Alexis vient de publier deux articles réunis ici sur les
ashrams de la Mission :
Etat des lieux des biens
immobiliers de la Mission (Mise à jour au 16 février 2014)
En 2012, la SRCM déclare être présente dans plus de 95 pays
avec 220 ashrams et plus d’un millier de centres de méditation.
Le recensement exhaustif organisé fin 2013 en Inde par la
Mission liste 2500 centres, mais moins de 1300 sont ouverts pour la méditation
collective du dimanche et 250 d’entre eux reçoivent moins de 10 personnes.
Le chiffre d’un millier de véritables centres indiens paraît
le plus vraisemblable. Près de 800 d’entre eux ont moins de 50 méditants, une
centaine entre 50 et 100, 65 entre 100 et 200, 31 entre 200 et 500, 17 entre
500 et 1000 et enfin 7 grands centres ont plus de 1000 participants.
La distinction entre ashram et centre de méditation est
affaire d’appréciation. Selon qu’on met la barre à 50 ou à 100 participants, on
obtient 100 à 200 ashrams sur le millier de centres.
Parmi ceux-ci, on compte 2 Ashrams internationaux : le Babuji
Memorial Ashram à Manappakam (siège international de la Mission près de Chennai)
et l’ashram de Satkhol sur les contreforts de l'Himalaya (une vitrine
spectaculaire pour les étrangers).
Les autres principaux ashrams qui accueillent plus de 500
personnes le dimanche sont à Hyderabad, New Delhi, Bangalore, Lucknow, Pune,
Indore, Nellore, Tirupati, Jodhpur, Kanpur, Jaipur, Kurnool, Ghaziabad,
Nandyal, Agra, Vadodara et Tiruppur.
En France en 2006, la SRCM comptait 43 centres et 97
précepteurs pour 1 111 cotisants. En extrapolant ces chiffres, on obtient près
de 500 centres hors Inde. Mais tous les centres ne sont pas d'égale importance,
loin de là. Ainsi, la Mission distinguait en France 8 grands centres (dont 3
avec un ashram) et 35 petits centres, dont 8 sans précepteurs...
Donc à l’étranger, on aurait quelques 500 centres de méditation
et on comptabilise précisément 22 ashrams en 2014, dont 5 nouveaux depuis 2
ans.
L’Europe de l’ouest en compte 8 : 3 en France (Montpellier,
Paris et Nice), 1 au Danemark à Vrads sande, 1 en Suisse à Lausanne, 1 en
Allemagne à Berlin, 1 en Italie à Milan et le dernier acheté à Londres au
Royaume-Uni.
Vient en seconde position l’Amérique du nord avec 6 ashrams,
le tout dernier au Canada étant encore à l’état de projet en cours de
concrétisation. Tous les autres sont aux USA : Molena en Georgie (en vente),
Sunderland dans le Massachussett et Beavercreek dans l’Ohio pour les anciens. Les
petits nouveaux sont ceux de Cranberry dans le New Jersey et de Fremont en
Californie.
L’Asie (hors Inde) en compte 4 : Klang en Malaisie, Dubaï
dans les Emirats arabes unis et les 2 derniers achetés courant 2013 à Singapour
et au Qatar. L’Europe de l’est en compte un à Timisoara en Roumanie et un achat
en 2013 à Minsk en Belarus. L’Afrique du sud possède l’ashram historique de
Lenasia à Johannesbourg. L’Australie cherche à vendre son ashram de Bringelly.
L’Amérique latine commence à réfléchir à un projet…
La situation évolue vite avec de nouveaux achats fréquents et
réguliers (Londres, Fremont et Cranberry, Singapour, Qatar, Minsk, etc.), mais
aussi la revente d’anciens ashrams ne répondant plus aux critères actuels.
L’ashram français d’Augerans, ancien siège européen de la Mission, a été
revendu en 2003. La location de Broomlee en Ecosse a été abandonnée bien avant
le rachat londonien d’un nouvel ashram. En Australie, Armadale a été revendu
avant l’achat de Bringelly, lui-même en vente aujourd’hui. Molena, dont le coût
des travaux d’aménagement a été jugé prohibitif, est lui aussi en vente.
Plusieurs projets de revente de l’ashram de Lausanne ont aussi été envisagés…
Depuis 2005, Chari a voulu diversifier son parc immobilier.
Au-delà des ashrams et centres de méditation, il a introduit des Centres de
formation, des Centres de retraite spirituelle et bien sûr une école… l’Omega
school !
Il existe 3 centres de formation (CREST ou Centre for
Research Education & Training) lancés par Chari pour former ses adeptes :
les 2 premiers sont en Inde, à Bangalore dans l’état du Karnataka et à
Kharagpur dans celui du Bengale occidental, le dernier est l’ashram de Berlin.
Il existe aussi 4 centres de retraite où les abhyasis peuvent
venir se recueillir et méditer durant des périodes d’une semaine à un mois : 2
en Inde, Panshet à Pune dans l’état du Maharashtra et Malampuzha dans l’état du
Kerala, le SPURS à Austin au Texas (USA) et l’ashram de Vrads Sande au
Danemark.
Du vivant de Babuji, les biens matériels de la SRCM se
confondaient avec ses biens propres. L'ashram de Shahjahanpur a été construit
sur ses terres, auprès de sa maison, et inauguré en 1976. C'est le premier
ashram de la Mission, le seul que créa jamais Babuji. En dehors de cela, elle
ne possédait à peu près rien d'autre.
Changement total de stratégie avec Chari : si les abhyasis
occidentaux veulent le voir, il faut avoir un ashram et si possible un cottage
pour l’accueillir.
Le patrimoine immobilier se constitue progressivement,
d’abord avec l'achat du château d’Augerans en France en 1988, siège européen de
la Mission jusqu’en 2003. Puis l'inauguration des ashrams de Vrads Sande au
Danemark et de Molena en Georgie (USA) en 1992, la location de Broomlee en
Ecosse, etc.
Chari s'est fait une renommée en Occident. A la fin des
années 90, il est temps pour lui de songer à rentrer au pays pour s’y imposer
comme le seul maître du Sahaj marg.
Cette fois, il saigne les Occidentaux pour ses projets
indiens. Et en 1999 on inaugure en grandes pompes le Babuji Memorial Ashram
après deux ans de travaux (5 ha, un hall de méditation pour 13 000 personnes, 2
à 3 millions de dollars estimés à l'époque). Le transfert des fonds occidentaux
vers l'Inde fonctionne à plein régime. Et les grands ashrams indiens suivent :
Bangalore, Tiruppur, Hyderabad, Mumbai, Ahmedabad, Delhi, Allahabad, Kolkata,
Satkhol…
A titre d'exemple, l'ashram d'Ahmedabad s'étend sur 2
hectares, son hall de méditation peut accueillir 2500 personnes, il y a des
dortoirs pour 750 personnes et une quinzaine d'appartements…
En clair, Chari a commencé à investir en Europe et aux
Etats-Unis, ou plutôt il a fait investir les abhyasis occidentaux chez eux,
pour ensuite mieux pouvoir leur demander de financer son quartier général en
Inde, ainsi que tous ses nouveaux projets. Les fondations viennent concrétiser
tout ça…
En théorie, dans la nouvelle organisation impulsée par
Santosh Khanjee, les fondations sont chargées de l’aspect matériel de la
Mission donc de l’acquisition des ashrams, grâce à l’argent des donations. En
pratique, les fondations captent bien désormais les donations occidentales
intégralement, mais c’est pour mieux les utiliser à d’autres fins
principalement en Inde.
Tout n'est donc pas rose pour les adeptes occidentaux qui désirent
acquérir un ashram, loin de là. S'il fait partie du patrimoine de la Mission
une fois acquis, cela n'empêche pas que l’ashram doit d’abord être financé en
grande partie par les adeptes locaux eux-mêmes, les fondations y investissant
souvent très peu, parfois rien.
Pour tout projet immobilier, il faut d’abord obtenir
l’autorisation de Chari. Celui-ci décide de tout sans consulter les abhyasis.
Pire encore, il joue les girouettes en donnant son accord et en le retirant
aussi vite.
Exemples : en 2003, Chari revend le château d'Augerans contre
l’avis des abhyasis français. En 2008, il parle de se débarrasser de l’ashram
de Lausanne pour en construire un autre ailleurs, alors que les travaux de
rénovation s'achèvent, toujours contre l’avis des abhyasis locaux.
La SRCM Océanie rêve depuis toujours d’un ashram. Chari en a
visiblement décidé tout autrement. Un premier terrain est acheté à Armadale,
près de Perth, en Australie en 2000. Chari leur fait revendre en 2003. Rebelote
en 2011, les abhyasis achètent un nouveau terrain à Bringelly, près de Sydney.
Chari décide de le revendre en 2012. Aucun acquéreur ne se présentant, il est
maintenant question de le louer…
Le 16 mai 2006, Chari donne son accord aux Italiens pour leur
projet d'ashram, mais il annule le projet une semaine plus tard, lui préférant
le 2 juin suivant le projet berlinois. L’ashram milanais ne se concrétisera
donc qu’en 2008. Dans la foulée, il s'oppose au projet londonien dont le bail
de l'ashram écossais de Broomlee arrive à terme, et il faudra attendre 2012
pour que les anglais restés 6 ans sans rien acquièrent enfin un ashram à
Londres.
En octobre 2008, il gèle tous les projets d’acquisition en
raison de la crise financière mondiale, tandis qu'il accorde des passe-droits à
quelques-uns. Puis 6 mois plus tard, tandis que les choses restent bloquées
pour la plupart, il relance les investissements aux Etats-Unis …
Au moment même où il gèle tous les projets, le Centre de
Chicago bénéficiaire d’un passe-droit acquière un local de plus de 200 m² à
Warrenville pour un groupe d'environ 60 abhyasis et une quinzaine d'enfants, le
5 octobre 2008.
Feu vert aussi en avril 2009 pour l’acquisition d'un local à
Cranberry par le groupe local, le futur ashram du New Jersey. Puis le 5 juillet
2009, c’est au tour du centre de Cleveland (Ohio) d’inaugurer ses nouveaux
locaux. Toujours en juillet, Chari autorise la reprise des travaux d'extension
des ashrams nord-américains.
Acquis en 1992, l'ashram de Molena est le Quartier général de
la SRCM aux USA (à 80 km au sud d'Atlanta, en Georgie), il s'étend sur 13
hectares (32 acres). En septembre 2008, le Comité d'extension prévoyait 2
phases de travaux : la 1ère comportait la création d'une 2ème aile
supplémentaire avec un hall de méditation de près de 300 m², une extension du
réfectoire, des chambres et toilettes ainsi qu'un nouveau cottage. La 2nde
phase consistait à créer un très grand hall de méditation dehors, à la place de
la tente qui accueillait les grands rassemblements.
La 1ère phase des travaux d’extension, programmée pour
débuter en octobre 2008 et s'achever le 30 avril 2009, a donc été bloquée par
le discours d'austérité de Chari depuis Dubaï juste avant son commencement.
Mais dès juillet 2009, il a finalement donné l'autorisation d'entamer cette
première phase des travaux.
Nouvelle volteface courant 2013, le plus grand ashram
historique de la Mission en Amérique du nord est finalement mis en vente. La
librairie est déménagée à Cranberry et l’ashram nettoyé et vidé…
L'extension de l'ashram de Sunderland-Pioneer Valley dans le
Massachussetts était aussi dans les cartons et a été gelée comme les autres en
octobre 2008. En effet, cet ashram sert aussi bien aux abhyasis du nord des
Etats-Unis qu'à ceux du sud du Canada. La recherche d'un terrain pour étendre
sa surface a donc repris en septembre 2009 et une vaste campagne de collecte de
fonds pour les ashrams a débuté. Sacrée austérité…
Chari décide donc seul des investissements de la Mission,
sans tenir compte des abhyasis locaux. Mais revenons à l’aspect financier et à
la participation des fondations.
Chari a décidé seul que l’ashram de Berlin serait un Centre
de formation (CREST) de la Mission pour l’ensemble de l’Europe. Cependant, cela
n’a pas empêché la fondation européenne de limiter son financement de l'acquisition
de l’ashram à hauteur des deux tiers du montant total. L'association locale
SRCM Allemagne n'avait d’autre solution que de se débrouiller pour trouver le
tiers du financement restant. Du coup, même les autres associations ont
participé : la France à hauteur de 35 000 € et la Suisse de 30 000. Les
Pays-Bas, le Royaume-Uni ou l'Italie y ont aussi participé.
Chari a refusé que ses fondations participent financièrement
à l’acquisition de l’ashram londonien, malgré les quelques 1 500 euros versés
en moyenne par abhyasi. Il n’a pas mis un centime non plus à Lyon quand la SRCM
France s’engageait pour 150 000 euros et que les abhyasis locaux s’engageaient
à trouver 3 000 euros chacun, faisant ainsi capoter le projet. Et combien
a-t-il mis sur la table pour l'ashram national italien de Milan, quand on sait
que la France y a participé à hauteur de 115 000 euros ?
Exemple canadien : Northern light – La lumière du nord. En
2012, Kamlesh Patel suggère aux Canadiens qu’ils se cotisent s’ils veulent eux
aussi obtenir un ashram : “if 1,000
abhyasis each contributed $20 per month, that would be $20,000 per month and in
a year we would have $240,000 – had we started five years ago we would be in a
position now to acquire a property!” C’est donc un projet à 1,2 millions de dollars or la
SRCM au Canada c'est 4 à 500 abhyasis seulement. Or la comptabilité locale de
la SRCM montrait un bénéfice annuel de 43 000 $. A ce rythme, l’ashram c’est 28
ans plus tard et non pas dans 5 ans !
Chari pas fou, plutôt que d’envisager une participation de
ses fondations, a voulu booster les Canadiens : approbation du projet le 28
décembre 2012 avec l’objectif d’une inauguration pour son anniversaire, le 24
juillet 2013.
Chari avait mis la pression, il fallait lui faire plaisir
pour son anniversaire. Restait donc à trouver près de 3 000 $ par abhyasi en
moins d’un an ! Début de panique en mars 2013, Kim Hansen écrit
dans Echoes of North America: “(…) we have
received gifts from several abhyasis in Europe who have heard about the
project. We invite one and all to join us in bringing this project to fruition.
There is no time to waste.”
Panique totale au début de l’été : pour respecter les délais
fixés par Chari, le comité appelle les nord-américains à s’investir activement
dans la collecte de fonds et les abhyasis du monde entier à la solidarité selon
le principe du ‘One World, One Family’ en vue d’un nouveau Northern
Light-Lumière du Nord «phare de lumière»
pour l'élévation de l'humanité, dont le site proche de Toronto (Ontario) a été
sélectionné. Aux dernières nouvelles, la solidarité internationale pour
répondre aux exigences de Chari a bien fonctionné…
Volteface encore ? Après des travaux de rénovation en
2009-10, l’ashram de Molena (le plus grand ashram historique de la Mission en
Amérique du nord) est mis en vente courant 2013 tandis que celui de
Beavercreek-Dayton dans l’Ohio fait l’objet d’un projet d’extension. Simple
transfert d’activités de l’un à l’autre ? Techniquement peut-être, mais
financièrement non ! Le projet de création d’un nouveau hall de méditation de
240 m² pour accueillir 300 personnes est estimé à 500 000 dollars. Les
donateurs sont sollicités pour une mise en place courant 2014 et les fondations
ne participent toujours pas. En septembre 2013, les donations atteignaient 176
000 dollars et les promesses de dons 124 000 dollars. Plutôt que de solliciter
les fondations, de nouvelles campagnes de collecte de fonds sont organisées
pour trouver les 200 000 dollars encore manquants…
Alexis
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[La Mission : ceux qui entrent et ceux qui en sortent]
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