La Shri Ram Chandra Mission n'est pas la seule organisation à proposer des méthodes de méditation. La transmission dont elle est si fière se traduit souvent par un asservissement qui fait perdre tout repère et isole inéluctablement l'individu de son environnement.
La Shri Ram Chandra Mission a été classée comme secte dans un rapport parlementaire français. Avant d'adhérer, informez vous !

439 articles – 3449 commentaires – Dernier ajout le 9/09/2017

“Take criticism seriously, without anger or sadness. Use it for correcting yourself, and welcome it.”
Kamlesh Patel (1/04/2015)

22 mars 2006

Comment le Sahaj Marg a perdu son âme

Trop de compromis ont été faits pour tenir une promesse dans laquelle on nous a enfermés. L’essentiel est graduellement passé au second plan, le but premier de la mission a été perdu de vue par les pratiquants, l’entraînement spirituel s’est mis à ressembler à un gavage d’oie, le prosélytisme à fait rage sous couvert de transparence, la lourdeur administrative a impliqué toujours plus de bénévolat, et finalement, les activités commerciales et immobilières sont devenues monnaie courante. Bref, le professionnalisme a parfumé le Sahaj Marg toujours plus en profondeur, détournant toujours plus l’énergie des pratiquants vers d’autres horizons que le propos initial. Aujourd’hui, le Sahaj Marg n’est plus qu’une machinerie infernale, aveugle et impersonnelle, jetée sur sa lancée, un empire à l’éthique douteuse, dont le comportement paraît contraire aux principes de la vie spirituelle, privilégiant la quantité de ses adhérents pour pouvoir se répandre comme une pandémie.

Souvenez-vous de ce qu’était le Sahaj Marg !

Il fut un temps où l’on venait avec exaltation au Sahaj Marg, par faim et soif de divin. C’était une époque d’innocence, pleine d’aventure et d’humanité. On y apprenait à vivre un chemin de lumière, à se retrouver ensembles dans la présence divine qui nous aspirait. Les plans mégalomaniaques étaient encore sous forme d’impressions latentes, un vrai bonheur. L’argent que l’on nous demandait et que nous donnions de bon cœur correspondait aux frais réels, et nous n’avions pas pour préoccupation d’acquérir des ashrams à tour de bras, de financer des écoles, et de développer le commerce sous prétexte de faire rayonner la mission dans le monde, sous prétexte que l’argent est un moyen. Un moyen, oui, mais pour servir quel but ?

Comment tout cela a-t-il pu disparaître ? Où sont passées nos valeurs ?

Si le profil de la population qui fréquentait le Sahaj Marg a changé, ce n’est pas innocent. Ce remplacement a pu avoir lieu grâce à un efficace processus d’autosélection des individus, simple, implacable, mécanique, graduel, donc discret et invisible, exploitant le turnover permanent des pratiquants pour permettre le déploiement de l’agenda. Avec ce roulement, l’adaptation des valeurs : 20 ans en arrière, le scandale actuel aurait abouti à un tollé général. Aujourd’hui, c’est presque normal. À part quelques contestataires ici et là, qui seront purgés d’une façon ou d’une autre, personne ne dira rien. Personne ne dira rien parce que le système a été structuré de manière à conduire l’individu à douter de lui-même, ce qui est on ne peut plus pratique pour les dirigeants : pas de vagues, tout baigne. Si on peut douter de sa perception et de sa compréhension, surtout dans l’optique d’un travail sur soi pour progresser, doit-on douter de son bon sens ? Encore faut-il en avoir. Je connais même des précepteurs de Babuji sur lesquels le brainwash à répétition a fini par produire son effet. Ils sont convaincus que les choses sont bien comme cela, car elles suivent le cours nécessaire de l’évolution, le Maître ayant un plan qui nous échappe. Pourtant tout est suffisamment clair aujourd’hui pour que quiconque voie. L’évolution devrait certainement avoir une autre direction si le Sahaj Marg se destine à rester une école spirituelle. Ce qui se perd maintenant le sera pour toujours, et ça n’est pas seulement vrai du temps qui passe.

En général, un abhyasi en désaccord avec la politique de la mission préfèrera se taire plutôt que d’exprimer son avis (de plus, la dissidence est un signe d’égo TREEES mal vu), et il partira si la situation lui devient intenable (« c’est bien la preuve qu’il ne cherchait pas vraiment le divin, sinon il serait resté » ; « personne ne chasse personne » ; « c’est bien la preuve qu’on n’est pas une secte puisque les gens peuvent quitter le mouvement lorsqu’ils le souhaitent », etc.). Car s’exposer frontalement est impensable. On ne peut aller contre la volonté suprême, le risque étant de ne jamais « atteindre le but » (qui est ?...). Il s’agit bien d’une menace implicite, réelle ou imaginée : qui vous guidera si vous êtes rejeté par le Maître pour avoir porté un jugement sur son œuvre et sa vision, lui qui est le seul sur terre à connaître la totalité du chemin et à pouvoir vous donner les accès ? Vous serez seul, à jamais, perdu. Ignorance entretenue. Terrorisme.

N’oubliez quand même pas que vous avez toute latitude pour vous exprimer, puisqu’en théorie, le Sahaj Marg n’est pas une secte. Double langage : oser penser le faire et l’œil de Moscou fronce déjà son unique sourcil dans notre esprit, tandis que passer à l’acte dans un moment d’égarement peut causer de réelles difficultés pour poursuivre son entraînement spirituel au sein de la mission. Absence totale de manipulation mentale ?

De plus, le dégoût et le sentiment de trahison que l’abhyasi ressent sont tellement importants qu’ils lui servent de sanction, et que son adhésion à la mission finira par tomber d’elle-même. D’illustres personnages ont ainsi disparu du devant de la scène, écœurés, en Suisse comme ailleurs. Dommage que les abhyasis dans ce cas soient légions, et que la responsabilité de leur fuite leur soit attribuée, soi-disant « parce qu’ils n’ont pas été capables de voir le Maître où il est », « parce qu’ils n’avaient pas suffisamment foi dans le Maître » pour être aveugles, ou « parce qu’au Sahaj Marg, on respecte les décisions de chacun ». S’il y a du vrai dans certains cas, par pitié du bon sens. Qui a les chiffres de cette comptabilité morbide, de cette hécatombe, sur la base desquels appuyer la réflexion ?

D’ailleurs, les gens devraient cesser de s’imaginer que ce destin tragique n’est pas pour eux. Croyez-vous que ceux qui ont quitté le Sahaj Marg, parfois après des décennies, n’ont pas été sincères, n’ont pas cru de toute leur âme, n’ont pas accordé leur confiance ni offert leur cœur ? Pouvait-il s’agir de simples malentendus ? Demandez-vous donc comment et pourquoi ils en sont arrivés là. Peut-être s’imaginaient-ils des choses ? Et qui ne le fait pas ? À quand votre tour ?

Étant donné le coût extrême pour l’individu d’une prise de conscience sur l’état des lieux (une trahison et un deuil, ce n’est quand même pas rien à gérer), il est plus économique de se mentir à soi-même, et pour faciliter cela, il vaut mieux s’organiser collectivement. C’est ainsi qu’au fil du temps, les toxines (idées, individus) s’accumulent dans le système, et que celui-ci, malade, court désormais à sa ruine… Or, personne ne semble accorder d’importance au fait que cette dynamique interne a deux effets pervers qui contribuent fortement à nuire à la mission elle-même.

1. Premièrement, le Sahaj Marg, à cause de son odeur nauséabonde, ne peut convenir qu’à une infime partie des chercheurs spirituels, catégorie mouche, les autres prenant peur à raison ou s’en accommodant comme ils peuvent. Or, tel n’était pas le souhait du fondateur.

2. Deuxièmement, la mission se révèle incapable de fixer des individus normaux sur le long terme, impliquant que l’arbre échoue tout simplement à produire des fruits, à part quelques fruits véreux.
Je clos mon cycle d’interventions sur votre Blog. J’espère que ces textes seront lus profitablement : faites-les connaître (je m’étonne quand même du peu de réactions, les gens ont-ils peur de s’exprimer ?). Mon but est d’amener les abhyasis à s’interroger sur les routines dans lesquelles l’individu et le groupe se sont enfermés au cours du temps. Ces routines nous éloignent de plus en plus de l’enseignement magnifique que nous ont transmis Lalaji, Babuji et Chariji. Cet enseignement est subtil, difficile à comprendre et à vivre réellement. Il nécessite d’ouvrir les yeux et d’y voir clair. Il nécessite de comprendre le sens des choses, caché et profond. Il nécessite de se poser des questions plutôt que de chercher des réponses. Il nécessite beaucoup d’attention et beaucoup de bon sens.

Christian

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Inès, Christian,

Ne nous laissez pas seuls, continuer s'il vous plait de dialoguer avec nous.
C'est la seule chose qui m'apporte un peu de réconfort en ce moment.
Comme disait Christian, il est étonnant qu'il y est aussi peu de réactions. Les abhyasis ont peur de s'exprimer ?
Il faut que d'autres osent enfin prendre la parole. Il faut que nous fassions de la publicité pour ce blog. Auprès de tous les abhyasis que nous connaissons.

Fraternellement
Krys

Christian a dit…

OK, je continue d'être présent.

J'aimerai juste que Inès publie sur le blog les échanges qu'elle a eu avec Narayana. Les réponses aux questions qu'elle a pu obtenir intéressent tout le monde.

Je ne veux pas être responsable de la fuite des gens. Encore une fois, mon idée est juste de ramener le bon sens, pas de déstabiliser les gens, mais de les recentrer sur leur quête: notre lien avec le divin est la seule chose qui compte. Le Sahaj Marg n'est qu'un outil pour nous aider à découvrir ce lien et à le développer. Le fait que vous vous sentiez perdue après ce débat prouve bien que vous n'êtes pas centrée sur ce sur quoi vous devriez être centrée. Un élément supplémentaire montrant que la tournure des choses est extrêmement malsaine.

L'acquisition d'un réseau d'ashrams en Europe (Londres, Milan, Paris) pour que Chariji puisse venir à l'improviste et trouver des points de chute parce qu'il ne peut plus faire de longs voyages est une idée de cons. On va tous se casser le cul pour trouver les locaux, se saigner pour financer ces achats (des millions d'Euros), pour qu'en fin de compte les locaux ne servent qu'1 fois ou 2. En effet, Chariji ne sera pas éternel, et si sa santé se dégrade, il ne voyagera plus. Les gens n'ont pas compris qu'il délaisse l'europe parce que nous ne sommes qu'une bande zozos?

Le reste du temps, ces ashrams serviront régulièrement pour une 30aine d'abhyasis au plus. L'entretiens coutant cher, il faudra toujours plus d'argent, qu'on n'aura pas, et au final il faudra faire comme avec Augerans, vendre parce que ces locaux ne servent à rien. Ou alors faire du prosélytisme pour amener des adhésions et plus d'argent ? C'est ça le plan que ces imbéciles ont en tête ?

Ceux qui ont fait ces projets ne sont qu'une bande de fayots qui veulent se faire remarquer du Maître, et qui entraînent tout le monde dans leur délire. Et lui qui ne dit rien et laisse faire !

Christian

Anonyme a dit…

Christian, je crains que vs vs trompiez de responsables. Les discours de Chari en janvier à Singapour et en Malaisie montrent que le choix d’acheter des ashrams est bien son idée actuelle pour augmenter encore et encore les effectifs.
Les abhyasis de Paris, Londres, Milan ou Berlin ne font là que suivre les consignes, me semble-t-il, et non l’inverse.
Chari a commencé par partir à la conquête de l’Occcident. Quand il a vu que la progression se tassait, il s’est retourné vers l’Inde. Aujourd’hui il parie qu’avec des ashrams, la progression des effectifs sera démultipliée. Sans oublier qu’il s’était engouffré dans la brèche du mur de Berlin alors qu’il s’ébranlait à peine et qu’il en fait autant maintenant envers la Chine.
Son appétit de conquête est inextinguible.
Cordialement
Alexis
PS : A propos de ma connaissance du Sahaj marg, je vs laisse libre de votre appréciation. Tout le monde ne pense pas comme vs, loin de là...