Pendant les années de notre permanence dans la SRCM, et encore au temps de Babuji, certains d’entre nous étaient déjà au courant de l’existence, dans le nord de l’Inde, de 5 ou 6 groupes de disciples ou descendants de disciples de Lalaji, qui avaient suivi leur propre chemin, sans avoir reconnu Babuji comme successeur de Lalaji.
Nous savions aussi, par l’autobiographie de Babuji que quelqu’un avait essayé de lui mettre des batons dans les roues, jusqu’à arriver à essayer de mettre fin à ses jours.
A cette époque, nous étions satisfaits de la voie que nous suivions et nous n’avions aucune curiosité pour essayer d’en savoir plus. En outre, l’ambiance qui régnait au sein de la mission, consistait en une « auto-complaisance » significative: nous étions les seuls à bénéficier de la transmission(!), notre Maitre était d’un niveau tel qu’aucun etre de ce niveau ne se serait plus réincarné avant quelques milliers d’années(!), probablement, Il était La Personnalité Spéciale( ?), sans parler aussi du fait d’etre éventuellement précepteur(!).
Et donc, ces disciples de Lalaji qui n’avaient pas reconnu Babuji, qui, pour nous était l’unique successeur légitime, étaient vus au maximum avec commisération et suffisance. Comme dirait Christian, nous faisions partie des arrogants stupides !
Quelques années plus tard, surtout après 99 et particulièrement après le centenaire de la naissance de Babuji, nous avons commencé à ne plus trouver ce que nous avions toujours cherché, c’est à dire que nous sentions que la voie d’accès vers le haut, vers le divin n’était plus ouverte, et considérant le type d’expansion matèrielle-horizontale que la mission développait, nous avons commencé à essayer de comprendre un peu plus les origines du Sahaj Marg, dans le but de trouver une autre voie qui pourrait nous convenir, espérant qu’il existe encore un mouvement avec la meme origine, dans lequel la spiritualité serait encore vivante.
Lors de cette recherche, un des premiers éléments qui a retenu notre attention a été un film (ou plutot 2 films) d’Arnaud Desjardin, tournés en 1973 en Afghanistan et intitulés: «Soufis d’Afghanistan- maitre et disciple » et « au coeur des confrèries » (Alizé diffusion ).
En voyant ces 2 films, nous avons pu constater qu’ils utilisaient aussi une transmission et qu’ils travaillaient avec les memes points de la région du coeur que dans le sahaj marg, qu’ ils faisaient des sittings et l’analogie était vraiement flagrante.
J’ai écrit à Arnaud Desjardin pour en savoir plus long sur ces Maitres. Il m’a répondu que, malheureusement, la plupart d’entre eux avait disparu, morts ou fugitifs, avec l’invasion soviétique.
Après quoi, je suis allée (littéralement) à la recherche d’un livre dont j’avais eu quelques indications et qui aurait prouvé ce que je pensais sur l’origine soufi du sahaj marg. Ce livre est :« Lakshvedhi Genealogy », la chronologie généalogique des saints, avant et après Mahatma Ram Chandraji Maharaj de Fatehgarh (Lalaji), dans l’ordre des Naqshbandia Mujaddidia , écrit par B.B Basuk (première édition en hindi en 1973, troisième édition en anglais en 1985 ).
J’ai constaté par la suite que Dahnhardt l’avait inséré dans la bibliographie de son livre.
Voici quelques informations tirées de ce livre, avec le bénéfice du doute, bien sur, car les recherches indiennes et les exposés sont souvent pas très clairs, déjà seulement par le simple fait qu’ils attribuent souvent à une meme personne, plusieurs noms différents... :
- premier point: l’origine soufi du sahaj marg y était confirmée- Basuk déclare qu’en 1984, il avait été invité à Madras du 29 avril au 1er mai pour le 85ème anniversaire de la naissance de Babuji et qu’il avait des contacts avec des abhyasis et des précepteurs de la mission. Donc, dans la SRCM, on le connaissait et on connaissait sans doute ses recherches!
- Autre point : A la mort de Lalaji, Babuji aurait continué à fréquenter très souvent le satsang de Shri Chaturbhuj Sahaj à Matura et celui de Shri Krishna Lal à Sikanderabad, ces deux derniers étant apparemment deux des représentants successeurs légitimes de Lalaji (heir). ( Krishna Lal aurait été nommé successeur de Lalaji en 1921, donc 10 ans avant sa mort )
- Dernier point: cette lecture, pour la première fois, nous a mis devant le fait, pour nous difficile à accepter, qu’un Maitre puisse avoir plus d’un successeur légitime et que cela soit tout à fait normal et naturel.
En effet, en ce qui concerne ce dernier point, dans le passé et encore aujourd’hui des fois, il était tout à fait normal qu’un Maitre envoie, avant sa mort, ses meilleurs disciples, travailler chacun, dans une zone géographique différente. Et c’est ce qu’aurait fait Lalaji.
De meme qu’il était normal pour un disciple de suivre plusieurs Maitres le long de son parcours spirituel, les Maitres étant de niveaux diffèrents, et c’était meme parfois le Maitre lui-meme qui envoyait son disciple chez un autre Maitre, pour continuer son chemin. Tout était très ouvert !
Et c’est aussi ce qu’aurait fait Lalaji, en tant que disciple, en commençant par le soufisme et en continuant avec la pratique de la Sant Mat. Et ceci sans culpabiliser ni « trahir » quiconque !
Aujourd’hui, toutes ces ramifications peuvent peut-etre permettre à chacun de nous ,de trouver ce qui convient le mieux à chacun et, si l’on y croit, on peut penser que chacun de nous est envoyé là où il doit aller!
Rappelons nous que si la voie que l’on suit n’est pas la bonne, on ne va pas bien loin, meme si souvent on croit qu’on est allé loin !Le problème se pose seulement quand un successeur se déclare etre l’unique successeur légitime!
A ce point, je voudrais mettre en évidence quelques « imprécisions » qui ont été rapportées par Babuji sur l’origine du Sahaj Marg et qui sont encore en cours au sein de la SRCM. Il faut tenir compte que, de la mort de Lalaji à la fondation de la SRCM et à l’arrivée des premiers disciples de Babuji, plus de 10 ans sont passés... on sait que le temps efface tout et fait tout oublier... :
-Lalaji aurait eu un maitre et peut-etre plus d’un
-l’origine en partie soufi, du système est, aujourd’hui sans aucun doute
-Les écrits de Lalaji n’auraient pas disparu, comme dans la fable de la SRCM, dans laquelle on nous raconte qu’une domestique aurait vendu tous les écrits de Lalaji, pensant que c’était des papiers à jeter. Les écrits de Lalaji apparemment existent encore, ont été écrits en urdu, certains ont été traduits en anglais, mais ils n’ont jamais été mis à notre connaissance dans la SRCM, sinon en 2001, avec le livre « The Complete works of Ram Chandra-Lalaji- volume II », mais pour une brève période( vu qu’il a pratiquement disparu de la circulation), aussi pour le fait qu’il traitait d’un enseignement bien différent de celui du Sahaj Marg et où l’on peut comprendre que la soit-disant simplification de ce dernier n’est autre que la réduction et l’amputation de l’enseignement de Lalaji.
-La pratique spirituelle enseignée par Babuji ne correspond pas à celle enseignée par Lalaji.
-Lalaji aurait nommé au moins 2 successeurs (heirs)
-Lalaji n’aurait pas découvert la région centrale. Ce point est le plus difficile et en parler n’est pas évident! Mais, de fait, le concept de région centrale a été repris par Lalaji suite à son contact avec les Radhasoami (et en lisant la littérature radhasoami qui est précédente, on peut en avoir la confirmation).
-A ces « imprécisions », il ne pouvait manquer, pour complèter le tableau, le changement de son propre nom contre celui de son Maitre.
Je finis en vous redonnant les références des livres qui, selon moi, aident à comprendre mieux tout ça, si on veut aprofondir certains points :
---« The complete works of Ram Chandra –Lalaji- volume II , édité par la meme SRCM à 7000 copies en juillet 2001 et il semble que ce livre ait disparu de la circulation, bizarrement,il n’y en a plus trace nulle part ! Il est devenu tabou ! La seule façon de se le procurer est de se le faire prèter par un abhyasi qui est ou était abonné à vie et qui l’aura reçu systématiquement à l’époque. Dans ce livre, Lalaji part de son expérience soufi pour aboutir à son expérience Sant Mat, qu’il développe largement.
--- le livre du chercheur Thomas Dahnhardt. : « Change and continuity in indian sufism « . Vous y saurez beaucoup de choses sur Lalaji.
--« -L’Anurag Sagar . » « the ocean of love « attribué à Kabir. On y comprend beaucoup de choses sur le pourquoi des maitres de différents niveaux! Et quels sont ces niveaux.
--- Le livres de Kirpal Singh (un des maitres dela Sant Mat ): « la roue de la vie, le mystère de la mort « et de nombreux autres livres sur le site :www.ruhanisatsangusa.org, qui donnent une explication beaucoup plus claire et aprofondie que ce que nous avons pu lire dans le Sahaj Marg, sur la spiritualité.
--- Les livres de Baba Sawan Singh (un autre Maitre de la Sant Mat)( si vous réussissez à les trouver) : « philosophy of the Masters ». 6 ou 7 volumes
---« Sar Bachan » de Soamiji Maharaj.
Ils sont difficiles à dégoter, mais leur lecture vaut la peine . Ils sont en anglais.
Bien sur, ce ne sont que des livres, et ils servent à nous retirer quelques idées toutes faites ou préjugés ou à mieux nous informer, mais il reste toujours vrai que rien ne vaut le contact direct avec les Maitres et une pratique valide avec leur aide.
Voilà, je crois qu’avec cette lettre, j’ai conclus mon intervention sur les blogs, car franchement, je n’ai plus envie d’explorer plus au-delà! J’ai passé de nombreuses années avec ces recherches et il me semblait juste d’en communiquer le fruit.
Je salue tous les frères et soeurs de tout coeur.
Bien fraternellement
Madeleine
Merci Madeleine pour tes informations qui nous ont tant apporté ces derniers temps. Ne nous quitte pas complètement s'il te plait.
Elodie
17 commentaires:
Sur http://jis.oxfordjournals.org/cgi/reprint/15/3/359
"Change and Continuity in Indian Sufism
By THOMAS DÄHNHARDT (Delhi: D. K. Printworld, 2002), 461 pp.
Price HB $37.50. ISBN 81–246–0170–4.
Dr. Dähnhardt has studied a distinct branch of the [Naqshbandi] Mujaddid; order, forged by the followers of Mirza Mazhar Jan-i Janan (d. 1780) in and around Delhi. This branch was open to the initiation of Hindus into the predominantly Muslim Sufi order, despite the stereotype of the Naqshband; order being orthodox or championing Islamic purism and dominance. In fact, in the late nineteenth century, a Hindu follower of a Muslim Shaykh was granted the authority of mastership, khilafat, and attracted a circle of primarily Hindu followers; this branch subsequently became a Sufi order populated by Hindus, in which mode it continues until today. This reality, which contradicts many stereotypes, is the subject of Dähnhardt’s study. The author’s challenge is
both historical, to document this unusual configuration of a ‘Hinduizing’ Sufi order, and theoretical, to find ways to analyze this synthesis, which defies conventional categories such as ‘Islamic’ or ‘Hindu’.
The most interesting figures within this branch of the Naqshbandi Mujaddidi Sufi order are Maulana Shah Fadl Ahmad Khan and Mahatma Ramchandra Fatehgarhi who — as master and disciple — were most responsible for the order’s unusual Hindu–Muslim synthesis. Taken as a pair, their lives stretch from 1838 to 1931 — over a century of radical change in India, characterized by increasingly violent communalist interpretations of religion. Yet these two men engineered a synthesis of spiritual values, passing spiritual guidance and meditation techniques over the boundaries of formal communal allegiance, whether Islamic or Hindu. They did not simply ignore the boundary between religions, they intentionally and articulately drew equivalencies between the two in order to downplay any such boundary. (...)
In order to make sense of the synthesis between a Sufi system of mystical discipline rooted in the Islamic tradition and a Bhakti system of mystical practice rooted in the Hindu Sant tradition, Dähnhardt in effect compares Islam and Hinduism as religious traditions. (...)
Dähnhardt does not see religious traditions as hermetically sealed categories defined by distinct theologies; rather, he proposes that religious traditions are divided into theory and practice, the former understood as theological discourse and the latter as ritual practice. Dähnhardt makes sense of the ‘Hinduization’ of the Sufi order by saying that the practice stayed relatively constant, while the theory explaining that practice was more open to change. The theoretical framework changed as Muslim practitioners initiated Hindu practitioners and they created an all-Hindu environment for the spiritual practice. Arabic and Persian terms were replaced by Sanskrit and Hindi terms; references to the Quran and the Prophet were replaced by references to the Upanishads and Ram-Krishna mythology, as understood within the tradition of nirguna-bhakti in the style of Kabir. However, at a level deeper than this theoretical superstructure, the practical techniques of meditation remained quite constant: ‘The practical aspect comprising methods and specific techniques was largely deemed applicable to Muslims and non-Muslims alike since they are meant to act on the
common ground represented by a human constitution subject to universal laws and principles’ (p. 269). (...)
Dähnhardt’s study is clearer on how the synthesis happened than on why it happened. He cites Sayyid Abu l-Easan Nasirabadi (d. 1856) as the key figure who ‘entrusted one of his disciples with the task of opening up the tariqa to Hindus’ (p. 200); while he tells us that this was ‘an unprecedentedly bold step’, he gives no explanation of the Sufi leader’s motivation or goals.
The reader is left wondering whether Sayyid Abul Easan was simply making explicit the ecumenical understanding of the order since Mirza Mazhar Jan-i Janan (who seemed to be open to Hindus though he was very harsh against the Shia), or whether he was setting out a new course for the order based on his own, radically new vision that Hindus and Muslims needed to join together in spiritual practice as the Mughal empire fell under British colonial domination."
Après cette avalanche d'information qui nous est parvenue autour de la période du basant (force des symboles ou autre raison?), je tente une petite synthèse des points qui m'ont paru essentiels.
1) Les maitres considéraient la filiation spirituelle avec beaucoup plus de souplesse (de foi?) qu'on ne le fait à la SRCM depuis sa création:
-plusieurs successeurs étaient possibles
-ils avaient une activité géographique locale
-ils introduisaient des modifications de surface extrêmement importantes dans l'enseignement de manière à adapter le coeur technique aux dimensions sociales et psychologiques de l'environement
-on ne cherchait pas une centralisation du pouvoir à grande échelle (le propre des dictatures)
-il n'y avait pas de prétention, semble-t-il, à l'exclusivité de l'enseignement
-la relation humaine entre le maitre et le disciple restait centrale
-dieu était le seul maitre pour décider de tout, y compris des successions
2) On apprend avec le travail de Madeleine que la découverte de la région centrale ne serait pas le fait de Babuji, comme on le croit à l'ISRC, mais proviendrait de Lalaji, qui aurait découvert ce concept et cette position dans une autre secte, les Radhasoami. On apprend aussi que Babuji ne s'appelait pas Ram Chandra.
3) On s'apperçoit, comme je le clame depuis le début, que les interférences humaines résultant d'une fanatisation par la pratique elle-même, conduisent les abhyasis à créer une forme spécifique dépendant de l'époque et du lieu, qui recouvre la réalité jusqu'à la rendre inaccessible. Ainsi, on découvre que le coeur technique ou spirituel de la méthode est un universel indépendant du mythe qui l'enrobe pour le socialiser (mythe Hindouiste chez les Hindous, mythe Islamique chez les Musulmans). Nous faut-il créer un mythe Chrétien, etc., ou nous faut-il transcender ces distinctions de surface en éliminant l'habillage mythique et social, afin de faire de la méthode un enseignement véritablement universel? Ou nous faut-il adhérer à l'Hindouisme, qui s'est approprié une technique pour se répandre?
4) On découcre un peu plus à quel point la SRCM est ignorante sur sa propre origine, ou à quel point elle ment en cachant la vérité. Ignorance et mensonge sont ici une manière d'entretenir un mythe grandiose visant à imposer la suprémacie d'une (nouvelle) religion à l'humanité, à l'heure où les religions devraient être abolies. J'en reviens donc à mon idée d'un programme de psychanalyse prophylactique pour tuer les mythes collectivement et faire émerger une humanité libre, qui cesse de loucher sur l'au-delà ou d'adhérer à ces spiritualités de la mort...
Salut a tous et toutes..
Merci Madeleine, Alexis et Christian et surtout Elodie (pour ton courage et ta tenacite) pour toutes ces "nouvelles".
Je suis bien heureux que tu mentionne Kirpal Singh et Baba Sawan Singh. J'ai lu ces deux livres que tu mentionne et je les ai trouves tres interessants. Kirpal Singh, le dernier de sa lignee, selon lui, a eu la meme difficulte avec sa succession apres sa mort (Son fils vs un autre) .
Le livre de Baba Sawan Singh "Path of the Masters" m'a impressione et je le mentionne encore aujourd'hui comme un livre tres "eleve" et "inspire", sinon du Divin, certainement d'une parti eleve de notre "conscience collective" que certains appellent la "Conscience Cosmique". C'est un livre "d'amour" et pas du tout comme le "Sahaj Marg" de Chari ou les mythes, les mensonges et les megalomanies de la SRCM(tm) de Babuji...
Merci a tous encore...comme toi, je suis tres au "complet" avec la succession SAHAJ MARG et la LIGNEE SOUFI...
Chercher la spiritualite dans les "institutions" et les "Religions" c'est chercher Midi a quatorze heures!! On peut trouver la spiritualite n'importe ou mais la Nature est plus "plaisante" que les "institutions"...Je veux jouir avec le Divin qui demeure "dehors" plutot que de le chercher dans le coeur, les tabernacles, et les pratiques des HOMMES de POUVOIR et leurs acolytes "sans pouvoir", qui se presentent comme des "groupies" mendiants...
4d-don
Salut Madeleine,
j'ai encore une petite question mais je ne suis pas certain que tu aies la réponse.
Babuji parle de la personalité spéciale. Il n'a jamais dit que c'était lui, mais ses disciples l'ont prétendu, sous l'influence du système manipulatoire de la SRCM, comme seule option implicite possible.
A l'ISRC, le mythe prétend même qu'il n'y a jamais eu qu'une seule personalité spéciale, Babuji, alors que ce dernier parle dans un de ses ouvrages d'une personnalité spéciale qui aurait existé selon mes calculs il y a plus de 800 000 ans!!! Ce rishi, selon Babuji, possédait le même statut que la personnalité spéciale contemporaine, et serait l'inventeur du Raja Yoga (illogisme, puisque selon Babuji, il aurait inventé le Raja Yoga alors qu'il était près du centre. Comment était-il arrivé au centre? En tous cas sans Raja Yoga, donc).
As-tu quelque indice sur l'identité de cette personalité spéciale? Penses-tu que Babuji parlait de lui-même ou faisait-il référence à quelqu'un d'autre, maintenant qu'on sait que la région centrale était déjà découverte dans d'autres sectes et que Lalaji la connaissait?
Merci encore pour tes apports. Contrairement à Don, je pense que ce sont de nouvelles ouvertures pour orienter nos recherches l'année à venir, et non un aboutissement.
Bye, et j'espère te lire encore.
Autre point de réflexion qui me revient.
Beaucoup d'abhyasis, et encore plus de membres de leur famille, éprouvent une gène diffuse avec le Sahaj Marg, qui bien souvent ne se dissipe pas malgré l'argumentaire rassurant.
Cet enseignement, mais aussi ceux dont il dérive et ceux issus de ceux dont il dérive, prétend être conçu pour des individus insérés socialement, ayant une vie de famille, etc., bref, pour des citoyens tout à fait normaux, monsieur et madame tout le monde.
Je me suis rendu compte que ce point, encore une fois, est une véritable hypocrisie, pour ne pas dire un mensonge total.
En effet, comment peut-on avoir une vie de famille normale, si par ailleurs notre coeur est constamment loin de notre famille, auprès du maitre ou du divin?
C'est mentir à sa femme ou à son mari, c'est ne pas aimer ses enfants, et c'est les tromper tous.
Voilà ce qui dérange les gens, car intuitivement, ils sentent bien qu'il y a quelque chose de fondamental qui cloche. Ils ont raison.
Selon moi, il n'est pas possible de suivre une voie comme le Sahaj Marg ET de vivre une vie de famille digne de ce nom, car il n'est pas possible d'aimer dieu et d'aimer sa famille. Il y a un choix à faire, et ne pas faire ce choix, c'est se mentir à soi et aux siens.
Les chrétiens sont donc moins hypocrites quand ils prétendent que celui qui s'engage sur la voie mystique doit renoncer au monde totalement, y compris à sa famille.
Finalement, l'abhyasi engagé n'est qu'un fiéffé menteur, qui ment à tout le monde, puisqu'il ne fait que jouer un simulacre de vie de famille, alors que fondamentalement, il doit renoncer réellement aux siens pour le maitre.
Donc, ce type de rapport affectif complètement inexistant et dévoyé est peut-être acceptable pour les Indiens, mais il ne l'est pas pour un occidental.
Je me demande même dans quelle mesure il ne s'agit pas d'un fait introduisant du pathologique dans le système famillial. Je me demande aussi si les enfants des familles d'abhyasis n'ont pas une carence affective totale, et j'en reviens encore une fois, dans ma réfléxion, au suicide du fils de Babuji.
Quand à l'omega school, mama mia.
J'espère que ça aide.
Je tente une première synthèse rapide sur un des mouvements qui ont succédé à Lalaji, le Ramashram Satsang.
Mon résumé est basé sur les sites internet ramashramsatsang.org, ramashramsatsang-mathura.com et ramashram.com. Ils déclarent tous 3 que leur fondateur fut le Dr Chaturbhuj et que le maître actuel est son fils Hemendra Kumar ji.
Je rappelle que d'après NaqshMuMRa Nexus, il existe d'autres Ramashram Satsang à Sikandarabad (avec Shrikrishna Lal), Gazhiabad, Shyam Nagar ou Jaipur (avec Thakur Singh Ji). Ce qui suit ne concerne que Ramashram Satsang, Mathura.
Un jour (date inconnue), Lalaji a transmis la connaissance divine et l'outil de la sadhana au Dr Chaturbhuj Sahai Ji (1883-1957). Lalaji l'a chargé de contribuer à le diffuser en 1919. C'est pourquoi le Dr Chaturbhuj a créé le Ramashram Satsang en 1923 à Etah, puis l'a déplacé en 1951 à Mathura (Uttar Pradesh - Inde).
Il a basé son système de méditation sur l'enseignement de cette nouvelle sadhana, appelée "Naveen Sadhana" par Lalaji. Dans son principe, elle repose entièrement sur la responsabilité du gourou et non sur celle de son disciple. Le gourou va permettre l'élévation spirituelle du disciple grâce à son propre pouvoir spirituel. De son cœur va émaner le pouvoir divin sous forme de lumière jusqu'au cœur du disciple en y effaçant en même temps les impuretés. Cela ne réclame aucun effort conscient de l'aspirant. La seule chose qui lui est demandée est d'entrer en contact quotidien avec son gourou par le biais de la méditation (dhyan). En pratique, celle-ci doit avoir lieu le matin, le soir et au coucher en se concentrant sur le chakra du cœur ("heart-chakra").
Le message de Lalaji est résumé en 8 points sur ramashram.com :
- Prayer is the food for human mind (La prière est la nourriture de l'esprit humain)
- Feeling the presence (of Guru or God) at all times, in all situations is true knowledge
(Sentir la présence (du Gourou ou de Dieu) à tout moment et dans toutes les situations constitue la véritable connaissance)
- To be happy in all situations is the quintessential duty of human beings (Être heureux en toute situation est la quintessence du devoir des êtres humains)
- Don’t hurt anyone. Keep heart clean of desires (Ne blesser personne. Maintenir son coeur à l'abri des désirs)
- Avoid company of nonbelievers (Éviter la compagnie des non-croyants)
- There is no reason to show off. Our objective is to keep our Guru or God happy and live as per his will (Il n'y a aucune raison de poser. Notre objectif est que notre Gourou ou Dieu reste heureux et de vivre selon sa volonté)
- Strive towards self-less service for all human kind and avoid taking help from others (Luttez pour le service désintéressé pour l'espèce humaine et évitez de prendre l'aide d'autrui)
- Pray – God, please fill me up with your devotion (Prier - Dieu, emplis moi de ta dévotion)
Du point de vue des origines de cette méthode, les choses sont plus confuses. Huzur Maharaj, un grand saint musulman soufi, aurait enseigné ces techniques à Lalaji en lui disant qu'elles venaient des hindous qui les avaient oubliées : "Come to me. I shall teach you spirituality. It belonged to hindus but they no more has it."
Cet enseignement modifié par Lalaji proviendrait d'une pratique prônée par la Bhagvat Geeta utilisant les techniques de Patanjali, ainsi que des enseignements de Kabir et de Guru Nanak Devji.
La bibliographie recommandée est un livre du Dr Chaturbhuj "Yog Philosophy and Naveen Sadhana" - Sadhan Press (Dampier Nagar, Mathura - 281001 - UP - India)
Ils ont créé un groupe de discussion sur http://groups.yahoo.com/group/ramashramsatsang/
On retrouve donc bien les différentes influences listées par Madeleine : un soufisme indien qui s'est emparé d'anciennes pratiques hindouistes (yoga de Patanjali, Kabir lui-même inspiré par l'islam) et le Sant Mat, radhasoami ou autre (Nanak Dev Ji et encore une fois Kabir, sikhisme).
Le Dr Chaturbhuj ne prétend pas être le seul représentant de Lalaji, il contribue à diffuser son enseignement… donc lui parmi d'autres.
Ce que l'on ne nous dit pas : la méditation permet-elle aux disciples d'aller dans la "région centrale" ? Mais je ne sais pas moi-même ce que c'est ou à quoi cela peut ressembler. Les chercheurs spirituels que vs êtes pourront peut-être m'éclairer un peu…
Autrement, on retrouve la plupart des éléments présents dans le Sahaj Marg de Babuji : méditation centrée sur le cœur, impuretés, souvenir constant, dévotion, etc.
Les différences : la responsabilité du gourou, l'absence d'effort conscient du disciple en dehors de la pratique de la méditation.
Ce qui me surprend beaucoup : éviter la compagnie des incroyants !!!
J'espère ne pas avoir fait de contre sens ds mes traductions…
PS : la personne originaire de Gazhiabad qui vient régulièrement consulter nos blogs pourrait peut-être ns apporter des infos sur l'éventuel Ramashram Satsang de Gazhiabad, merci à elle de ns aider !
Re PS : Sant Mat et radhasoami sont eux aussi bourrés de sectes, alors ATTENTION où vous mettez les pieds
Je reviens sur mon dernier post.
A l'occasion du basant, la cinquantaine d'abhyasis de l'ISRC qui sont dans la Bay Area se sont réunis.
Au cours des discussions informelles, j'ai capté un élément qui m'a fait comprendre que je n'avais rien compris à l'aspect spirituel du Sahaj Marg, et que j'étais toujours piégé dans le dogme de la SRCM.
Un abhyasi qui débute depuis quelques mois cherchait une clarification sur un des commandements, et faisait la même erreur que la plupart des gens à la SRCM concernant le souvenir constant.
Le précepteur disait qu'être en souvenir constant est un état comparable à la joie, qui ne provient pas d'une pensée mais du subconscient.
Il disait qu'il y a donc de la joie à être avec les gens, à manger ce qu'on mange, etc. De la joie à être avec, et non une rupture.
Donc, éclairage nouveau, une vie intégrée deviendrait théoriquement possible, et les défauts que je dénonçais seraient dus à un égoisme résultant d'une conception erronnée des pratiques.
Un enseignement d'un autre niveau que celui que j'ai reçu à la SRCM.
A première vue assez éloigné de la discussion sur la SRCM, ce texte de G. Faye présente cependant une analyse très intéressante des rapports entre société, idéologie religieuse, et histoire.
Le point qui est ici abordé est relatif au refus du conflit, une idéologie fondamentalement judéo-chrétienne qui pouvait avoir initialement pour but de pacifier les barbares d'Europe... pour mieux les dominer.
Actuellement, cette idéologie du refus du conflit conduit à toutes les dérives en paralysant les individus, en leur retirant tout moyen psychologique d'affirmer leur existence dans un tout, et ainsi de maintenir l'harmonie - aussi paradoxal que ce soit.
J'y ai trouvé des parallèles très intéressants avec la SRCM, je laisse les lecteurs à leur propre réflexion.
"Au delà des causes directement sociales, le refoulement du conflit s'explique par la grille judéo-chrétienne sur laquelle se sont construites les mentalités et les idéologies modernes. Dans la perspective biblique, le caractère polémique de la vie est envisagé comme un malheur dont l'objet du salut est précisément de nous délivrer. L'existence pécheresse, vallée de larmes de l'ici-bas, a été fondée par un conflit -- le meurtre d'Abel par Caïn -- qui est venu troubler l'harmonie pacifique de l'âge d'or. L'histoire humaine se confond alors avec celle du rachat d'une humanité originelle, condamnée à la différence concurrentielle et à l'affrontement entre les peuples, mais aussi au travail, envisagé comme lutte contre une nature qui dérobe ses bienfaits. Les valeurs de puissance, de victoire, etc, sont confondues avec des manifestations dérisoires d'orgueil, des défis envers un Dieu radicalement séparé du monde terrestre, c'est-à-dire des lois polémiques de la vie. La seule légitimité du conflit est celle de la guerre apocalyptique, le dernier combat, celui qui se fonde sur une «causalité diabolique», le conflit destiné à exterminer l'ennemi de Dieu, l'ennemi absolu.
Une telle structure mentale prépare les esprits à deux types de sentiments, que nous retrouvons dans toute l'histoire occidentale. Le premier, c'est la mauvaise conscience ; en effet, ainsi invalidé, le conflit, quelle que soit sa nature, guerre ou querelle, va se trouver mal vécu. Les pulsions agressives comme les nécessités de la défense et de la sécurité vont entrer en contradiction avec la morale. Paradoxalement, les forces conflictuelles ne vont pas être inhibées mais perçues comme péchés, et à ce titre, se trouveront débridées, puisqu'aucun ordre social ne les intégrera, ne leur fournira de normes. A moins -- et c'est le deuxième cas -- que le conflit ne soit reconnu comme croisade, guerre sainte ; ce qui aura pour effet de briser toute codification morale et d'encourager le fanatisme. Se battant pour la vérité et non «par jeu» ou «par habitude», les hommes en proie à une telle mentalité retrouvent une agressivité pulsionnelle ; paradoxalement, le conflit devient «inhumain».
Il est intéressant de constater que notre civilisation a vécu les conflits les plus meurtriers lorsque ceux-ci étaient provoqués par les religions ou les idéologies universalistes, humanitaires, pacifistes, etc. Les monothéismes de l'Amour absolu ou du fraternalisme dogmatique donnent très classiquement lieu au fanatisme guerrier. Lorsque l'ennemi est l'ennemi absolu, le non-homme, le «fauteur de guerre», le dernier coupable à éliminer avant la paix universelle -- schéma commun par exemple au christianisme et au communisme -- le conflit devient croisade meurtrière. Des guerres de religions aux génocides du 20ème siècle, la responsabilité du christianisme ou des idéologies qui en dérivent est majoritaire. Ils ont donné lieu dans l'histoire à plus de guerres et de destructions de populations que les systèmes politiques et religieux qui ignoraient l'humanisme égalitaire et qui reconnaissaient le conflit comme légitime. Comme l'esclavage qui a duré jusqu'en plein 19ème siècle au sein de la grande démocratie puritaine et biblique d'outre-atlantique, les guerres les plus âpres de notre temps sont directement le fait de la conjonction des monothéismes, visions du monde qui ont en commun de se proposer comme finalité la réalisation d'un univers de fraternité absolue, de résolution définitive des antagonismes, et qui placent au sommet de leur échelle de valeurs le bonheur individuel. Une plus grande tolérance se remarque au contraire de la part des idéologies qui placent au sommet de leur échelle de valeurs l'esprit de puissance du groupe. La tolérance et le réalisme gouvernent en effet leurs stratégies, que certains qualifient de «cynisme» ; les rapports de force sont moins meurtriers que les lois morales. Et de nos jours, qui ne sait pas que seul «l'équilibre de la terreur», c'est-à-dire la croyance dans la possibilité du conflit et la détermination de le mener, a pu, jusqu'à présent, nous préserver de l'holocauste nucléaire ?
A l'encontre des tabous philosophiques et des croyances politiques de notre temps, donc de manière très inactuelle, mais en même temps en accord avec les développements scientifiques les plus récents, de la polémologie à l'éthologie, mieux vaut selon nous se faire de la vie une vision conflictuelle et tenter d'intégrer le conflit dans les relations sociales et politiques, sans caresser l'espoir irréel de le faire cesser un jour.
Il faut reconnaître que le conflit est créateur de socialité, qu'en son sein se tissent les liens communautaires par les regroupements et les polarités qu'il crée. Qu'il soit agonal, comme dans la rivalité, la concurrence ou la querelle, ou polémique et susceptible d'aller jusqu'à l'enjeu de la vie, comme dans la lutte politique, militaire ou religieuse, le conflit mobilise les sentiments et intensifie les appartenances. La sociologie des entreprises, pour ne citer que cet exemple, a bien montré le rôle régulateur des conflits et des concurrences internes, et même leur fonction de stimulation du travail lorsqu'une équipe est en concurrence ou en désaccord avec une autre sur un objectif. Le conflit demeure positif et «structurant» tant qu'une autorité sait l'arbitrer et le maintenir en deçà du seuil où il désintégrerait tous les rapports." (...)
"La concordance des conceptions du monde non-chétiennes, de l'Inde à la Grèce, pour admettre le conflit comme partie structurante du réel et pour l'intégrer dans les cosmogonies, est aujourd'hui totalement validée par les sciences de la vie. La philosophie et l'anthropologie anti-conflictuelles du christianisme et des idéologies occidentales se voient infirmées, et les visions du monde «païennes» se révèlent paradoxalement plus adaptées au nouvel esprit scientifique que la rationalité harmoniciste de l'égalitarisme.
Ainsi, toute entière organisée autour du refus du conflit, projetant de l'éradiquer définitivement de l'espèce humaine, la civilisation occidentale, prolongement du christianisme, s'instaure comme figure centrale du Déclin. La Jérusalem céleste, déclin de l'ici-bas, déclin de la vie, est bien en train de descendre sur terre."
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Ce texte est extrait de la brochure de Guillaume Faye, L'Occident comme déclin, 1985. Faye est né en 1949. Il a été, aux côtés d'Alain de Benoist, l'un des principaux animateurs du GRECE (Groupement de Recherche et d'Etude sur la Civilisation Européenne) et de la Nouvelle Droite, qu'il a quittée en 1986, préférant suivre sa propre voie de «provocateur» et «d'éveilleur» nietzschéen. Son livre La colonisation de l'Europe (2000), qui dénonce le danger mortel de l'immigration afro-maghrébine et de l'Islam, lui a valu dix-huit chefs d'inculpation, dont «atteinte à la sûreté de l'Etat».
Un autre point de discussion: le changement de nom de Babuji.
Selon un des Indiens avec qui j'ai discuté, c'est logiquement improbable.
Babuji travaillait déjà pour le gouvernement avant de rencontrer son maitre. Il lui aurait donc été impossible de changer de nom.
Il se peut tout à fait, par contre, que le nom de Babuji soit autre que Ram Chandra: Ram Chandra est un prénom, et non un prénom + nom, ce qui a pu induire en erreur.
Il y a donc encore des recherches à faire.
Alexis,
Au sujet de Ramashram Satsang, Mathura tu as oublié de préciser qu'une fois de plus on est face à des gurus qui se succèdent de père en fils. Cela me parait important à ajouter.
Une remarque : Lalaji nous a peut-être bien indiqué la bonne voie en matière de choix d'un maître. Il en a eu plusieurs. Il a donc construit sa quête spirituelle grâce aux apports de différents gurus sans en privilégier un seul, d'après ce que l'on en connait.
Cela constitue un avantage incomparable : il ne peut y avoir de culte de la personnalité s'il y a plusieurs personnalités, et là je rejoins Christian sur le souvenir constant, qui doit forcément changer du sens SRCM tm, s'il y a plusieurs gurus dont il faut se souvenir.
Enfin, l'initiative et les choix de ces gurus reviennent dans les mains de l'aspirant spirituel. Ce n'est plus le guru qui commande.
Affectueusement
Elodie
Synthèse sur Thakur Saheb Shri Ram Singh Ji et Ramashram Sansthan
Réalisée à partir des données issus du website de Mr Arvind Jolly, ingénieur metallurgiste et fils d'un disciple de Thakur Saheb (http://members.tripod.com/arvind_jolly/, on peut le contacter directement via arvindjolly@hotmail.com) et des données issues du website de RK Gupta, apparemment très lié au Dr Chandra Gupta, lui-même disciple de Radha Mohan Lalji (neveu de Lalaji) et de Thakur Ram Singh ji (http://www.geocities.com/sufisaints/, on peut le contacter via rkgupta51@yahoo.com).
Soufisme et Santmat sont deux courants de l'Islam et de l'Hindouisme qui reposent sur les mêmes principes de base. Fazal Ahmed Khan Saheb (Hujur Maharaj), un grand mystique soufi, a décidé de casser les barrières entre ces deux courants en nommant un hindou pour lui succéder, Mahatma Ramchandra Ji (Lala Ji).
Ce nouveau courant est appelé Ramashram, auquel on ajoute un suffixe selon les branches régionales en Inde et ailleurs. Il prend ses racines dans l'ordre soufi de la Naqshbandiyya, mais selon Hujur Maharaj, le soufisme provient de l'ancienne mystique hindoue. La boucle est donc bouclée. D'autant plus que Ramashram a réintégré le courant Santmat (ou bhaktimat).
Lalaji, comme son maître Hujur, ont vivement réagi face à l'attitude des gens qui se servaient des religions pour diviser. Ils ont au contraire milité pour l'idée humanitaire d'une sagesse et d'une spiritualité qui réunisse l'humanité sans aucune barrière.
Ramashram Sansthan, situé à Fatehgarh (UP - Inde), est l'organisation qui chapeaute toutes ses ramifications en Inde. Ramashram Satsang, Jaipur est un groupe qui a suivi l'enseignement de Thakur Saheb Shri Ram Singh Ji. Elle est actuellement dirigé par son fils Shri Narayan Singh qui a fait le choix d'utiliser la méthode du grand yogi Aurobindo.
Thakur Saheb Shri Ram Singh Ji (1898-1971) fut un grand disciple de Lala Ji, un saint dans les lignées du soufisme et de Santmat en Inde. "Samarpan (let-go) and Yaad (remembrance) are the essence of his teachings".
Dans la lignée de l'ordre soufi de la Naqshbandiyya, la transmission de la connaissance s'y effectue de cœur à cœur. Elle voyage du cœur du maître vers le cœur du disciple à travers son amour et sa dévotion pour le maître et grandit avec la pratique, à condition que le disciple transcende son ego.
D'après NaqshMuMRa Nexus, Thakur Ram Singh ji ne fait pas partie des 9 "précepteurs" de Lalaji. Ramashram Satsang, Sansthan n'est pas domicilié à Fatehgarh mais à Raipur.
On ne sait donc pas quelle organisation "Ramashram" chapeaute toutes les autres branches du Ramashram. Est-ce NaqshMuMRa qui serait appelée Ramashram Sansthan par Arvind Jolly ?
Dans tous les cas, il y a des liens forts entre Radha Mohan Lalji et Thakur Ram Singh ji.
Pour Elodie, on est encore face à une succession entre père et fils.
L'accent est fortement mis sur la volonté des fondateurs de dépasser les barrières religieuses de l'époque, ce qui va assez ds le sens dont je parlais il y a qqs jours du contexte des violences inter-religieuses. Mais cela le dépasse aussi largement, car Arvind Jolly les présente comme voulant créer quelque chose qui synthétise ces religions tout en les abandonnant.
Les lignées soufies issues de Lalaji : la Ramchandriyya (NaqshMuMRa ) et la Na'imiyya
NaqshMuMRa Nexus
Les données proviennent du website http://laalaajinilayam.googlepages.com/ créé par Himanshu Vikram. D'après son blog http://laalaajinilayam.blogspot.com/, il semble être le fils de Dinesh Kumar Saxena et donc l'arrière petit-fils de Lalaji. Son père et lui connaissent bien Chari. On peut les contacter via laalaajinilayam@gmail.com ou adhyatmadhara@gmail.com . Les coordonnées de Dinesh Kumar Saxena sont "Laalaaji Nilayam" - 45, Mahatma Shri Ram Chandra Marg - Talaiya Lane, FATEHGARH, District- FARRUKHABAD, (U.P) 209 601 INDIA - Mobile : +91 9451970632.
NaqshMuMRa est l'abréviation de Naqshbandiya Mujaddadia Mazahariya Ramchandriya, une nouvelle branche de l'ordre soufi de la Naqshbandiyya issue de Mahatma Ramchandra (Laalaaji Maharaj) et créée par son fils Mahatma Jagmohan Narain (1901-1944).
Dans cette branche, Hujur Maharaj (1857-1907) figure en 34ème position de la golden chain, Lalaji en 36ème. Son frère, Raghubal Dayal dit Chachchaji (1875-1947) lui succède, puis son fils Jagmohan Narain (1901-44) puis ses petits-fils Akhilesh Kumar (1941-74) et enfin Dinesh Kumar Saxena, né en 1944.
Le 23 octobre 1930, Lalaji a adressé une lettre à son fils Jagmohan qui le désignait pour lui succéder, la lignée génitale étant plus forte que la lignée par adhésion, qui demande plus d'exercice et de pratique. A défaut, Brijmohan Lal son neveu aurait pu faire l'affaire (lignée par adhésion). Lalaji les poussait à coopérer tous les deux.
D'après NaqshMuMRa Nexus, Lalaji a eu 212 disciples seulement et a nommé 9 "functionaries" (= précepteurs ?). Ils citent 8 institutions qui ont été établies pour répandre l'enseignement de Lalaji, dont la SRCM de Shajahanpur (dont le quartier général est à Chennai), 5 Ramashram Satsang (Mathura, Sikandrabad, Ghaziabad, Shyam Nagar et Sansthan à Jaipur), Sant Bhawani Shankar Satsanj Aashram Orai et Akhil Bhartiya Santmat Satsang Anangpur.
Lalaji a rencontré son maître, le grand saint soufi Hazarat Fazal Ahmad Khan Sahib Raipuri, en 1891 et passé 16 années en sa compagnie. Celui-ci lui a donné plein pouvoir le 11 octobre 1896 mais il a débuté son enseignement en 1911, après qu'il eut assimilé le meilleur de différentes religions et fondé une nouvelle méthode. Celle-ci rend possible la réalisation de Dieu pour tous sans abandonner la vie familiale et en un court laps de temps, grâce au maître qui les accompagne. Son enseignement apportait aussi une régénération sociale et spirituelle. Il pouvait élever ses disciples jusqu'aux plus hauts états (la région centrale) à sa volonté. Il était un pilier de Santmat (le soufisme au-delà de la religion).
Son enseignement en 7 points :
1. Engage your self in practice of listening to every heartbeat, super imposing there with the nomenclature of the Lord (AJAPA JAP).
2. Keep your heart pure, away from the corrupting influence of undesirable things and undesirable company.
3. Always keep attuned to the Lord; your attention should never for a moment deviating there from.
4. Concentrate your attention on the heart and keep your heart centered in the Lord.
5. Endeavor to attain kin-ship and attachment to the Eternal truth, the Lord of Universe.
6. Gradually erase the identity of self, try to merge in, and attain oneness with God.
7. Sacrifice life in the grand endeavor.
Lalaji a aussi beaucoup écrit :
1. Tattwa Probodhini,
2. Shri Ram Sandesh,
3. Quamal-e-insani,
4. Praveshika Santmat Satsang
5.Vedant Saagar,
6. Satsangion ke Kartavya,
7. Ramayan ki Roohani Tashrieh- Baal Kaand and Aranya kaand,
8. Raamaayan ki roohaani tashrieh- Uttar kaand,
9. Santmat Darshan
Na'imiyya
Ds son livre "Change and continuity in Indian Sufism", Thomas Dähnhardt introduit une autre branche de l'ordre soufi, la Na'imiyya, qui semble avoir fait succéder Brijmohan Lal de Kanpur à Lalaji de Fatehgarh.
Akhil Bhartiya Santmat Satsang (ABSS) : www.abssatsang.org
Head Office: B-20, C. C. Colony, Delhi-110 007. (India) - Ashram : Village Anang Pur (Distt. Faridabad) Haryana. e-mail : info@abssatsang.org
ABSS à Anangpur figure aussi ds la liste établie par NaqshMuMRa Nexus des institutions qui ont succédé à Lalaji.
ABSS a été créée à Anangpur en 1969 par Param Pujya Param Sant Mahatma Shri Yashpal Ji, souvent nommé Pujya Bhai Sahab ji (1918- ?).
Ce mouvement trouve ses origines au travers de Maulana Fazal Ahmed Sahib Kuddusuruh Naqshbandia (Maulana Sahib), de PSM Lalaji Maharaj et de son frère PSM Raghuvar Dayal (Chachcha Ji : 1875-1947) et du fils de ce dernier : Brijmohan Lalji ou Dadda Ji (1898-1955) qui a initié Shri Yashpal Ji.
Bhai Sahib ji a synthétisé leurs enseignements dans ce qu'il nomme "Anand Yoga" et qui est diffusé par son organisation "Akhil Bhartiya Santmat Satsang". Il rattache son origine à l'adiguru Maharshi Ashtabakra qui aurait initié le célèbre roi Janak (connu comme Videh) au Brahma Vidya durant la période védique (plusieurs siècles avant l'ère chrétienne), une méthode qui serait aussi passée au soufisme tandis que les hindous l'oubliaient. La méthode est basée sur la Sadhana de l'Iti Marg où la méditation doit être réalisée en pensant au nom de Dieu.
Institutions liées à ABSS :
* The Anangpur Ashram
* Saint Brijmohan Lal Secondary School, Anangpur (Faridabad)
* Saint Brijmohan Lal Charitable Dispensary, Anangpur Ashram (Faridabad)
* Saint Yashpal Charitable Hospital, Nagpur
* Saint Yashpal Institute of Computer Technology, Anangpur (Faridabad)
* Sadhna Shila, Jabalpur
Extracts from "The autobiography of Ram Chandra", vol I, 1899-1932, SRCM Shahjahanpur, oct. 1980, 2nd edition.
This is not taken out from the new release of Babuji's Autobiography edited by Babuji's son.
Three topics:
1) Babuji's name
2) Babuji's spiritual training with Muslims
3) Babuji and ego
1) Babuji's name
p1
"My father was Rai Bahadur Sri Badri Prasad, Honorary Special Magistrate I Class."
I don't know if it helps for determining if Babuji changed his name.
p13
Babuji meets his master Lalaji on the 3rd June 1922 for the first time.
He adds: "After coming back from my Master, I continued the practice, but not so deeply as I had to appear in the Matric and SSLC examination."
He had to pass this examination before starting to work.
He got hired at the Court of Shahjahanpur on the 12th January 1925, therefore after meeting his Master.
So, the precision that was given to me by the ISRC preceptor is wrong (my previous message on Elodie's blog, stating that Babuji met his master after starting his work at the Court, implying that he could not have changed his name for administrative reasons due to his work for the government).
p14
(I) "retired as Record Keeper in 1956. My Master, who served in the Collectorate of Fatehgarh, also retired as Record Keeper."
Babuji seems to emphasize the similitudes between him and his master as something important.
A cause for his choice of this job?
A cause for changing his name?
2) Babuji's spiritual training and Muslims
p36 - 5th April 1928
"Dreamt in the night that I visited the holy shrine of Prophet Mohammad in Mecca. There I felt vibration at a point above the Trikuti or Cavernous Plexus and also a force of the same kind which had its link with the head."
Why is Babuji dreaming of the Prophet and traveling to Mecca?
p73 - 15th August 1929
"There, a great Muslim divine was present along with another Saint and a personage. I did not recognize that personage. The great Muslim divine asked that personage to inspect my backbone. So my shirt was removed and the inspection was made. He seemed to be pleased with me. He remarked that the condition was very good, and there was some hint regarding the emotion of love which I bore for my Guru. He directed me to request the Mahatmaji Maharaj to pay special attention and to give special instruction to my humble self. I intimated Revered Lalaji Saheb accordingly. He also asked me to keep him informed regarding my condition. What he meant at that time seemed to me as if my humble self had been ordered by him to look towards him also."
Why is Babuji dreaming of a Muslim Saint?
Who is this Saint?
Is it Lalaji's Master?
This Saint is acting as if he was also supervising Babuji's spiritual training.
It is a dream.
3) Babuji and ego
p56 - Comment added by Babuji to his journal entry of the 17th January 1929 (autobiography commented on publication?)
"The ego gives you strength for all the work. It points out to you that you have got the power to do a certain thing. But we identify ego with the body, instead of with the soul. It is the production of God which you cannot annihilate. You should modify it."
Good to read that from Babuji himslef.
Chari's SRCM has produced an obnubilation against the ego to such an extent that Chari's abhyasis simply lose the important focus.
Ego is not something to destroy - obviously - but something to use to reach the goal.
Chari's SRCM is misconceiving this spiritual aspect of the human system, therefore misleading people.
The ego is a spiritual entity, the "production of God which you cannot annihilate".
Salut Alexis,
"Ce qui me surprend beaucoup : éviter la compagnie des incroyants !!!"
Lalaji a eu des contacts avec l'Islam, donc rien de surprenant.
Il parait qu'il était extrêmement dur et exigeant pour tout ce qui était du comportement de ses disciples.
J'ai eu il y a quelques semaines un document entre les mains, qui édicte une liste de points à respecter strictement, et qui ressemblait fort à une Sharia allégée, mais tout aussi extrême.
Concernant la région centrale, j'ai entendu d'un précepteur de l'ISRC lors du dernier Basanth que Lalaji avait connaissance de la région centrale.
Personne ne pourra t'expliquer de quoi il s'agit, pas même ceux qui sont dedans.
Il y aurait une absence constante de condition associée à cette étape de développement spirituel, et par ailleurs cette région n'étant même plus localisée physiquement dans le corps humain puisqu'elle est située au-delà du dernier point (occiput - d'ailleurs très intéressant de faire remarquer que tous ces points sont situés dans des zones physiques en relation avec le système nerveux central. Les points de la région du coeur sont localisés dans la zone du corps où est la moelle épinière, il n'y a pas de points plus bas car la moelle épinière ne descend pas plus bas que dans la zone des vertèbres dorsales. Les points de la tête sont évidemment en rapport avec le cerveau).
Des discussions que j'ai pu avoir avec les précepteurs, il est ressorti qu'on avait peut-être mal compris les choses.
Les Saints avaient probablement connaissance des différentes régions y compris de la région centrale.
Babuji n'aurait rien inventé de nouveau, son oeuvre aurait été de décrire tous les stades de manière très détaillée et de consigner cette connaissance dans des ouvrages.
En effet, cette connaissance aurait été maintenue secrète jusqu'alors, soit parce qu'elle faisait partie de l'initiation, soit parce que les maitres étaient illétrés ou insuffisamment léttrés pour rédiger des ouvrages sur le sujet.
On avance donc un peu, les choses commençant à se déplacer depuis une mythomanie religieuse invraisemblable vers une description plus réaliste des faits.
Et si on a pu contribuer à ça, on doit s'en féliciter parce que ce n'est pas rien.
Enfin, dans ce que tu as décris des 8 principes spirituels énoncés par Lalaji, et en relation avec le point de clarification que j'ai reçu lors du Basanth au sujet du souvenir constant, je retiens:
"To be happy in all situations is the quintessential duty of human beings (Être heureux en toute situation est la quintessence du devoir des êtres humains)".
Salut Elodie,
Non seulement avoir plusieurs maitres permet de préserver sa liberté dans le cas où on rencontrerait un guru malhonnête, mentalement malade, ou tout simplement quelqu'un comme Chari, piégé dans son propre dogme et sa propre incompréhension, mais cela permet aussi d'identifier un but particulièrement abstrait par triangulation et de mieux saisir les subtilités de la spiritualité.
C'est surement la meilleure manière de ne pas se laisser avoir par le dogmatisme, car alors les incohérences sont nombreuses et nécessitent d'être résolues.
Pour la Madelaine ...
the complete works of Ram chandra lalaji maharaj volume 2 ...n'a pas mysterieusement disparue de la circulation ...j'en ai un exemplaire et n'importe qui peut s'en procurer un ...
et tout le monde sait qu'il y a des liens entre Lalaji et le soufisme, aucun mystere la-dedans
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