine, et l'arbitrage est prononcé en faveur du clan d'Umeshchandra en avril 2000. Le clan de Chari engage alors un grand cabinet d'avocats et porte l'affaire devant la Cour fédérale de Virginie. Le clan d'Umeshchandra préfère abandonner la partie faute de moyens financiers.

En 2000, Kasturi s'oppose soudain à Chari après qu'il l'ait rejetée. Elle enseigne alors seule le Sahaj Marg de son côté à Lucknow.

Umeshchandra se déplace dans l'ashram de Shahjahanpur avec un revolver car il a peur pour sa vie. En 2003, il décède de mort non naturelle. Son fils Navnnet Kumar Saxena lui succède, mais son jeune frère est victime d'un accident de la route suspect seulement 13 jours plus tard.

Navneet Kumar lui-même est victime d'une tentative d'empoisonnement le 3 février 2006. Le clan de Chari envahit l'ashram de Shahjahanpur le 2 avril puis, après la mort du senior full précepteur Raghavendra Rao, envahit aussi celui de Raichur, AP Durai en tête le 7 mai suivant. Des témoignages en faveur du clan de la famille de Babuji apparaissent sur le web.

Fin 2006, le petit fils de Lalaji, Dinesh Kumar Saxena, précepteur de Chari mais aussi et surtout représentant de NaqshMuMRa, la lignée soufie issue de Hujur Maharaj et de Lalaji, fait son apparition sur le web. Il est bientôt suivi par un disciple de Kasturi, elle-même toujours précepteur de Chari, et par un disciple de Raghavendra Rao.

Le 18 janvier 2007, c'est au tour de Navneet Kumar de s'exprimer sur le web. Le 7 février, la Cour suprême statue : "Arguments heard. Orders reserved." Et Navneet crée son propre site le 22 février, où il publie les 2 lettres de nomination et le courrier adressé à Jahagirdar où Babuji accuse Chari de tous les maux…

2/ Décryptage de la trame historique
a) Le combat des chefs (1974-1984)

Les dix dernières années de la vie de Babuji sont particulièrement troubles. A-t-il commencé par nommer Chari pour mieux le désavouer ensuite au profit de l'un de ses fils ? On retrouve là le babuji des débuts, mystérieux et paranoïaque. Toutes les conditions sont réunies pour créer la confusion.

i. L'attrait du pouvoir
Outre les ambiguités nourries par Babuji, l'autre grande raison qui va déchaîner le combat des chefs est l'attrait pour le pouvoir.

Après des décennies de stagnation, les effectifs de la SRCM s'envolent. Si l'on en croit Chari, il y avait moins de 50 disciples à son arrivée en 1965. En 1970, le nombre de précepteurs a été multiplié par 7 et en 1983 de nouveau par 4. On arriverait alors au chiffre de 4 à 5 000 adeptes.

Babuji est désormais entouré d'une cour permanente d'adorateurs qui se pressent autour de lui. Le culte de la personnalité qu'il a contribué à créer et laissé faire ensuite produit enfin ses effets : il séduit les prétendants à sa succession.

ii. L'éclatement après l'unité
Il n'existe donc pas une, ni deux, mais trois missions qui se réclament de l'héritage spirituel de Babuji : la Mission d'Umeshchandra à Shahjahanpur, la SRCM Californienne de Chari et l'ISRC de K.C. Narayana. Sans parler des disciples de Babuji qui sont restés relativement autonomes dans leurs régions respectives, telle Kasturi à Lucknow ou Raghavendra Rao à Raichur.

Pour la SRCM de Shahjahanpur, emmenée par Srivastava, Umeshchandra Saxena puis Navneet Kumar, Babuji ne sera jamais remplacé, il ne peut y avoir de maître vivant et la SRCM doit rester à Shahjahanpur.

Pour la SRCM de Chari, il est le président et il va aussi devenir progressivement le maître vivant, successeur de Babuji. Narayana, quant à lui, accepte sa présidence mais s'oppose à son rôle de représentant spirituel. Pour lui non plus, il ne peut y avoir de maître vivant, Babuji est le seul et unique maître.

b) Le triomphe de Chari (1984-97)
i. Le fumeur de cigarettes

Chari est un homme du sud, l'un de ces fumeurs de cigarettes occidentalisés, arrivé avec les opportunistes et autres arrivistes, alors que la SRCM et Babuji devenaient célèbres.

Face aux seniors précepteurs du nord traditionnel, Chari heurte les mentalités : il est jeune, moderne et opportuniste. Le rejet par les anciens est tel qu'il va décider d'aller développer sa propre mission à l'étranger, chez les occidentaux qu'il connaît si bien.

Son succès est évident. Il a gagné la bataille des chiffres : 20 000 disciples en 1991 d'après Narayana, 50 à 55 000 en 1995-97 selon Chari.

Contrairement à l'histoire officielle, Chari n'est donc que l'un des multiples successeurs de Babuji, mais c'est celui qui a le mieux réussi…

ii. Un enseignement à la dérive
On est déjà loin du Sahaj Marg initial, méthode réputée à l'usage individuel des chercheurs spirituels. Il se pare d'un objectif à portée universelle : faire basculer le monde vers la spiritualité. Et cela ne pourra avoir lieu avant que le nombre d'adeptes n'atteigne un certain seuil obligé.

Pour réaliser ce nouvel objectif, les dix commandements sont insuffisants, il faut de nouveaux outils. La mort de Babuji vient renforcer la liberté d'action de Chari. Il a le génie de réussir à instrumentaliser le culte de la personnalité déjà sous-jacent et de reléguer les dix commandements au rang de maximes, sans provoquer l'éclatement du mouvement. La seule sortie remarquée mais tardive sera celle du fils du défunt Varadachari qui crée un mouvement dissident confidentiel.

Peu à peu, Chari modifie subtilement la prépondérance des différents outils et en crée de nouveaux. Le culte de la personnalité explose grâce à l'ambiguïté soigneusement entretenue entre maître et divin, au développement du souvenir constant et aux incitations à voir le maître. La manipulation ainsi permise est renforcée par l'incitation à tenir un journal ou encore le travail sur le caractère.

La qualité de l'enseignement est délaissée au profit d'un simple vernis. Les précepteurs subissent la pression du patron pour multiplier les nouvelles recrues. C'est l'heure du prosélytisme triomphant !

c) A la recherche d'une nouvelle respectabilité (1997-2005)
Au début des années 90, la stratégie de conquête marque le pas et le culte de la personnalité n'arrive plus à masquer ses revers (création de moutons, pas de lions). Entre 1995 et 2000, la croissance numérique s'est fortement ralentie et l'on n'atteint que 75 000 adeptes. Chari limite ses voyages à l'étranger et concentre son action sur l'Inde.

Pour relancer la croissance interrompue, il faut accroître l'efficacité et la visibilité du mouvement ainsi que sa respectabilité. C'est la dernière grande offensive de Chari : une organisation très structurée, une présence physique renforcée et de nouvelles formes d'action.

Santosh Khanjee, son éminence grise, sera le grand administrateur de cette réforme stratégique qui nécessite une réorganisation totale du mouvement et des fonds importants. A côté de la SRCM qui est censée gérer les aspects spirituels, on crée la Sahaj Marg Spirituality Foundation, fer de lance de toutes ces nouveautés. Elle investit tous azimuts, dans la recherche de nouvelles formes de prosélytisme comme dans les biens immobiliers. Elle collecte et gère les fonds nécessaires.

En 1997, la construction du Babuji Memorial Ashram actuel débute sur un terrain acquis en 1989. Les travaux du BMA prennent fin 2 ans plus tard et l'inauguration a lieu le 30 avril 1999, son coût est estimé autour de 2 à 3 millions d'euros.

La SRCM a récupéré et réorganisé le laboratoire d'idées fondé par Varadachari, le SMRTI, pour essayer de concrétiser ses idées. Son succès le plus éclatant est l'utilisation du VBSE pour la création de la très visible et respectée école LMOS inaugurée le 24 juin 2005. Ses tentatives de l'utiliser pour promouvoir la paix auprès des enfants afin de séduire les gens de l'ONU et s'acheter ainsi une conduite font froid dans le dos.

Sous couvert de formation et d'éducation, après avoir flirté avec le monde de l'entreprise dans le domaine du développement personnel, la Fondation multiplie aussi les acquisitions immobilières (centres de formation et de retraite, type CREST). Elle s'aventure même dans l'humanitaire (centres de lumières avec nourriture et soins gratuits).

En 1997, Umeshchandra Saxena, fils de Babuji, estime le patrimoine de la Mission à un milliard de roupies indiennes (près de 200 millions d'euros), avec 700 centres et 70 ashrams. En 2003, Chari annonce avoir multiplié par 3 le nombre d'abhyasis indiens en 3 ans. L'argent afflue de l'Occident vers l'Inde. Les chiffres annoncés entre 2004 et 2006 fluctuent selon les circonstances entre 200 et 300 000 adeptes avec 2 à 3 000 précepteurs.

3/ Le réveil des charognards (depuis 2005)
Chari vieillit et il en est conscient. Le 29 avril 2005, il nomme Ajay Kumar Bhatter pour lui succéder.

Mais l'histoire est un éternel recommencement. Chari va fêter ses 80 ans, il est malade et fatigué. La Mission a considérablement grandi, elle s'est enrichie. L'histoire se reproduit, les lieutenants de Chari ne sont que des opportunistes : Ajay le successeur désigné, Krishna le richissime héritier, Khanjee l'éminence grise ou bien encore Durai l'homme de mains.

Comment résister à la convoitise que provoque immanquablement ce petit empire ? Les appétits sont insatiables, il y a un tel potentiel de puissance et d'argent à portée de mains. Le petit-fils de Lalaji sort de l'ombre, des partisans de Kasturi la poussent en avant et le petit-fils de Babuji contre attaque.

Qui donc vaincra ?

Ambiance de fin de règne… ou début d'une ère nouvelle ?

4/ Bibliographie
- SRCM® : www.srcm.org
- SRCM Shahjahanpur : www.srcmshahjahanpur.org.in
- ISRC : www.sriramchandra.org
- Blog sur Kasturi : http://kasturibhenji.blogspot.com
- Blog sur Raghavendra Rao : http://makamsureshkumar.blogspot.com

12 commentaires:

Alexis a dit…

Bonne idée de tout réunir ! Je crois que je vais en faire autant.

Une petite phrase de Chari pour les abhyasis allemands à l'occasion de l'inauguration de leur nouvel ashram à Berlin :
"The sleeper is at last showing signs of waking up!"
Ca doit faire plaisir d'être encouragé de cette façon par son maître...

Alexis a dit…

On savait que Chari aime la science fiction et les histoires pseudos-ésotériques ou mystiques, comme l'a révélé la liste des livres qu'il a achetés pour le CREST. Y figurait notamment le Da Vinci Code de Dan Brown, avec l'interprétation de la Cène de Léonard de Vinci, où certains voient Marie-Madeleine à côté de Jésus en lieu et place de St Jean, femme de Jésus et mère de leurs enfants. D'où l'opposition bi-millénaire qui aurait soi-disant suivi entre la société secrète du Prieuré de Sion sensée représenter la descendance de Jésus avec Marie-Madeleine contre l'Eglise catholique romaine représentée par l'Opus Dei…
Drôle de lecture chaudement recommandée par Chari à ses lieutenants formés au CREST ! On peut se demander ce qu'ils peuvent bien tirer de spirituel de ce roman qui exploite à tout va la théorie du complot en jouant à fond sur le mélange de la réalité, du vraisemblable et de la fiction.
Mais ne voilà-t-il pas que les abhyasis fidèles du maître suivent son exemple ! C'est maintenant sur 2 photos de Jésus, apparues soi-disant sur le film de quelqu'un qui photographiait le Mur des Lamentations à Jérusalem, qu'ils s'extasient et s'échangent des mails.
D'une part, nos chers abhyasis ne remettent pas en cause la photo dont "l'authenticité serait certaine", d'autre part ils croient trouver "une ressemblance étrange" entre Babuji et le personnage âgé qui est aux côtés de Jésus, identifié selon eux à Joseph d'Arimathie…
Mais quel est donc ce délire ? La Shri Ram Chandra Mission voudrait maintenant récupérer les personnages bibliques et la légende mystique et ésotérique qui y est rattachée ?
Patanjali, Ramakrishna ou Vivekananda font quand même plus sérieux…

4d-don a dit…

Alexis...

Peux-tu me dire ou trouver ces lignes?


Mais ne voilà-t-il pas que les abhyasis fidèles du maître suivent son exemple ! C'est maintenant sur 2 photos de Jésus, apparues soi-disant sur le film de quelqu'un qui photographiait le Mur des Lamentations à Jérusalem, qu'ils s'extasient et s'échangent des mails.


Merci...

4d-don...

Merci...

Alexis a dit…

Côté écoles de la SRCM, il n'y a pas que la Lalaji memorial Omega international School ou la BRCM school du BRHD Trust à fonctionner en liens étroits avec le Sahaj Marg de Chari.
Je viens aussi d'en trouver une autre qui se réclame du VBSE de Chari : La "Chariji Education Development Society" manage l'école appelée "Sri Gurukrupa Vidya Nilayam". Voir www.cedsociety.com

Alexis a dit…

Elodie et toutes les soeurs abhyasis,

Voici qqs extraits choisis d'un discours de Chari qu'on m'a envoyé. Ca s'intitule "Message aux femmes" (Fire Eternal - Souvenir de l'anniversaire du Maître - Tiruppur, juillet 2001)

"Je pense que c'est surtout le coeur des femmes qui est le plus apte au service et à la dévotion. (...) pour les femmes cette idée de soumission, de servir avec humilité, ainsi que la capacité d'aimer constitue une parfaite assise pour une vie spirituelle (...) Elle [la femme] doit garder sa faculté d'aimer et d'être soumise (...)."

Restez soumises, Mesdames ! Chari s'en réjouit...

Elodie a dit…

Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre message blog "Pourquoi faut-il boycotter Tiruppur ?" :

le 27.05.07
Bonjour,

Dans mon commentaire de Janvier 07, je faisais état de "l'intérêt" que chacun trouve dans l'appartenance à un groupe et à une croyance. Aussi je rappelais la possibilité de s'adresser directement au pdg de la srcm pour lui demander des explications sur ses options et toutes les interrogations qui l'entourent. Si l'on considère qu'il ne peut enseigner les mathématiques à une amibe, on peut comprendre pourquoi il estime préférable de se taire. Donc, fossé de croyance étant, libre à chacun d'interpréter tout ça et de coller à sa propre histoire.

J'ai quitté le sahaj marg en 2005, les 2 années précédant mon départ étaient déjà confuses, le grand écart: un pied dedans, un pied dehors, envahi par le doute et tout ce que je voyais s'opérer dans la dite "mission".. Après 18 années,les voies du dit "seigneur" jusque là impénétrables me devenaient pénétrables.
Un point de vue personnel, donc un bon point!
Quelques évènements dans ma vie privée m'ont aidé à LACHER PRISE ! Les choses se sont donc faites par "voie naturelle".

Aucune pression, après 18ans au sein de ce groupe, n'a été excercée pour me retenir, tout comme durant ces années j'ai vu des gens partir en toute libert�� et poursuivre leur existence.

On sépare religion et spiritualité par le fait que la première est un enseignement qui consiste à aller chercher le "soi" par l'extérieur, la seconde par l'intérieur.
On peut aussi se poser la question de savoir ce qu'est le "soi".
L'union avec le "soi" est encore une affaire personnelle.
Certains y introduisent la notion de dieu, d'autres d'inconscient, etc.. Il y a le dieu mode occidentale , le dieu façon orientale..Différentes religions, différentes spiritualités..Ce ne sont que des mots, vides, à chacun de les remplir et d'y donner un sens. Certains, selon la valeur qu'ils leur donne, vont même jusqu'à leur mettre des majuscules.
Question de culture, d'éducation, donc de point de vue.
Certains orientaux vont vers l'Occident, certains occidentaux vers l'Orient..ça circule à peu près librement ! Viva.. Au choix.
L'essentiel étant de ne pas perdre le "nord" ou de ne pas être être "désorienté"..Au choix.

Après 2 années de cheminement solo et d'affrontement avec moi-même, je suis heureux d'accéder à :
- un savoir, LE MIEN.
- une parole, LA MIENNE.
ce que je résume par la maitrise de soi !

M'était-il nécessaire d'aller à la srcm et d'en partir pour accéder à cela ?
Tout comme je peux me demander s'il était nécessaire que je vive ce que j'ai vécu avant d'entrer à la srcm...
Réponse : tout est lié !
En tous les cas ça se passe comme ça pour moi et :
- je suis content de ne plus être ce que j'étais avant la srcm.
- je suis content de ne plus être ce que j'étais dans la srcm.
Tout est lié !

Je continue sans dieu, sans maitre..et toujours spirituellement. Voilà mon témoignage.
Les mots , comme le temps , n'existent pas; si ce n'est par le sens que chacun leur attribue et la façon dont on les remplit.

A chacun son postulat...Partez !

Frédéric

rectification ...lire :

A vos postulats..prêts...partez !

Frédéric

Anonyme a dit…

Salut a tous

Merci Fréderic pour ton témoignage.
Avec les séminaire pour jeunes (moins de 40 ans) et les écoles (pensionnats et résidentielles) privés, on ne fait plus cible sur les anciens males.

Le SRCMtm de Chari qui maintenant se dit "enregistré en California" en 1997, dans le nouveau "bulletin" sur leur site, fait toujours cible sur les femmes et maintenant, surtout les enfants comme le mentionne Alexis.

L'école Lalaji Memorial OMEGA (la fin?) a change de societe de gestion: Lalaji Memorial Educational Society. Le Baal Vatika Educational Society n'est plus là avec son LMOS (Living Modified OrganismS) le clonage spirituel.

Courage les Francais... Dieu n'a pas démenagé aux Indes et comprends encore le Francais... lol. ;-))

4d-Don

Anonyme a dit…

Bonjour,
Certains ont proposé une rencontre pour partager nos points de vue.
Qu'en est-il ?
Qui se cache derrière ces pseudos ?
Posons une rencontre et vienne qui veut..
Ce serait sympa de se voir autour d'un bon repas, qu'en dites vous ?
Frédéric

Anonyme a dit…

Salut Frederic

Moi, je suis Acadien de la cote est de Canada mais je vis sur la cote ouest, sur le Pacific, alors je n'atteiderai pas yotre "repas" mais j'y suis en exprit...lol ;-))

Bonne Chance dans la vie..

Don

Anonyme a dit…

Saluti Don,
Bien entendu !
Comme tu le vois ce n'est pas non plus pour demain, si cela devait se faire tu ne manqueras pas de voir la correspondance..Alors nous aurons une pensée pour toi.
Clin d'oeil.
Frédéric

Elodie a dit…

Bonjour Frédéric et 4d-don,
Une rencontre a eu lieu l'année passée. Est-ce une si bonne idée ? Internet fait vite oublier que nous sommes parfois séparés par des milliers de kilomètres, que nous ne sommes pas bien nombreux(ses) à nous impliquer un tant soit peu par nos contributions, même s'il y a beaucoup plus de lecteurs. Enfin, on n'est jamais au bout de nos surprises avec internet, une "identité" peut en cacher une autre, même après plusieurs mois d'échanges qu'on croyait sincères.
Bien à vous
Elodie

4d-don a dit…

Salut

C'est plutot pour le "fun". Nous ne somme pas "un groupe" ni un "mouvement" mais nous sommes les "personnes de l'annee", les bloggeurs (ses) les INFONAUTES selon le Kabbalah Juif.

Nous vivons dans la "realite virtuelle" et nous somme "pellerins" "SURFERS" de l'INTERNET...lol

Nous sommes presque des "esprits"

Salut...

Don